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Mon banquier, mon imam et moi…

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Par Marwan Muhammad, fondateur de FoulExpress


Finance islamique. « Conférence sur la finance islamique », « formation sur la finance islamique », « consulting en finance islamique », « experts en finance islamique », « intervention de Mme la ministre de l’Economie sur la finance islamique » : un observateur ne peut que noter l’engouement manifeste pour la finance islamique, ou du moins pour la sémantique qui s’y rapporte. Nous ne questionnerons pas ici le conflit d’intérêt profond qui existe entre les objectifs de l’islam et ceux du capitalisme et de la finance de marché. Laissons également de côté le fait que la cible principale de cette finance, dans sa forme actuelle, soit une clientèle fortunée du Moyen Orient-cherchant à halaliser son portefeuille. Concentrons-nous sur le contexte français et essayons de dégager ici les dynamiques qui sont à l’œuvre.

Il est tout d’abord frappant de voir la multitude des intervenants, pour la plupart sortis du bois durant les deux dernières années, affublés du titre d’expertise comme l’ont été les « intellectuels » télévisés des années 80. Quelle formation ? Quel engagement ? Quelle motivation et quelle intégrité pour des hommes et des femmes donc chaque prise de parole est au carrefour d’intérêts pas toujours convergents ? Cherchent-ils à accomplir les objectifs de l’islam, le bien socio-économique du plus grand nombre ou plus simplement leurs ambitions personnelles ?

Dans cette multiplicité des paroles et des visages, il y a un bienfait dans l’émulation intellectuelle et le dynamisme qu’elle suscite, mais il y a également un grand danger : celui de permettre l’instrumentalisation de certaines figures musulmanes et la récupération du débat et des enjeux par une poignée de routiers de la finance qui pourront aisément exploiter l’envie de briller de certains d’entre nous. Ce beau monde des intéressés voit l’islam comme une spécificité ethnico-culturelle, la shari’a comme une série de contraintes à lever, les musulmans comme un marché vierge à conquérir…

Première sur la liste ? Christine Lagarde, ministre de l’Economie en récession et des Finances en déficit, qui nous explique comment Paris pourrait devenir le « hub » de la finance islamique, qu’elle voit d’un œil très positif depuis que le secteur bancaire européen crache du sang. Mme Lagarde, si vous êtes sincèrement convaincue des bienfaits de la finance islamique et des objectifs qu’elle sous-tend, c’est très simple, il suffit de lever l’index et de répéter après moi : « Ashhadou an laa ilaha illa Allah… »

Sans geste fort, clair et lisible sur la portée sociale et éthique de l’économie musulmane, on serait tenté de croire au double discours de la part du gouvernement en place, dont le slogan pourrait être : « Oui aux pétrodollars, non aux barbes et aux hijabs (sauf en vacances dans des hôtels 5-étoiles de la capitale). »

Il est ensuite inquiétant d’analyser notre comportement en tant que communauté. Une communauté qui a du mal à construire son unité. Une communauté, parfois trop complexée, en quête de reconnaissance. Une communauté que l’on considère comme une clientèle qui consomme plus que la moyenne, épargne plus que la moyenne, donc peut rapporter beaucoup plus que la moyenne si on sait lui parler le bon langage. Dès lors, la foire au ramadan à laquelle se livrent depuis quelques années les supermarchés de France donne une idée assez révélatrice de la perception qu’ont de nous les grandes entreprises : celle d’un marché à conquérir. Un marché qui mange de la viande halal, boit du gazouz du bled et cherche à accomplir le mirage d’une identité à travers le dogme dominant de notre société du 21ème siècle : « Je suis ce que je consomme. » Le corollaire de ce nouveau fondement de l’identité, c’est que les entreprises vont chercher à me proposer, pour que je consomme, des produits qu’elles pensent pouvoir présenter comme « en accord avec ce que je suis ». En ce sens, l’offre-produit des entreprises est une réponse à la demande que j’exprime.

