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Révolution : contre le halalgate, l’UFC-Que Choisir saisit la Répression des fraudes

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Ça va faire mal, très mal. Surtout si les consommateurs s’emparent de l’information et agissent très rapidement en conséquence. Une grande association de défense de consommateurs s’empare enfin de la question de la fraude au halal.

Dans un document publié le 24 janvier dernier, l’UFC-Que Choisir indique que « compte tenu de l’absence de données officielles chiffrées permettant de connaître la proportion de produits réellement concernés par des non conformités éventuelles, l’UFC-Que Choisir a saisi la DGCCRF et la Direction Générale de l’Alimentation (DGAL), afin que ces directions diligentent des enquêtes sur les garanties d’utilisation de la mention « halal » (DGCCRF) et sur le respect des normes sanitaires à l’abattage (DGAL). »

Les carottes sont cuites

Vous lisez bien : l’une des plus grosses associations de défense de consommateurs française, et en cela bête noire de très nombreuses entreprises qui font et défont l’économie française, a décidé de mettre les pieds dans le plat et de demander aux services de l’Etat de mettre leur nez dans ce qui ne sent pas du tout, mais alors pas du tout bon.

Les agents de l’État qui vont ainsi s’employer à vérifier que les consommateurs musulmans ne se font pas rouler vont très rapidement mettre au jour une gigantesque fraude généralisée, sans même avoir besoin d’entrer dans le débat religieux.

La querelle n’est pas religieuse, mais financière et politique.

C’est une première : pendant des années, les margoulins du halal ont laissé croire que le halal, « c’est plus compliqué que cela », qu’il y avait « divergences sur la définition du halal » ou encore « désaccord entre les religieux ». Tout cela a longtemps fonctionné. Or, au fond, il s’agissait, et il s’agit toujours, non pas d’une querelle de chapelles, ou plutôt de mosquées, mais d’une querelle de porte-monnaie et de lutte d’influence entre différentes instances, dont les divergences sont politiques et non religieuses.

Notons à ce titre que, même si on fait croire qu’elle est en cours d’élaboration, la charte halal annoncée par le CFCM est fin prête depuis des mois. Si elle ne voit pas le jour, c’est du fait des rivalités internes de cette instance et des enjeux, politiques et économiques, qui l’entourent.

Le droit français protège particulièrement le consommateur

Qu’à cela ne tienne. Le droit français protège particulièrement le consommateur. C’est du reste pour cette raison que les industriels pris la main dans le sac ont toujours fait en sorte d’empêcher qu’on ramène la fraude dont ils se rendaient coupable sur le terrain du droit français, préférant détourner l’attention des consommateurs et des médias sur une querelle de religieux autour du halal. C’était l’assurance d’être rapidement mis hors de cause.

Pourtant, et nous n’avons cessé de le répéter en affirmant que, s’il n’existe pas de cadre juridique spécifique au halal, il existe néanmoins tout un faisceau de règles et de principes juridiques qui certes ne règlent pas pleinement le problème du halalgate, mais permet d’en réduire considérablement l’étendue.

L’UFC-Que Choisir, dans son document du 24 janvier, rappelle ainsi que la Répression des fraudes peut vérifier trois points, dont le suivant, qui doit attirer l’attention particulière des consommateurs du halal :

La certification des produits « halal » : si la DGCCRF n’est pas habilitée à vérifier la conformité des produits au regard de la Loi coranique, elle considère, en revanche, qu’elle peut contrôler pour le « halal » les mêmes points que ceux des filières qui s’imposent des cahiers des charges spécifiques (on peut citer par exemple certaines filières de l’agriculture biologique ou du commerce équitable, dont les produits sont porteurs d’une mention telle que « Bio équitable », « Max Havelaar », etc, que les autorités appellent « marque privée à usage collectif »).

Appliqué au « halal », cela signifie que les produit porteurs de cette mention doivent être issus d’une filière certifiée par un organisme certificateur sur la base d’un cahier des charges. Or, il apparaît que certains produits vendus comme « halal » ne sont pas tous issus de filières certifiées. Dans ce cas de figure, les services de contrôle peuvent également prendre des sanctions à l’encontre du contrevenant.

