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L'Aïd el-Kebir, une pratique obscurantiste selon l'OABA

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Aïd el-Kebir. Nous vous l’annoncions avant l’Aïd el-Kebir (voir Musulmans, OABA is watching you !), nous vous le confirmons : l’OABA a bien fliqué les abattoirs. Et la pêche a été pour le moins satisfaisante. L’OABA, on ne vous la présente plus. C’est une organisation de défense des animaux, plus particulièrement des animaux d’abattoirs. Elle travaille depuis quarante ans pour améliorer les conditions de fin de vie de ce qui finit dans nos assiettes. Le combat est évidemment noble et il devrait être partagé par tous.

Malgré tout, comme la fondation Brigitte Bardot, l’OABA campe sur des positions idéologiques fortes qui, sur certains points, ne peuvent supporter le dialogue. Elle le sait. D’où d’ailleurs une culture du lobbying très ancrée et un goût pour le rapport de force et les pressions exercées systématiquement auprès des autorités contre ceux qu’ils combattent. Rappelons-nous tout le flan médiatico-politique autour de la formation au sacrifice rituel organisée par Asidcom, qui semble ne pas s’être remise de cet épisode désagréable, même si prévisible. Ou encore ces appels téléphoniques à notre partenaire Halaldom, suite à un article avec photo particulièrement favorable paru dans Le Parisien : l’interlocutrice indiqua « qu’elle avait vu leurs têtes » et qu’ils peuvent « rigoler » et jura que les responsables de Halaldom allaient entendre parler d’eux, puis raccrocha rageusement.

Mais revenons-en à l’OABA qui vient de publier un bilan de son action lors de l’Aïd el-Kebir. Comme prévu donc, l’organisation presque militaire mise en place a porté les fruits attendus. Précisons tout de suite que ce n’est pas la volonté de l’OABA de mettre fin aux mauvais traitements des animaux qui est pour nous problématique. Nous l’avons déjà dit, et nous le répétons, c’est non seulement un combat noble mais plus que nécessaire. Malgré tout, on ne peut pas vouloir défendre les animaux tout en stigmatisant ceux à qui l’on veut attribuer tous leurs maux. Ou plutôt si, le peut-on. Mais que l’on ne s’étonne pas que cela génère crispation et difficultés à travailler ensemble pour le bien-être des animaux.

La propension qu’ont toutes ces associations de défense des animaux de tenir des propos borderline quand il s’agit des musulmans n’est plus acceptable. On dramatise, on stigmatise, on criminalise. On porte le débat sur le sensationnel alors qu’il faudrait travailler à l’apaiser et agir de façon pragmatique. Et non à jeter de l’huile sur le feu. Mais voyons donc ensemble quelques extraits significatifs du bilan réalisé par l’OABA.

– A propos de l’organisation presque militaire :

Forte de l’expérience mise en place l’année dernière, l’OABA réunissait les associations de protection animale afin de coordonner leurs moyens de transport et d’accueil des animaux qui viendraient à être saisis par les forces de l’ordre ou les services vétérinaires sur des sites non autorisés en Ile-de-France […].

Un grand merci à notre directeur, Frédéric Freund, qui a centralisé les appels des policiers et des services vétérinaires afin de répondre rapidement et efficacement à leurs demandes d’assistance, jonglant avec les téléphones et les capacités d’accueil de la Fondation Assistance aux Animaux, Fondation Brigitte Bardot et de la SPA.

– A propos d’une personne ayant précisé qu’elle sacrifierait son mouton chez elle. Remarquons le rappel à l’ordre républicain, tant apprécié quand on s’adresse aux musulmans. Comme si… A-t-on jamais entendu l’OABA ou la Fondation Bardot demander à un éleveur ou à un responsable de cirque qui maltraite ses animaux de respecter l’ordre républicain ? Non, on l’accuse de mauvais traitement et on veut le voir puni. On ne le soupçonne pas. Lui.

L’OABA a déposé plainte contre ce responsable religieux pour provocation à la commission du délit d’abattage illégal car les lois de la République ne sauraient en aucun cas céder sous le poids de la tradition culturelle.

– A propos d’un site illégal d’abattage.