Si nous sommes peu regardants sur le contrôle de l’abattage halal, il n’y a rien de surprenant à ce qu’un groupe majeur de l’agro-alimentaire se lance dans le juteux marché du halal en tamponnant ses produits d’une validation sortie du chapeau par Sheikh « donne moi 100 euros et je contrôle ta viande, donne moi 200 et contrôle la toi-même ». De la même façon, lorsqu’il s’agit d’économie, si nous ne retenons des injonctions de l’islam que l’interdiction des intérêts et la licéité, au sens contractuel, des produits, alors il ne faudra pas s’étonner que la finance islamique se retrouve dans quelques années (et aujourd’hui déjà) comme vidée de son sens, comme une caricature portant le costume lisse de l’islamarketing pour cacher le corps et l’esprit de la finance conventionnelle. Les dimensions active (contrats-cadres, zakat) et religieuse/spirituelle sont complètement évacuées de la discussion. Au lieu d’être une finance qui change le monde, elle serait alors une finance qui change de forme mais pas de fond, profitant toujours à une élite (peu importe sa nationalité) et délaissant tous ceux qui n’ont pas accès à l’épargne ou au capital, donc tous ceux qui ne trouvent pas de solution économique à leurs besoins. A quoi sert la boîte à outils de la finance si elle n’aide pas à résoudre les problèmes d’argent de notre société ? Quelle finance islamique peut changer le sort des plus démunis ? Celle qui vise le développement juste et équitable et l’aide aux familles en difficulté ou celle qui vise la sophistication toujours plus grande des produits financiers pour une clientèle de riches investisseurs ? Nous voici donc à la croisée des chemins.

Chacun a son petit plan, chacun a son objectif, chacun vise un point particulier. Mais Allah (swt), Lui aussi, a Son Plan, et ce dernier dépasse de bien haut toute œuvre qui soit, dans notre perception du moins, fruit du seul esprit de l’homme. L’un veut être le directeur de la première banque islamique sur la place de Paris et soigne son nœud de cravate, l’autre s’improvise jurisconsulte islamique alors qu’il est incapable de définir les objectifs de la shari’a. L’autre encore rêve d’être le partenaire privilégié des banques pour rafler la mise… Voilà donc l’avenir de la finance islamique à la française tel qu’on nous le prépare ?

Nous n’échapperons à ce plan dont nous connaissons la « triste faim » que si nous nous montrons suffisamment engagés, vigilants et unis autour des objectifs de justice sociale et économique qu’offre l’islam. Et si nous ne nous levons pas pour dire cela, alors nos enfants tiendrons de nous l’image d’une génération de musulmans qui avaient la clé libératrice d’un système injuste et corrompu, mais qui étaient trop occupés à s’y faire une place ou trop honteux pour y songer. L’image d’une génération qui a passé sa vie à la gagner plutôt qu’à la vivre.

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1 COMMENTAIRE

  1. As salâmou alaykoum,
    Analyse complète pour une conclusion assez pessimiste,malgré la petite note d’espoir dont tu es coutumier:levons nous et battons nous,soyons acteur et non spectateur.C’est très bien,mais de plus en plus,nous ne sommes que les dindons de la farce;quel poids puis-je avoir avec mes 1200 euros mensuels si ce n’est celui du boycott:je suis résolu à garder mon HLM,à ne plus changer de voiture tant qu’un établissement islamique digne de ce nom n’ouvrira pas ces portes.tu l’as dit:ce sont les grosses fortunes qui intéressent les financiers de tout poil,pas nous(enfin pas moi du moins)
    PS:très drôle le nom du sheikh

  2. Salam ‘alaykoum wr wb,

    C’est toujours un plaisir de vous lire, un style qui vous est propre. Je comprends et partage parfaitement votre inquiétude et questionnement sur les objectifs et intentions de certains acteurs de seconde zone qui se verraient bien en haut de l’affiche ; il ne faudrait pas faire de la finance islamique une production à la « Luc Besson »… Les initiés me comprendront !
    Juste un petit point de désaccord avec vous, le système de valeurs de l’Islam dont la finance islamique tire son essence peut être embrassé et approprié par des non musulmans.
    Enfin, comme vous le dites si bien : militons pour que cette finance ne soit pas dénué de sens et complètement travestie ! Rejoignons les associations qui militent en ce sens pour porter notre voix. Je pense entre autres à l’AIDIMM.

  3. Salam. Vous soulevez des questions essentielles. Bien sûr que c’est le développement de l’homme qui est le but premier et ultime de l’Islam, et par assimilation de la finance islamique. Toutefois, vouloir évacuer de la finance islamique toute composante mercantile relève d’une candeur qui n’est pas sans rappeler le « Changer le monde » soixante-huitard. Il faut éviter un idéalisme qui dénie la réalité de la nature humaine… et des principes fondateurs de l’économie. Sans l’appât du gain les marchands ne traverseraient pas les déserts et les océans.

