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Mouton de l’aïd : choisir le 1er jour encourage fraudes et hausse des prix

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Tout le monde ou presque veut son mouton le premier jour de l’aïd al-adha alors qu’il est possible, religieusement parlant, de le sacrifier les jours suivants.

Mouton le premier jour, fraudes et prix explosent

Comme les années précédentes, la spéculation directement liée à l’aïd al-adha fait exploser les prix. Les quelque 220 000 moutons achetés à cette occasion valent plus de deux fois ce qu’ils valent le reste de l’année. Il est aujourd’hui commun de trouver des bêtes dépassant 300 euros pièce. Jackpot pour les maquignons qui organisent la pénurie deux à trois mois avant la date, la grande distribution et les bouchers musulmans qui profitent largement de la situation pour gagner beaucoup d’argent au détriment des consommateurs.

La frénésie qui caractérise le premier jour de l’aïd al-adha n’arrange rien, puisqu’elle crée des conditions particulièrement favorables à la fraude : moutons abattus à l’étranger (Irlande, Grande-Bretagne, etc.) plusieurs jours avant l’aïd, puis importés et stockés en France en attendant le jour J, moutons non halal vendus sous le label halal, moutons abattus en France dans la nuit qui précède la prière de l’aïd, etc.

Lire – Mouton de l’aïd : si rien n’est fait, des milliers de familles vont se faire arnaquer

Un mouton abattu en Irlande trois jours avant ou en Grande-Bretagne comme c’est le cas chaque année n’est pas un mouton de l’aïd, même s’il est halal. Sachez, vous qui nous lisez, que le mouton que vous livrera votre boucher sera peut-être de ces moutons frauduleux. Le laxisme généralisé et la proximité religieuse (« on est frères », « on est tous musulmans quand même) permettent aux fraudeurs d’escroquer très facilement des dizaines de milliers de familles le jour de l’aïd.

Les consommateurs musulmans, victimes consentantes

Paradoxalement, les consommateurs musulmans sont à la fois victimes et responsables de cette situation. Victimes, car ils se font avoir – une fois n’est pas coutume. Responsables, car ils sont encore trop nombreux à vouloir absolument leur mouton le premier jour, alors même qu’ils disposent de trois jours (les trois jours de tachriq) pour s’acquitter de ce sacrifice.

Ainsi, les musulmans encouragent cette flambée des prix et la multiplication des fraudes. Les éleveurs français, étranglés toute l’année par le rouleau compresseur de l’industrie agro-alimentaire, trouvent dans l’aïd al-adha pour certains un moyen de survie, et peuvent être amenés à augmenter le prix de vente. Les abattoirs ajoutent des frais en pointant très opportunément l’afflux de clients ce jour-là. De même, de nombreux bouchers profitent d’une demande très forte le premier jour pour s’assurer de belles marges. Il suffirait de ne vouloir son mouton que le deuxième ou troisième jour pour faire baisser mécaniquement les prix. Ce levier, qui n’est pas le seul, est à la portée de tous.

Pour autant, cette situation n’est pas inéluctable. Les consommateurs musulmans peuvent en effet aisément changer la donne, à condition qu’ils prennent conscience de cet état de fait et qu’ils soient convaincus qu’ils ont tout intérêt à ne pas exiger d’avoir le mouton le premier jour de l’aïd.

Mais se décideront-ils à agir ?

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1 COMMENTAIRE

  1. salam

    Apparemment il y a un cas intéressant cette année, qu’on pourrait exploiter différemment. C’est celui de la Belgique…Personne n’a pas pu fêter l’aid à cause de l’arrêté imposant l’assommage des bêtes sans exception…ce qui a poussait la communauté musulmane belge à boycotter massivement …

    Est-ce que les lecteurs belges peuvent nous en dire plus?

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