L’OABA connaît bien le responsable de ce site puisqu’elle avait « épinglé lors du précédent Aïd de décembre 2007. Du coup, la préfecture ne lui avait pas renouvelé son agrément pour l’Aïd de décembre 2008. Mais stupeur le 8 décembre lorsque les services vétérinaires et la police arrivent sur le site : des centaines de famille ont acheté leur mouton et son en train de l’égorger ou déjà de le dépecer… Les policiers n’ont pas d’autre choix que de laisser faire. Arrêter les égorgements et saisir les carcasses non inspectées demanderait en effet trop d’agents.
Il ne faut pas non plus négliger le risque d’émeute souligne même un policier à notre délégué, venu en urgence sur le site constater le carnage.

Emeute, carnage. Nous y sommes.

Bon. Jusque-là l’OABA est approximativement dans son rôle. C’est presque de bonne guerre. Mais quand l’OABA prend pour référence un hurluberlu pour appuyer l’idée d’une nouvelle idée du sacrifice (par le recours exclusif aux boucheries) le combat tourne à la farce. C’est d’un ridicule tel qu’on se dit que ses responsables doivent vraiment être bien en peine. Que l’on défende l’idée d’un recours plus important aux boucheries, soit. Mais qu’on asseoit son propos sur ce Pascal Hilout qui gesticule, sans convaincre, depuis des années sur Internet, sur les blogs et les forums, pour impulser son « nouvel islam », c’est confondant et peut-être révélateur.

Last but not least, l’OABA conclut son bilan avec la photo d’un mouton à qui elle fait dire : « Depuis Abraham, mon nom est mêlé à une pratique obscurantiste, issue de la nuit des temps. C’est de la pure mauvaise foi de dire que c’est ma fête, alors que j’en suis le « dindon » de la farce. » Nous qui avions dit et redit, d’abord de vive voix à l’occasion de la table ronde organisée par AVS, ensuite ici à plusieurs reprises, que nous ne considérions pas l’OABA comme une organisation islamophobe, nous continuons certes à penser qu’elle ne l’est pas. Mais difficile de ne pas revoir notre jugement. Qui n’est plus aussi favorable.

Pour lire le bilan de l’Aïd par l’OABA, cliquez sur le lien suivant (PDF) : bilan de l’OABA

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17 Commentaires

  1. « – A propos d’une personne ayant précisé qu’elle sacrifierait son mouton chez elle. Remarquons le rappel à l’ordre républicain, tant apprécié quand on s’adresse aux musulmans. Comme si… A-t-on jamais entendu l’OABA ou la Fondation Bardot demander à un éleveur ou à un responsable de cirque qui maltraite ses animaux de respecter l’ordre républicain ? Non, on ne l’accuse de mauvais traitement et on veut le voir puni. On ne le soupçonne pas. Lui. »

    On peut vraiment lire n’importe quoi sur ce site. La Fondation Brigitte Bardot (comme les autres associations) intervient dans de nombreux cas de maltraitance et pas seulement lors de l’Aïd-el-Kebir. Nous ne comptons plus nos procédures contre des éleveurs et responsables de cirque et avons saisi, ces dernières années, plusieurs centaines d’animaux en souffrance (bovins, ovins, équidés, mais aussi lions, hippopotames, panthères…)

    Par vos propos, vous encouragez l’abattage clandestin en nous reprochant de vouloir faire appliquer la loi… Chacun son combat.

  2. Relisez ce qui est écrit ou cessez donc votre cinéma en feignant de ne pas comprendre. D’autant que vous êtes un lecteur fidèle cher Christophe et que des articles comme celui-ci ne vous ont pas échappé : http://www.al-kanz.org/2008/08/11/fondation-bardot-et-si-on-dialoguait/. Vous ne réussirez pas à me faire dire ce que je n’ai pas dit.