    La finance islamique moderne à un grand rôle à jouer dans la correction des travers et des excès du capitalisme spéculatif. Elle est un formidable pont d’échanges – économiques mais aussi culturels – entre l’orient et l’occident, et une vitrine qui permet à ceux qui le méconnaissent de s’interroger sur l’Islam. Dans le contexte d’une république laïque, la portée sociale et éthique de l’économie musulmane ne peut être lue qu’en filigrane. C’est déjà beaucoup si cette finance parvient à jouer ce rôle. Il appartiendra à d’autres sphères de mettre en valeur les autres facettes et attraits de l’Islam.

  4. Bârakallâhou fîk pour ce rappel fort et judicieux…

    J’ai vu ce week-end tout ce que tu racontes … Des (nouveaux) experts de la finance islamique sortis de je ne sais où.. Le président de ce groupe est assureur .. ça promet…

  5. a Mohammed,

    c’est pas la finance islamique qui te permettra de sortir de ton hlm pour acheter une maison, ou une nouvelle voiture, le poids de tes 1200€ ne vaut pas plus dans une banque islamique… le premier but des banques islamique est de gagner de l’argent mais de façon saine et conforme a la morale que nous impose l’Islam, et non pas de permettre a tous d’accéder a la propriété, ou de changer de voiture. Disons qu’ils permettent aux musulmans qui le souhaitent et qui en ont les MOYENS surtout de financer leurs projets de façon Halal. ne soyons pas dupe SVP…

  6. Asssalam Alikom,

    Merci beaucoup frère Marwan pour cet article.

    J’aurais quelques commentaires :

    – « Mme Lagarde, si vous êtes sincèrement convaincue des bienfaits de la finance islamique et des objectifs qu’elle sous-tend, c’est très simple, il suffit de lever l’index et de répéter après moi : « Ashhadou an laa ilaha illa Allah… »  »

    Cette proposition que je ne trouve pas pertinente devrait être audité par un Scholar avant d’être annoncé dans un site comme celui de al-Kanz 🙂

    Faudrait-il être musulman pour parler ou pratiquer la finance islamique?…

    – » L’un veut être le directeur de la première banque islamique sur la place de Paris et soigne son nœud de cravate, l’autre s’improvise jurisconsulte islamique alors qu’il est incapable de définir les objectifs de la Shari’a. L’autre encore rêve d’être le partenaire privilégié des banques pour rafler la mise… Voilà donc l’avenir de la finance islamique à la française tel qu’on nous le prépare ? » :

    Quel est le mal en ça ? C’est valable pour toute nouvelle industrie qui présente un potentiel…les gens font un effort…le marché et les acteurs professionnels déciderons…la finance islamique est devenue internationale et bénéficie d’un cadre normatif international…donc celui qui sera incompétent, ne pourra survivre…

  7. As salâmou alaykoum,
    Salim al andalous,c’est bien ce que je disais,je n’ai aucun poids,et je suis résolu à me contenter de ce que j’ai…je ne suis pas dupe,crois moi.

  8. Salaam alaikum à tous,

    Barak Allahufikum pour les commentaires.

    A Mohammed:

    Je ne suis pas pessimiste, je mets juste en garde mes frères et soeurs (en Islam et en citoyenneté) contre:

    – l’idéalisme vis-à-vis des « banques islamiques » de qui on attend peut être trop (et trop vite)
    – le risque d’instrumentalisation des Musulmans à des fins prioritairement mercantiles et financières, alimentée par la volonté d’exister de certains d’entre nous, issus d’une génération sans réelle représentation crédible
    – la division parmi nous, en tant que communauté de croyants et en tant que communauté de citoyens/consommateurs, qui permet à un petit groupe de se servir de nous

    J’ai beaucoup d’espoir au contraire mais, pour dire la vérité, je n’attends pas que le salut vienne de la part d’intervenants de la finance cherchant avant tout leur profit personnel ni d’intervenants politiques cherchant avant tout à conquérir/conserver le pouvoir.

