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Dhaou Meskine : « les règles de l’islam doivent être à la portée de tous »

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Lors d’un débat récent sur BeurFM consacré à la détermination du début du mois de ramadan, Dhaou Meskine, membre du Conseil des imams de France et fondateur du collège privé musulman La Réussite, a tenu les propos suivants.

« Les règles de l’islam doivent être à la portée de tout le monde surtout pour les piliers de l’islam. Un berger en plein Sahara doit s’en sortir [c’est-à-dire doit pouvoir savoir si c’est le début ou non de ramadan. Comment ? En cherchant le croissant de lune la nuit du Doute. NDLR]. Quand la religion devient l’affaire des spécialistes elle est transformée. C’est comme cela dans toutes les religions. Cette religion [l’islam, NDLR] n’a pas de clergé. Tout le monde est responsable de cette religion, c’est pour cela qu’elle n’a pas été modifiée.

Du croyant à Dieu, l’islam accessible à tous

Ces propos sont d’une grande sagesse. Ils rejoignent du reste la hikma (sagesse), relevée souvent par les savants, de la détermination du premier et du dernier jour de ramadan par l’observation. Idem pour la détermination des horaires de prière par l’observation des phases du ciel – qui rappelons-le prime sur toute sorte de calcul.

Partout, tout le temps, n’importe qui, petit ou grand, lettré ou analphabète, riche ou pauvre, doit pouvoir pratiquer sa religion sans être entravé par quoi que ce soit. Lorsque Dhaou Meskine rappelle que l’islam n’a pas de clergé, il pointe ce cadeau qu’Allah a offert à chacun : l’autonomie, la liberté. Je suis autonome, car Dieu m’a octroyé des outils accessibles à tous et qui me libèrent du joug d’un clergé.

Cette autonomie autorise la pratique de ma religion en toutes circonstances. Qu’en serait-il si mes prières ou mon jeûne devaient dépendre d’un savoir accessible à une minorité infime ? Nous nous retrouverions alors dans la situation des chrétiens d’Europe sous le diktat de l’Eglise. Nous savons tous ce à quoi cela a mené.

L’unité doit être privilégiée, au-delà des désaccords

Saluons au passage les efforts déployés par Dhaou Meskine pour privilégier l’unité par le dialogue et réconcilier les extrêmes (tenants du calcul sans vision et tenants de la vision sans calcul pour vérification) autour d’une position équilibrée : celle qui consiste à observer le croissant de lune, comme le veut l’islam, et recourir au calcul astronomique pour réfuter les témoignages de vision incorrects ou farfelus.

Si Dhaou Meskine insiste autant pour unir les musulmans, c’est parce qu’il existe une règle en islam qu’il faut répéter encore et encore : l’unité doit être préservée. Concrètement, il est exigé dans une situation comme la nôtre que les tenants de l’avis minoritaire suivent l’avis majoritaire, même s’ils ne sont pas de cet avis. Cette règle de base met tout le monde d’accord, à condition évidemment d’avoir à coeur de préserver l’unité de la oumma.

Finalement, tout cela doit nous amener à nous rendre compte que l’acquisition du savoir est capitale. Il y aurait assurément moins de désarroi chez nombre de musulmans si chacun pouvait saisir les tenants et les aboutissants de ce désaccord entre ceux qui rejettent l’observation du croissant de lune (avis ultraminoritaire) et ceux qui suivent la tradition prophétique qui l’impose.

Mais pour cela, il faut avoir étudié un tant soit peu la question et quelques règles de base en sciences islamiques. La bonne nouvelle, c’est que nombre de prédicateurs ont pris conscience de la nécessité d’oeuvrer plus encore dans la transmission du savoir. Que chacun de nous se souvienne que le premier verset révélé à notre Noble Prophète est : « Lis au nom de Ton Seigneur ».

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3 Commentaires

  1. Il me semble aussi que la polémique que recréent certaines instances en passant en force avec le calcul astronomique a permis une chose très positive, amener de nombreux musulmans à s’interroger sur :
    – quels sont les avis au sujet de la détermination du début du Ramadan ?
    – pourquoi les prières se basent-elle sur le calcul ?
    Et que cela va finalement permettre à encore plus de monde de suivre l’observation.
    En tout cas, pour une partie de mon entourage, c’est ce qu’il sait passer : hésitant entre le calcul et l’observation, les articles sur Al-kanz.org et sur Ajib.fr les ont suffisamment éclairés pour finalement suivre fermement les mosquées qui utiliseront la vision.

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