    Il n’est pas écrit que vous vous focalisez sur l’Aïd el-Kebir et que vous ne dites rien aux autres. J’ai même à plusieurs reprises repris des lecteurs qui vous reprochez de ne pas vous occuper d’autre chose. Ce que je pointe, c’est que vous comme d’autres avez la fâcheuse tendance de rappeler aux musulmans non pas l’ordre, c’est ce que vous faites avec d’autres et c’est votre rôle, mais l’ordre républicain. Cette référence récurrente et systématique quand il s’agit des musulmans à la République n’est pas innocente. Il y aurait quelque chose chez les musulmans qui fait, pour les gens comme vous, qu’ils faillent toujours les soupçonner et les rappeler à l’ordre républicain. Mais ce n’est pas à vous que je vais apprendre quoi que ce soit. Vous avez une autorité en la matière.

    Quant à votre dernière phrase, on préfèrera sourire.

  3. Je pense que le combat de la fondation bardot est noble, mais de la a stigmatiser les musulmans c’est une autre histoire sauf que dans votre combat vous vous attaquez aux plus faibles j’aurai aime entendre juste un mot un seul mot sur les animaux morts dans d’atroces souffrances a gaza (je ne parle pas des enfants ce n’est pas votre domaine !) montrez nous de quoi vous êtes capables !
    L’ordre républicain les musulmans connaissent et cette reference au diable est provocatrice mais on sait que le combat contre l’islamophobie (des fois par ignorance) est le devoir de tout musulman.

  4. assalamou alaykoum

    des mots forts dignes d’un journaliste…

    j’ai suivi le lien. voici ce que je relève :

    « Lors du comité de pilotage tenu au ministère de l’Agriculture, il a été démontré que la capacité de certains abattoirs était sous exploitée. » => ils oublient certaines règles, notamment l’interdiction d’abattre un animal devant les autres. (sûrement qu’un certain nombre de musulmans l’oublient aussi, d’ailleurs). le but n’est pas la rentabilité.

    « Sur de nombreux sites visités par nos délégués, les animaux étaient abattus sans être immobilisés de façon mécanique. Les moutons étaient ainsi égorgés sur des tables, plaqués par plusieurs personnes à la force des bras. » => est-ce plus agréable d’être immobilisé de façon mécanique ? (simple question)

    « La veille de l’Aïd, une vingtaine de cadavres d’ovins ont été retrouvés en bord de route, à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne). Il est fort probable qu’une personne ait transporté dans des conditions inadaptées un nombre trop important d’ovins, conduisant à cette mortalité. » => pas très halal tout ça, certains musulmans (ou n’était-ce pas un musulman ?) oublient certaines règles élémentaires.

    « Certains responsables religieux n’hésitent d’ailleurs pas à provoquer les sacrifices clandestins, tel ce directeur de Mosquée de l’est de la France qui déclarait à la presse locale, deux jours avant le début de l’Aïd, sacrifier son mouton chez lui, car le faire en abattoir ce ne serait pas sacrifier dans l’esprit de la fête » => je peux difficilement lui donner tort sur le fond. en réalité, il est très difficile de respecter les règles de l’abattage rituel lorsqu’il doit avoir lieu à un endroit glauque et où beaucoup d’autres personnes viennent également sacrifier. sachant cela, une adaptation est peut-être nécessaire en Europe, faut-il vraiment que chacun abatte son propre mouton ? (question ouverte)

  5. as-salâmu ‘alaykum

    Sa3da,

    Oui, il faut que chacun puisse pouvoir sacrifier son propre mouton. Afin que tout se fasse dans les règles (prophétiques, hygièniques, règlementaires, et donc légaux), il faudrait mettre en place un permis d’abattage, à l’instar du permis de chasse ou de pêche. On suivrait une double formation, religieuse et administrative, à l’issue de laquelle il y aurait un examen (un peu comme le code) qui permettrait une validation, ou non.

  6. as-salâmu ‘alaykum,

    Ces gens là sont bornés, il n’y a pas grand chose d’autre à dire. Je parle de l’OABA et de la fondation Bardot.
    Tout d’abord : en s’intéressant à l’abattage des animaux pour l’Aid, ils s’intéresse au cinq dernières minutes de la vie de ceux-ci, alors qu’il me semble qu’ils feraient mieux de s’intéresser aux conditions d’élevage.
    Les musulmans réclament des animaux en bonne santé (première condition pour être Hallal). Ce qui suppose de bonnes conditions d’élevage. On peut supposer qu’une poule de batterie par exemple ne peut pas être Hallal (pourrait-elle se lever et courir trois minutes si on la sortait de sa cage ?). Idéalement chaque musulman aimerait avoir un mouton élevé en extérieur, mangeant de la nourriture saie et s’épanouissant jusqu’à l’heure où il doit remplir sa raison d’être : nourrir les hommes. Désolé mais c’est la simple réalité. SI les hommes ne mangeaient pas de moutons on ne les élèverait pas !