    J’espère par contre qu’en posant ces questions de manière ouverte dans ce contexte de crise, on va pouvoir induire une prise de conscience plus large sur les finalités du vivre ensemble et sur la façon dont la boite à outils de l’économie et de la finance devrait être au service de nos projets humains (et pas l’inverse).

    A Ribh :

    Barak Allahufik, je suis bien d’accord avec l’essentiel de ce que vous dites.

    Je n’idéalise pas et je ne nie pas la nature humaine qui réagit à l’appât du gain. Je vous rejoins également sur le rôle d’exemple et de passerelle que peut jouer la finance islamique avec les non-Musulmans. Je dis par contre qu’il y a une forme de légitimation dans la « correction du capitalisme ».

    Cette correction/adaptation peut être une formidable da’wa quand elle se fait sous la responsabilités d’autorités musulmanes consciente des enjeux et qui construisent une stratégie de long terme. C’est, al hamdulillah, ce que font par exemple les shouyoukhs d’ACERFI dans leur façon de valider les produits qui leur sont soumis. C’est aussi ce que tente de faire, dans un autre registre, Al Kanz en alertant les consommateurs musulmans sur certaines dérives.

    Par contre, sans une réelle prise en compte des objectifs de l’Islam, cette adaptation du capitalisme vire parfois à la caricature du « produit sharia –compliant » qu’on a fait passer de force à travers le « filtre de halalisation ».

    Est-ce qu’on serait contents d’avoir un Mc Donalds halal ou considère-t-on un tel objectif comme une diversion ?

    Est-ce que le modèle de vie américain/capitaliste deviendrait islamique si on enlevait tout ce qui y est haram ?

    Ce sont des questions auxquelles nous devons répondre pour trouver la bonne marche à suivre insha Allah.

    Quant à la portée éthique et sociale de l’économie musulmane, comment l’évacuer ou la cantonner à d’autres champs ? C’est parce qu’elle est conforme aux règles et aux objectifs de l’Islam que l’économie musulmane est plus juste. C’est ce référentiel et cette dimension religieuse/spirituelle qui donne aux Hommes la volonté de faire le Bien. Sinon, pourquoi ?

    On pourra objecter qu’on peut faire le Bien par choix du « pacte social » ou pour le confort des « générations à venir », mais le fait est qu’en général ces postures là sont déjà des choix qui ont trait à la Foi… Cela vaut aussi pour la France laïque du 21eme siècle, où l’athéisme bercé d’humanisme, qui semble prévaloir, est une croyance comme les autres.

    Très personnelement (ce qui veut dire que cela n’engage que moi), si nos efforts vers la finance islamique ne servent pas à aider ceux qui en ont besoin et à accomplir ce que l’Islam attend de nous alors merci mais… non merci. Qu’Allah (swt) nous aide par sa miséricorde à réconcilier ces différentes visions.

    A Abdellah :

    Ma proposition à Mme Lagarde était un trait de dérision, probablement deplacé, mais qui nous interroge plus en tant que Musulmans sur notre façon d’attendre l’approbation/l’aide des autres, ainsi que l’hypocrisie du double discours qui est tenu aux Musulmans…

    Il ne faut pas la voir pour autre chose que cela.

    En tant que ministre, Mme Lagarde a toute légitimité à parler du « marché de la finance islamique » qu’elle voit comme une source de revenus potentiels pour le secteur bancaire français. C’est quelque part un succès que le système conventionnel « ouvre ses portes » à la finance islamique (pour aller ou ?… on ne sait pas encore). A nous ensuite de faire en sorte que ça ne tombe pas dans la caricature.

    Sur le double discours vis-à-vis des Musulmans, je persiste et signe : le contexte français n’a jamais été aussi islamophobe et, en même temps, jamais aussi ouvert à la finance islamique. Il y a en cela un paradoxe que je dénonce clairement.

    En ce qui concerne les espoirs de faire partie de l’élite de la finance islamique, je ne vois pas de mal « en soi » à ce que certains d’entre nous y voient les jalons de leur carrière. Au contraire, on serait en bien mauvaise posture si aucun Musulman sérieux ne voulait y prendre part.

    Par contre, il y a une claire imposture d’expertise dans le fait de se présenter en spécialiste de la finance islamique et de la shari’a sans le cursus qui va avec. Il y a également un conflit d’intérêt dans le cas de quelqu’un qui voudrait « définir la finance islamique en France » et en même temps prendre personnellement part à la création d’une banque, sans règle de décision claire entre les objectifs personnels et le bien collectif.