Rappel à la loi, révolution sur le marché du halal

Vous avez bien lu. Les produits qui mentionnent le mot « halal » doivent impérativement être issus d’une filière certifiée par un organisme certificateur sur la base d’un cahier des charges. Cela signifie concrètement que :

1- Les produits qui portent la mention halal, sans organisme de certification, et que l’on retrouve en masse dans les rayons de la grande distribution, Carrefour, Auchan, Casino, Leclerc, etc., doivent être signalés à la DGCCRF pour que des sanctions soient prises.

2- Les produits qui sont certifiés par une organisme de certification doivent l’être sur la base d’un cahier des charges. Or, certains organismes de certification ne sont que des distributeurs presque automatiques d’étiquettes halal.

Un responsable se déplace une seule fois sur le site de production ou sur l’abattoir, fait le tour du propriétaire, signe le contrat entre l’organisme de certification et l’industriel et ne remet plus jamais les pieds chez son partenaire. L’industriel est alors libre de coller les étiquettes là où bon lui semble, sans respecter le cahier des charges, qui sert bien plus d’alibi pour les deux parties que de base de travail.

Qui dit « halal » dit automatiquement « cahier des charges ».

Est-ce que cela règle le problème des organismes de certification sans contrôleurs ? Oui et non. Non, car dans un premier temps les marques qui ont choisi opportunément de travailler avec des certificateurs qui n’emploient aucun contrôleur qu’elles enverraient sur place peuvent penser qu’elle sont à l’abri des services de contrôle de l’État.

Oui, car il suffira que les consommateurs signalent à ces mêmes services que l’absence de contrôleurs ne garantit pas, parfois preuve à l’appui, que la mention halal respecte le cahier des charges que ses mêmes organismes de certification ne peuvent faire appliquer par leurs partenaires faute de personne sur site.

Consommateurs, la balle est dans votre camp

La balle est donc désormais dans le camp des consommateurs : chaque fois que vous verrez la mention « halal » sur un produit sans qu’il n’y ait mention de l’organisme de certification, signalez-le immédiatement à la direction départementale de la protection des populations dont dépend votre lieu d’habitation (DDPP, anciennement DGCCRF, répression des fraudes). Vous trouverez les coordonnées de toutes les DDPP à cette adresse : Liste des directions départementales de la protection des populations.

Ajoutez le numéro de téléphone dans votre répertoire, ainsi que l’email si vous avez un smartphone, et n’hésitez pas à envoyer un email avec photos à l’appui après avoir constaté en faisant vos courses ce qui vous semble être une infraction. Imaginons qu’une seule personne par ville agisse de la sorte. C’est plusieurs dizaines de signalements qui arriveront à la DDPP.

Non, n’imaginons pas cela. Vous êtes plusieurs centaines de milliers à nous lire tous les mois. On peut espérer que parmi tous ces lecteurs il y a bien quelques dizaines, voire centaines de consommateurs, qui prendront quelques minutes pour écrire à la DDPP, n’est-ce pas ? Le halal commence par soi-même. Qui commence ?

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42 Commentaires

  1. excellente news….
    il s agit de notre responsabilité devant DIEU, chacun a une part de travail, chez soi , dans sa famille ses cousins, voisins…
    qu ALLAH nous aident..

  2. salam aleykoum. Une très bonne nouvelle et a nous de jouer maintenant. Par contre pour le signalement d’un produit faut-il respecter « une norme » c’est à dire une photo du produit l’établissement etc.

  3. salam !

    et c’est maintenant qu’il faut saisir l’opportunité !! A vos smartphones, prêts, partez ! 😀

    Rira bien qui rira le dernier !

  4. Questions :

    Qu’en est il des boucheries, snacks et des autres magasin dont l’enseigne porte le nom « Halal » ?

    Ou par exemple, dans le cas ou je rentre dans un snack ou le logo « halal » est apposé sur la vitrine. Et que je remarque la présence d’alcool dans le frigo alors que l »enseigne est censé me garantir que « tous les produits vendus au sein son établissement » son halal, que ce soit de la viande à la boisson, que ce passe t-il ? On peut aussi dire qu’on veut tromper le consommateur …surtout qu’a partir de ce moment, je vais avoir de gros doutes sur la viande !

  5. Malheureusement Salam, la DGCRF va avoir du mal à agir dans le cas précis que tu cites.. Et tu remarqueras qu’on voit souvent le logo halal avec la mention « produits halal ».