    Vaut-il mieux manger des boeufs qui ne voit jamais le jour, mais qui sont executés dans des conditions « normes européennes » cad entièrement automatisées ? Ou un animal élevé dans des conditions «  »humaines » mais égorgé ?
    Ils devraient réfléchir.

    Je pense qu’effectivement la solution pour l’Aid au moins serait une coopération éleveurs locaux et sacrificateurs, voir particuliers, pour que l’abattage rituel soit fait dans de bonnes conditions d’hygiènes (sang et peaux surtout).
    Pour le reste je pense que le Hallal ne sera jamais compatible avec l’élevage et l’abattage industriel pour tout un tas de raisons évidentes.

    Excusez-moi d’avoir été aussi long.

  7. Al-Kanz, je suis d’accord avec ce que vous dites, mais pouvoir n’est pas faire… si chaque homme égorgeait un mouton, ça ferait beaucoup trop de viande ? je sais qu’ici souvent il n’y a qu’un mouton pour une famille même s’il y a plusieurs hommes, et certains achètent même juste une partie de mouton.

    Ali, je suis tout à fait d’accord avec vous.

  8. Pour répondre à *Said, protéger les animaux ne rend pas insensible à la souffrance des peuples, d’ailleurs, Brigitte Bardot n’a pas manqué d’intervenir auprès du ministre israélien de la Défense pour lui demander de faire cesser les bombardements (voir son intervention faisant suite à divers bombardements touchant le sud Liban) :

    http://www.guysen.com/articles.php?sid=4872

    Tout à fait d’accord avec *Ali pour dire que les conditions d’élevage des animaux sont absolument scandaleuses (tous les systèmes d’élevages intensifs sans exception), ce qui ne veut pas dire pour autant que la viande halal provient d’animaux sains, élevés dans des conditions respectueuses.

    Les moutons saisis par la FBB (une cinquantaine) lors du dernier Aïd el Kebir provenaient, pour la plupart, de Roumanie et étaient dans un état sanitaire dramatique. Atteints d’ecthyma (maladie transmissible à l’homme), les animaux auraient été invendables dans le circuit classique. Deux brebis, qui devaient être sacrifiées, ont même mis bas quelques heures seulement après leur prise en charge par la Fondation.

    *Al-Kanz, effectivement, à la relecture je comprends mieux la phrase sur laquelle j’ai réagi « Non, on ne l’accuse de mauvais traitement… », j’en avais déduit, par la négation de la phrase, qu’on ne l’accusait pas de mauvais traitement alors qu’il fallait lire, je pense, on l’accuse de mauvais traitement… D’où la confusion.

  9. Salam Aleykoum Al-Kanz…

    Le sens de la phrase est non seulement modifié mais aussi paradoxal (dans l’idée de départ) si vous retirez la négation, j’entends par là en la lisant que la Fondation BB et l’OABA demandent également aux éleveurs et dirigeants de cirque de respecter l’ordre républicain, ce qui n’est pas le cas…
    A moins que Monsieur  » Christophe  » nous apporte des preuves…

    Salam…

  10. as-salâmu ‘alaykum

    Non, ce n’est pas ce qui est écrit. Ce qui est écrit, c’est que la FB et l’OABA luttent contre tout ce qui constitue un mal contre les animaux. Mais dans le cas des musulmans, en plus de vouloir faire cesser leurs pratiques (et là c’est le même principe que contre l’éleveur ou le patron de cirque) on les somme d’adhérer aux principes de la République, et on comprend le sous-entendu.

  11. Aleykoum Salam…

    Alors pourquoi avoir écrit  » On ne le soupçonne pas. Lui.  » (sous entendu l’éleveur et le responsable) ?

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