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Cochon halal : la rumeur qui dure depuis plus de six ans

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En novembre dernier, sur Twitter, nous invitions nos followers à regarder le tweet suivant en ajoutant le commentaire suivant : « un bad buzz qui dure depuis 6 ans ». Nous ne croyions pas si bien dire.

Un canular de plus de six ans

Comme chacun peut le constater, ce tweet a été posté le 16 novembre 2013. Son auteur s’émeut que de la viande de porc ait pu être étiqueté halal, qui plus est par l’organisme officiel de certification de Singapoure. Cette barquette existe bien, tout comme l’étiquette. Le produit est vendu chez NTUC, chaîne de supermarchés de Singapour. Mais l’affaire date de… 2007.

cochon halal etiquette

Lire – Pour le cochon halal, suffit de lire l’étiquette

A l’époque, un farceur avait collé le macaron de l’organisme de certification – d’où la nécessité d’imprimer directement l’estampille sur l’emballage et non de le coller après production – sur la barquette. La colère des musulmans a été immédiate, le boycott massivement relayé. Depuis, la photo resurgit régulièrement sur les réseaux sociaux, comme cela fut le cas sur Facebook il y a quelques jours, au grand désarroi de NTUC.

L’enseigne a dû une fois de plus rassurer les consommateurs en rappelant que c’est un canular, un vieux canular datant de 2007. Une plainte a par ailleurs été déposée, même s’il sera difficile de toute évidence de retrouver les coupables, qui risquent jusqu’à trois ans de prison et une amende.

Leçons

Ce nouveau fait-divers interpelle :

1- relayer une photo, un texte, des déclarations sans en vérifier les rumeurs peut avoir des causes dommageables sur des tiers. On a assisté cette semaine à la polémique autour des propos de la sénatrice socialiste Laurence Rossignol à qui l’on avait attribué une phrase qu’elle n’a jamais prononcé.

Lire – « Les enfants n’appartiennent pas à leurs parents », Laurence Rossignol

Le Prophète ﷺ nous a très clairement mis en garde contre la propagation des rumeurs. Rappelons ce hadith, qui nous indique qu’il suffit à quelqu’un de rapporter tout ce qu’il entend (même si c’est vrai) pour être considéré comme un menteur.

2- les musulmans à travers le monde sont de moins en moins dupes des tromperies au halal. Même s’il s’agissait en 2007 d’un canular, l’effet a été immédiatement avec un appel au boycott. Cette capacité d’engagement doit mûrir pour devenir un vrai contre-pouvoir face aux abus et aux fraudes de l’industrie agro-alimentaire. Il n’est pas normal qu’en France la volaille provienne massivement d’usines belges où les poulets sont abattus de façon non halal, mais bien estampillés halal par des mosquées. Il est scandaleux que les volaillers Doux et Tilly-Sbaco puissent continuer à arnaquer les consommateurs musulmans en leur vendant des faux poulets halal, qui plus est avec le soutien des autorités françaises. Il n’est pas normal que McDonald’s Maroc tourne autour du pot et ne veuille pas révéler clairement comment est abattue la volaille qui finit en viande dans les hamburgers vendus dans les 32 restaurants du Royaume chérifien

3- les marques doivent composer avec Internet et ce droit à l’oubli dont nul ne jouit véritablement. Bien qu’innocente la chaîne de magasins NTUC s’est retrouvée sur le banc des accusés et continue de l’être plus de six après la fanfaronnade d’un individu. S’il l’on condamne ces rumeurs et autres hoax visant à nuire à une marque, on ne peut qu’encourager les industriels à faire preuve d’une rigueur sans faille plutôt que de continuer à faire du halal par-dessus la jambe. Car tôt ou tard la roue tournera et les fraudeurs au halal finiront par payer très cher.

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