    C’est ce genre de dérives que je dénonce dans le paragraphe que vous citez et surtout pas la volonté des Musulmans, chacun à leur échelle, de prendre part à la dynamique collective.

    Qu’Allah fasse de nous des hommes et des femmes qui oeuvrent à Sa cause.

    Wassalaam alaikum

  9. @ Marwan :

    Salam,

    Au delà de vos intentions, que je partage, pouvez vous préciser à quoi vous pensez lorsque vous dites que nos efforts vers la finance islamique doivent aider ceux qui en ont besoin et à accomplir ce que l’Islam attend de nous (selon qu’on se trouve dans un pays musulman ou dans un pays non musulman).

  10. essalamoualikoum
    Baraka ALLAH fik Marouane
    tres belle analyse.

    ABDELLAH
    Je ne saisis pas ton commentaire,marouane a été trés clair quand il ecrit-” L’un veut être le directeur de la première banque islamique sur la place de Paris et soigne son nœud de cravate, l’autre s’improvise jurisconsulte islamique alors qu’il est incapable de définir les objectifs de la Shari’a. L’autre encore rêve d’être le partenaire privilégié des banques pour rafler la mise… Voilà donc l’avenir de la finance islamique à la française tel qu’on nous le prépare ?” :

    Cela veut tout simplement dire que tous ce beau monde cité dessus sont des opportunistes, dont l’unique objectif est de se remplir les poches ,et d’avoir un titre sans se soucier du but ultime que doit apporter le systéme de finance islamique; à savoir une justice dans la régulation et l’acqusition des biens de ce bas monde

    Si tu trouves qu’il n y a aucun mal à ça comme tu l’ecris c’est trés grave.

    essalamoualikoum

  11. Salam alaikoum,
    @ Al Kanz,
    le syndrome « Mecca Cola » est un phénomène observable chez certains commerçants maghrébins qui consistent à copier (me too) l’activité de ses collègues musulmans de manière anarchique contribuant ainsi à repousser le retour sur investissement du précurseur sur le segment ou sur la niche plutôt que de rechercher un partenariat ou une complémentarité.
    Pour Mecca Cola, il y a eu les générations spontanées ( Muslim up, Qibla Cola, Salam Cola, Imazighen Cola, Turk Cola …), mais au bout du compte, il ne reste très souvent que Coca ou Pepsi dans les points de revente ( épiceries,
    On peut étendre cette analyse sur les secteurs de la boucherie, de la boulangerie, de l’habillement, des Corans électroniques, des librairies spécialisées, agences de voyages, si vous en voyez d’autres …

  12. Salam alaikoum,
    @ Al Kanz,

    les précurseurs dans cette industrie ont du mal à en vivre du fait de l’éparpillement des actions ( salons, forums, séminaire, présentation) et de la multiplicité des structures ( sociétés, boards, associations)
    il faudrait peut être aller voir les expériences réussies effectuées par nos frères de l’Asie ( Sri Lanka, Malaisie, Pakistan, Indonésie) …

  13. @ marwan
    c’est domage pour vous d’instrumentaliser votre arrière pensée ridicule pour dénoncer une finance islamique qui n’a pas encore ouvert les yeux et qui est déstiné d’après c’est que j’ai lu aux sociétés et après aux particuliers.
    Tout ce que vous projetez c’est rien qu’un procès d’intention.
    Craignez Allah et laisser les gens travailler pour qu’une finance islamique cible tous les musulmans (particulier).
    Soyons solidaires

  14. Je ne suis pas du tout d’accord avec Marwan. Sa vision de la Finance Islamique est ethno-centrique, communautariste et très pessimiste.
    Or, la FI est un espoir pour tous les musulmans vivant en Occident. On peut, bien entendu, regretter l’hypocrisie des autorités économiques en Europe et ailleurs qui ne se sont rendu compte de la richesse qu’elles peuvent tirer des gisements de liquidités du Golfe qu’en période de crise. La souffrance sociale et les discriminations des populations musulmanes en Occident ne peuvent être un alibi pour rejeter totalement la FI « à minima » que l’on nous propose… c’est un progrès et une nouveauté qu’il faudra saluer et encourager, même si elle est incomplète ou détournée…

