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Welcome to Mecca

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Hajj. Marwan Muhammad, auteur du livre Foul Express (http://www.foulexpress.com), a décidé de partager le carnet de bord tenu pendant son pèlerinage dans les lieux saints de l’islam et intitué « Jusqu’au bout du cœur « . C’était en 2008. Deuxième volet d’une série d’articles que nous publierons toute la semaine in châ’a-Llâh.

Welcome to Mecca

Devant la mosquée de La mecque
Je regarde obstinément à l’avant du bus, en espérant entrevoir un minaret, une lumière, une foule, mais je ne vois pour l’instant que les bâtiments ternes des bordures de la ville. Plusieurs fois, des panneaux indiquant la direction du Haram (la Mosquée sacrée) croisent notre chemin, mais le chauffeur les laisse et continue son chemin vers l’hôtel. J’ai envie de lui dire : 
« On veut aller à la Mosquée ! On est venu pour la voir ! On ne pense qu’à ça ! S’il te plaît, emmène-nous… »


Une fois arrivés à l’hôtel, nous sommes chaleureusement accueillis par les guides, toujours disponibles, bien organisés. Nos chambres sont prêtes. On nous explique que, vu l’heure, on peut aller directement à la Mosquée sacrée, pour ceux qui le souhaitent, mais qu’il est tout aussi recommandable de se reposer quelques heures pour être en forme et y aller le matin tôt pour la prière de subh.


Mon cœur est appelé par la Kaaba, mais je tombe de sommeil. Je n’ai pas envie de gâcher ce moment, donc je m’astreins à dormir quelques heures pour pouvoir être frais au moment de ma grande rencontre avec celle dont je rêve depuis des années. Je m’endors dans ma tenue d’ihram en quelques secondes. 
Le matin arrive, la nuit m’a semble un clin d’œil. Une seule image dans ma tête : la Kaaba. Une seule pensée.


Ablutions. Sandales. Dehors.

Je marche au milieu de la foule, aussi vite que je peux sans me prendre les pieds dans ma tenue d’ihram. Dans ma tête, les images défilent au rythme de la talbiya, les du’a à dire en arrivant à La Mecque, en voyant la Kaaba, en faisant le tawaf… toutes les raisons de mon voyage, tout ce qui a fait que je suis ici, aujourd’hui à ce moment précis, où chaque pas me rapproche de la Mosquée sacrée et de la Kaaba. Un bus pourrait m’écraser et l’aventure serait finie avant même d’avoir commencé. Un bloc de béton pourrait tomber d’une des dizaines de grues qui entourent le quartier de la mosquée. On pourrait me poignarder pour une vengeance patiente qui traîne depuis des années. Ou je pourrais tout simplement trébucher à cause de mes sandales mal attachées, tomber sur la tête, mon corps sans vie étalé sur la chaussée. Pour l’instant ça n’a pas l’air d’arriver et les minarets de la Mosquée sacrée apparaissent devant moi, majestueux, massifs. Labbayk Allahumma labbayk. La Mosquée est illuminée. Je ne vois qu’elle. Mes jambes marchent toutes seules. Je n’arrive même plus à cligner des yeux. Elle est tellement belle. J’arrive sur la grande esplanade de marbre blanc qui entoure Masjid al-Haram. Bab As Salaam, l’une des portes principales, est en face de moi. Je la traverse et pénètre dans la Mosquée sacrée, sur les pas de centaines de milliards de musulmans avant moi. J’avance encore quelques mètres quand, en levant la tête, je réalise où je suis… la voila… la Kaaba est devant mes yeux.

Comment expliquer le sentiment qui se saisit du cœur quand on voit la Kaaba ? Elle est le centre de mon univers depuis le jour où Dieu (swt) m’a créé dans le ventre de maman. Je tourne mon visage chaque jour cinq fois vers elle en pensant à Dieu (swt). J’ai rêvé d’elle depuis petit. Je l’imaginais, de noir et d’or vêtue, se dressant au milieu d’une étendue de marbre blanc. J’imaginais mes parents, leurs parents et grands-parents la visitant, l’honorant comme l’ont fait tant de musulmans depuis le temps d’Ibrahim (as). 

De cet édifice, un musulman avait appelé les Qurayshs à venir entendre le Prophète (saws) s’exprimer… A l’intérieur, les ennemis de l’islam avaient accroché l’acte de boycott des croyants… Cette pierre noire qu’on rêve tous d’embrasser, c’est Muhammad (saws) lui-même qui l’a posée là où elle est… quelque part dans cette cour. Ibrahim (as) et son fils Ismaïl (as) ont entrepris de la construire sur les instructions de Dieu (swt)… la Kaaba sur laquelle Bilal, compagnon du Prophète (saws), grimpa pour appeler les musulmans à la prière… et me voilà quatorze siècles plus tard répondant à l’appel de mon Seigneur (swt)… Labbayk Allahumma Labbayk. Mon cœur est rempli de joie et de reconnaissance.

Crédit photo : Flickr – Al Jazeera

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7 Commentaires

  1. ASSW

    « On pourrait me poignarder pour une vengeance patiente qui traîne depuis des années »

    Il faudrait qu’un financier traine dans le coin pour ce faire … 🙂

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