    Concentrons-nous déjà sur les produits, sachant que les distributeurs des produits reconnus comme non halal peuvent être impliqués dans les procédures.. La grande distribution connait régulièrement le problème dans le cadre de contrefaçons.. Ils sont systématiquement mis en cause..

  6. Salam alikoum ,
    Barak Allah oufik Pour tout ce que vous faites!!! si je n’étais pas à l’étranger je serai déja a carrefour lol

  7. Salam aleykoum

    Depuis le temps que ce problème de halal existe. Il était temps que la DGCCRF y mette le nez. Mais je pense que c’est d’ Allah que tous ces margoulins ont le plus à craindre.

  8. bonjour
    c’estmagnifique sauf que la majorité des certifications du halal son bidon car
    on ne peut se contrôler soit même et certifier soit même que sont propre contrôle non indépendant est conforme a son propre cahier des charges ne tenant pas comptes des exigences de la jurisprudence des écoles musulmanes présente sur le territoire français un peu de sérieux !!
    si réellement la,:DGCCRF,et UFC-Que Choisir, s en mêle le halal risque de ce faire rare
    bravo que choisir en fin la DGCCRF vas faire son travail il est grand temps
    a signaler que l association adcm.org a quelques idées rationnels et réalisable immédiatement pour limité les dégâts a visiter

  9. Salem

    @ AL KANZ

    la DGCCRF va appuyée sur quoi? le cahier des charges de la mosquée de paris?
    le problème est là contrairement aux autre certification même CDC pour tous

  10. as-salâmu ‘alaykum

    Rachid,
    Il faut absolument que nous soyons pragmatiques et que nous avancions pas-à-pas. Une avancée, ce n’est pas la résolution du problème. On avance déjà énormément en obligeant les commerçants à avoir une certification. Là, ça va faire un gros ménage. Ca ne résoud pas tout ? Ce n’est pas grave. Rome ne s’est pas faite en un jour.
    A mon humble, il faut s’éloigner à la fois de la vision naïve qui veut que soit on résout tout d’un coup, soit on ne résout rien et de la vision malhonnête qui veut que cela ne sert à rien – et donc on reste les bras croisés.Apprenons à avoir les pieds sur terre et à avancer progressivement. C’est certainement frustrant, mais il faut être patient.

    Pour finir, je vais répéter ce que j’ai écrit, dit et redit : on a besoin de tous les organismes de certification, mosquée de Paris, mosquée d’Evry, etc., y compris. Ce qu’il faut, c’est que nous en arrivions à des pratiques qui permettent aux consommateurs de savoir ce qu’ils mangent et de manger halal.

  11. Salem, il est clair qui est important de faire cesser l’enrichissement de ces menteurs et assoiffés d’argents avec l’aide d’Allah. Décimons les une bonne fois pourte inchaallah

  12. Ce qui risque réellement de se passer c’est de garantir nous même ce que nous consommons, par un abattage de nos mains mais illégal par la loi.

  13. Salam wa’likoum,
    Pour ma part j’ai enregistré les coordonnées
    De la ddpp de ma commune.
    Je vais être à l’affût.

  14. Mangez du poisson et de temps en temps sacrifiez-vous même des poulets ou des agneaux. C est le seul moyen de manger halal. Ne comptez-pas sur les mouchrikines pour ça !

  15. Salam alaykoum.

    J’ai pris des photos, je vais les envoyer incha Allah.

    Marques sans étiquettes de contrôleurs :
    – ISLA MONDIAL
    – MVS (ça doit être d’après mes recherches : Mondial Viande Service à DOUAI (Nord).
    – KAMAR, mais j’ai mal pris la photo, si quelqu’un l’aurait pris, ce serait bien.

  16. Asalamouwalykoum. Ufc que choisir. Une institution aussi efficace que l ONU. Un stop dans un champs de maïs en pleine maturité. Personne ne c ou il ce trouve et à quoi il sert uniquement le fermier propriétaire de cette exploitation. BarakAlLah ou fik akhri pour ton travaille qui j’en suis sur te tien à coeur et vue la qualité de tes articles. Ils ne peuvent que être rédigés avec amours tendresse crainte d ALLAH. MachaAllah.

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