    Ma vision des choses est publiée ici:
    http://penseretagir.blogspot.com/2009/06/depassionner-le-debat-autour-de-la.html

  15. Cher penser et agir
    Certains commentaires deviennent très grave de la part de musulmans comme vous qui vont jusqu’a dire je vous cite:
    « c’est un progrès et une nouveauté qu’il faudra saluer et encourager, même si elle est incomplète ou détournée…
    Tout ce qui est détourné de son essence et de son fondement divin est nul et non avenue et ne constitue en aucun cas un progrès.
    Il nous faut penser et agir à la lumière des révélations et non pas en détournant celle ci pour assouvir des besoins matériels.
    C’est des raisonnements comme le vôtre qui nous ont fait perdre l’islam des lumières ,lorsque celui ci brillait de tous ces feux en andalousie.Des pseudos intellectuels ont remplacé les ibnou rochd,ibnou sina etc….et en pensant moderniser notre religion il nous ont plongé dans un gouffre que seul le tout puissant par sa grâce nous en sortira IN chaa ALLAH.
    Si la charia du point de vue économique était appliqué(sans être détourné justement) le système serait plus équilibré et le partage des richesse deviendrait équitable et ceci n’est point mon avis seul puisque même de brillants occidentaux, ont en fait le constat et se sont intéressé au système musulman ,mais par vanité le tenants du pouvoir ne l’appliqueront pas, car ce serait se désavouer que de dire L’ISLAM EST LA VERITE SUPREME.

  16. Salam,

    Je trouve cela extraordinaire la façon dont vous prenez position selon le courant musulman que vous representez!
    Je vous ai envoyé des mails mais votre sens de la rethorique ainsi que vos arguments etaient très faibles que ce soit pour la finance islamique ou pour le Halal. Vous devriez ainsi voir du côté du Golfe quelle est la réalité concernant ces deux sujets et comprendre que les choses ne sont pas si simples que cela. Je n’ai malheureusement plus reçu de réponse de votre part à partir du moment où je vous ai apporté des reponses un plus elaborées (particulierement sur la presure interdite en Islam mais autorisée comme vous me l’avez dit dans le courant des Hanafis que vous representez!)
    Veillez à revoir vos informations avant de les publier et de laver le cerveau de bon nombre de musulmans qui prennent vos dires pour veridique.
    Je ne pense pas que vous publierez ce message ..mais vous avez au moins un point de vue qui remet en cause vos dires.

  17. as-salâmu ‘alaykum

    De quels mails parlez-vous ? Vérifiez l’adresse mail que vous avez utilisée, car je ne vois pas de quoi vous parlez.
    Je représente le courant hanafi ? Etes-vous certaine d’avoir bien lu les articles du site ?

  18. assalaamoualeykoum.

    bon tout d’abord quel rapport entre la presure et la finance ??? a titre d’information, je te conseil de dire que certains savant considere la presure comme illicite et non « interdite en islam ».
    certes le site n’est pas parfait, il y a des erreurs,l’homme n’est pas infaillible mais debarquer sur le site et s’emballer, delaisser la douceur et au final ne pas conseillé =aucun. on peut avoir un avis divergen sur un sujet mais expliquer le pourquoi du comment et argumenter.

