spot_img
- Publicité -spot_imgspot_img

Du cochon dans des kebabs : classique !

Dans la même catégorie

cochon kebab
Crédit – Alex Kehr

Quoi de plus banal que du porc dans des kebabs, réputés halal ? Aussi scandaleux que cela puisse être – et ça l’est –, trouver du cochon dans des kebabs est banal, dès lors que l’on procède à des analyses sur ces sandwichs, véritables déchets gastronomiques.

Du porc et du halal

Des analyses, c’est ce que le Conseil central islamique suisse (CCIS) a demandé à un laboratoire de la ville de Berne, après que des membres de l’organisation musulmane aient recueilli des échantillons dans vingt kebabs, répartis dans neuf villes suisses.

Les analyses ont ainsi révélé de la présence de porc, alors que tous les sandwichs ont été achetés dans des restaurants où le gérant confirma que la viande était bien halal. Sur les vingts échantillons, sept contenaient du porc dans une faible quantité ; ce qui écarte la volonté manifeste de vouloir tromper les consommateurs.

Dans le cas contraire, la quantité de porc aurait été beaucoup plus importante, comme ce fut le cas d’un société du nord de la France, Aux Collines de l’Artois, condamnée en 2007 pour avoir commercialisé des merguez qui contenaient de 0,5 à 5 % de viande porc, soit deux kilos de cochon dans une préparation de cinquante kilos. Le tribunal avait alors estimé qu’il y avait là une volonté manifeste de tromper.

De la négligence à la tromperie délibérée

Pour autant, si l’acte de malveillance est écarté, il y a là a minima un acte de négligence. La viande prétendument « halal » est contaminé – c’est le terme technique – par des résidus de viande de porc sur l’ensemble des outils et machines mis en œuvre dans la fabrication des boules de kebab. Ce type d’accident survient si deux conditions ne sont pas réunies : 1) la fabrication des boules de kebab sur un site ou, à tout le moins, dans une salle où aucune viande de porc n’est manipulée, 2) la présence de contrôleurs dépêchés sur site par un organisme de certification et de contrôle halal ; des contrôleurs indépendants, systématiquement et en permanence présents lors de toute production.

L’absence de cette seconde condition peut ruiner définitivement une marque. Pourtant, des entreprises internationalement installées continuent de jouer à la roulette russe en faisant certifier leurs produits par des organismes de certification qui n’emploient aucun contrôleur à proprement parler. Ces organismes qui certifient sans contrôler se contentent d’un premier audit avant de délivrer la précieuse estampille halal, sésame si couru, puis promettent de visiter par la suite les sites partenaires.

Les entreprises certifiées se frottent les mains en se disant que finalement faire du halal, c’est simplement coller une étiquette sur un produit. Jusqu’à ce que le pot-aux-roses éclate au grand jour. On regrette alors de n’avoir été plus prudent. Enfin, pas toujours : nous pensons là à la société Jouvin, qui commercialise les produits de la marque El Saada. Prise la main dans le sac une première fois par des journalistes belges, cette société sise en Seine-et-Marne a récidivé quelques mois plus tard. Sur cinq produits analysés, quatre contenaient du porc. Nous y reviendrons dans un prochain article.

De Sébiane à El Saada, du porc halal selon JouvinDe Sébiane à El Saada, du porc halal selon Jouvin

Lire : De Sébiane à El Saada, du porc halal selon Jouvin

De Sébiane à El Saada, du porc halal selon JouvinDe Sébiane à El Saada, du porc halal selon Jouvin

Pour en revenir au cochon dans les kebabs, c’est une pratique courante, qui défraie régulièrement la chronique à la faveur de contrôles inopinés. On compte en effet plusieurs cas de fraude au cochon dans des kebabs en France, en Allemagne, au Royaume-Uni ou, une fois encore, en Suisse, comme le rapporta non sans humour la chaîne de télévision suisse RTS (lire Test kebabs: l’agneau avait la queue en tire-bouchon !).

Du cochon dans des kebabs suissesporc-kebab-suisse-3porc-kebab-suisse-2porc-kebab-suisse

Sur 17 kebabs, 11 trompaient leurs clientèles. Répétons-le, rien de nouveau sous le soleil. En octobre 2005, le Progrès de Lyon faisait état d’une telle fraude dans un article intitulé « Du porc retrouvé dans un kebab halal ». Un an plus tard, c’est la revue Entrevue qui mène l’enquête et dévoile des résultats effarants (Lire : Du cochon dans les kebabs).

Aux actes, consommateurs !

La meilleure façon d’éviter de manger un kebab au porc ou non halal – ce qui est généralement le cas, comme on le laisse entendre un reportage sur les « grosses combines de la restauration » – est de ne jamais manger dans un restaurant qui n’est pas contrôlé par un organisme de certification et de contrôle indépendant. Malheureusement, le laxisme des consommateurs ne favorise guère cet impératif. Trois organismes contrôlent des restaurants : AVS, qui en dresse la liste sur son site, l’ARGML-mosquée de Lyon qui contrôle pour l’heure tous les quinze jours les 22 Quick halal et Achahada indiquait avoir commencé à contrôler des établissements situés en région parisienne. Les consommateurs doivent demander d’une part à ces trois organismes de se donner les moyens d’élargir leurs contrôles à d’autres restaurants, d’autre part aux autres organismes, tel la SFCVH-mosquée de Paris et l’ACMIF-mosquée d’Evry d’employer des contrôleurs pour procéder à leur tour à des contrôles inopinés.

Le pouvoir est entre les mains des consommateurs. A condition qu’ils se décident à agir.

- Publicité -spot_img

Plus d'articles

4 Commentaires

  1. Salam alioum
    merci pour cet article je suis vraiment choquée mm si plus ne devrai nous choquer !
    je voudrais savoir Al kanz : qui paie ses controleurs ? les restauratuers et les boucheries? et j’avais compris dans un autre article sur le site que la mosquée de lyon et de paris n’était pas fiable à 100/ ce que notre religion exige! seul AVS est de toute confiance? non merci de me répondre
    wa salama

Répondre à kinza Annuler la réponse

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

- Publicité -spot_img

Derniers articles

OK, je soutiens
Non, merci