  19. Salem aleykoum

    Je pense que qu’Islam et libéralisme économique ne s’opposent pas et je pense que c’est sur ce point qu’achope le concept de finance islamique.
    Ensuite, je ne comprends pas cette obstination à l’analyse marxiste de certains je cite Marwan: « Quelle finance islamique peut changer le sort des plus démunis  »
    Désolé mais du temps du Prophète Saw il y avait des démunis! Ou avez vous vu ou lu que l’Islam pronait de partager la richesse avec les pauvres afin de les rendre riches! des compagnons du Prophète tel Othman ibn Offan étaient issus de milieu aisés. Nul ne leur a demandé de faire voeu de pauvreté:
    Ensuite, je pense que croire qu’il est possible de créer un microcosme de la finance islamique en parallele de la finance dite capitalistique et en interaction quoiqu on en dise avec elle et d’une naivete navrante.
    Comment une banque dont le but essentiel n’est pas le profit et qui ne peut utiliser tous les leviers de développement pourrait survivre dans la jungle de la finance mondiale actuelle?
    Je pense qu »il faut se recentrer sur le concept économique de base et non de l’infrastructure ( la banque ou le contrat ou le vehicule financier).
    Pour résumer pourquoi l’intérêt est interdit?
    Parce qu’il s’agit d’une exploitation de l’individu sans contrepartie pour le créancier. En effet, dans l’antiquité la monnaie étant rare pour emprunter il fallait présenter des garanties souvent c’ etait la mise en esclavage du débiteur et de sa famille.
    De plus ce dernier permet au rentier d exploiter le travail pourquoi investir et prendre des risques puisque le prêt permet d’obtenir de genereux revenus sans risque particulier.
    On comprend vite que la question n’est pas l’interet en lui meme mais le niveau de ce dernier. En d’autres termes, maintenir une politique monétaire de taux bas favoriserait l’investissement au detriment de la rente et donc le travail et la production.
    Je pense que la sclérose des empires musulmans moghols, séfevides ou encore ottoman tiennent en partie a ce fait la non maitrise de la politique monetaire souvent controlee en realite par les usuriers juifs ou armeniens dans l empire ottoman ils ont favorisé la rente la stagnation economique au détriment du risque de l inflation et de l investissement dans l’occident capitaliste.
    Pour conclure, je pense que la question est l’Etat musulmans doit favoriser une politique de taux bas de tout temps afin de favoriser le travail l production la recherche l investissement et decourager la thesaurisation

    wa allahou alem

  20. salem aleykoum,

    je vous remercie al kanz pour votre intervention car elle permet de developper plus en avant mon argumentation. Je m explique qu’est ce que l’intérêt?
    Est ce le fait de faire de la marge réelle sur de l’argent? ( c’est mon opinion) ou est ce le simple fait de l’écrire c’est à dire je te donne 100 tu m’en rends 103 ou plus?
    Prenons le cas actuel ou le loyer de l’argent ( autre manière d’appeler l’intérêt en économie) qui est à des taux inférieurs à 4% concernant le marché immobilier et une inflation de plus de 2% ( hausse générale des prix ou si on veut dépréciation de la monnaie annuelle).
    Cela veut dire que le taux d’intérêt dit réel qui se calcule en prenant le taux d’intérêt nominal déduit de l’inflation n’est que de 2%.
    En d’autres termes, cela signifie que si le taux d’intérêt nominal de la monnaie passe en dessous du taux d’inflation alors l’Etat Islamique peut neutraliser le taux d’intérêt réel.
    Cela permettrait d’utiliser l’outil de politique économique qu’est le taux d’intérêt pour l’Etat islamique dans un contexte d’économie mondiale capitaliste tout en respectant les principes divins.
    De plus, l »outil économique qu’est le taux d’intérêt permet de piloter l’économie en décourageant la rente la spéculation la thésaurisation et favorisant l’investissement et la consommation.
    En effet, le phénomène inverse se produit alors car dans une économie en croissance ou l’érosion monétaire fait augmenter la valeur des actifs il vaut mieux investir de suite plutot que d’attendre demain car cela me coutera plus cher.
    C’est la seule solution que je vois pour concilier raison et conviction religieuse

    Et Allah sait mieux

  21. En complément du message ci dessus, il vaut mieux d’après moi un vrai contrat de prêt à taux d’intérêt négatif ( vous remboursez votre créancier avec de la monnaie qui perd plus vite de valeur que le poids de la dette), que les contrat de loa ( location avec option d’achat qui sont le copier coller appliqué à la finance islamique du leasing automobile qui permettent d’appliquer un « bénéfice » en fait un taux usurier sur des contrats de location,qui sont en réalité des contrats de prêt déguisés.
    ( le bénéfice réalisé par la banque est toujours supérieur au taux d’intérêt appliqué sur un contrat de prêt cf une étude menée sur les banques islamiques au USA).
    Enfin, miracle de la démonstration, comme par hasar dès qu’un pays plonge dans la crise premier réflexe: BAISSER LES TAUX! cf le Japon dans les années 1990, les USA en 2008 ainsi que l’UE.
    Pour info, les taux d’intérêts sont négatifs au Japon depuis plus de 10 ans, pour permettre au pays de surmonter la crise la plus grave de son histoire.
    La sagesse religieuse n’est elle pas ici?

    Wa salem

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