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Consommateurs musulmans : bien mal compris ne profite jamais

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Octobre 2005, Carrefour Drancy propose des moutons le jour de l’aïd al-adha. Les gens se bousculent. 170 carcasses partent comme des petits pains en quelques heures. Tout le monde ne sera pas servi. Pour le ramadan 1427 (2006), Leclerc consacre, au mois de septembre, un catalogue entier au seul mois de ramadan.

Nous étions habitués depuis quelques années à trouver, lors du mois de ramadan, des rayons bien achalandés, avec délices d’Arabie et autres maquettes orientales en papier mâché, mais nous n’avions jamais eu droit à un catalogue de promotion entièrement consacré aux musulmans.

La manne des musulmans de France

D’autres hypermarchés ne sont toutefois pas en reste. Prenons le cas de Carrefour-Lille qui désormais vend des livres islamiques. Là encore, le phénomène est nouveau. Jusque-là, acheter un livre islamique ailleurs que dans une petite librairie islamique de quartier n’était tout bonnement pas possible.

Carrefour Coran

Cela n’était pas possible, car seuls les libraires musulmans en proposaient. Aujourd’hui, on peut refaire sa bibliothèque, tout en achetant huile, carottes et camembert. Mieux, non content de vendre des livres islamiques, Carrefour-Lille n’hésite pas à mettre bien en vue ces articles d’un genre nouveau au moyen d’affiches promotionnelles. Ou de gondoles dans les allées.

Malgré la diabolisation médiatique et/ou politique de l’islam, qui fait les choux gras des journaux et de certains meetings, l’islam intéresse. Il intéresse en premier lieu les acteurs économiques qui ont pleinement conscience qu’il y a là une manne ; un très gros gâteau dont nul ne veut aujourd’hui se priver. On peut penser que les initiatives de Leclerc et de Carrefour sont le signe d’une nouvelle époque.

Carrefour
Carrefour-Lille – Livres islamiques sur un présentoir

Pour les entreprises, un pari gagnant

Si on veut désormais vendre aux musulmans ce qu’ils ont toujours consommé, ce n’est assurément pas par philanthropie ni islamophilie. Rappelons à ce titre la polémique qui est née, après la vente par Carrefour-Drancy des moutons lors de l’aïd al-adha. Alors que le sacrifice du mouton ne peut se faire qu’après la prière, certains musulmans ont pu avoir leur mouton sinon avant cette prière, tout au moins juste après ; ce qui indique bien que les moutons ont été tués plusieurs heures avant, voire la vielle. Ce qui n’est pas tolérable et ce qui démontre que le souci premier n’est pas le respect des règles islamiques, mais bien d’exploiter un filon.

Il est en outre assez symptomatique que nombre d’entreprises du halal appartiennent à des non-musulmans, à l’instar d’Isladélice. Son fondateur, Jean-Daniel Herzog, n’est pas musulman et pourtant il est à la tête d’une entreprise florissante. Son succès tient, outre certainement à des qualités de fin entrepreneur, au fait qu’il a réussi à collaborer avec AVS, une association qui a su imposer un label de qualité halal. En procédant de la sorte, M. Herzog s’est démarqué de tous ces opportunistes qui, n’ayant d’yeux que pour l’argent des musulmans, commercialisent de la viande aussi halal qu’un bon kilo de pieds de porc.

En gagnant la confiance des musulmans, M. Herzog a fait en quelques années d’Isladélice ce qui deviendra peut-être demain l’empire du halal en France. Qu’il soit non musulman n’est pas en soi problématique dès lors que la viande qu’il vend est authentiquement halal. En l’état actuel des choses, on préfèrera de loin un non-musulman qui vend de la viande halal à un musulman qui se fournit chez Rungis.

Qu’Isladélice envahisse les rayons des boucheries halal dans les cités françaises n’étonne personne. En revanche, qu’une marque assez prestigieuse que Labeyrie, plutôt destinée aux col-blanc, plutôt de droite et autres CSP+, affiche ouvertement sur leur site leurs produits halal est tout bonnement surprenant – sans parler qu’islamiquement vendre des produits issus de la torture d’animaux est interdit (voir : la fabrication du foie gras).

On pourrait en effet penser, à juste titre, que promouvoir aussi ouvertement des produits destinés à la communauté musulmane soit d’un point de vue marketing particulièrement malvenu. Pour autant, quand on sait les sommes investies dans les campagnes marketing, quand on sait le temps passé à tenter de mesurer en amont l’impact d’un tel positionnement (l’islam demeure la religion des terroristes, dans l’imaginaire collectif), on ne peut qu’être convaincu que décider d’investir dans le halal est loin d’être une idée farfelue. Et si c’est a priori surprenant, la surprise est rapidement pondérée par une réalité : le marché du halal en France pèserait 3 milliards d’euros. De quoi mettre de côté les sentiments et surtout aiguiser l’appétit de tous.

Et les musulmans dans tout cela ?

Toujours consommateurs et bien peu acteurs, les musulmans demeurent les dindons de la farce. Ils n’ont toujours pas compris qu’ils sont la poule aux oeufs d’or. On n’hésite pas à leur taper dessus au journal de 20 h tout en lorgnant sur leur porte-monnaie.

Difficile en effet de ne plus prendre en compte une communauté qui compte près de 10 % de la population française et dont le pouvoir d’achat a considérablement augmenté ces dernières années (accès plus important des enfants d’immigrés à l’emploi, et à des emplois de plus en plus qualifiés, familles moins nombreuses, pouvoir d’achat plus important, etc.). Pour autant, quand bien même ils demeurent attachés à leurs principes (viande halal, rejet de l’alcool, refus de l’usure, etc.), les musulmans ne prennent pas (assez) leur destin en main.

Ils ne semblent pas comprendre – ou refusent de le comprendre – qu’ils seront les premiers bénéficiaires. Ni que leur argent, qui coule à flot dans les caisses d’entrepreneurs pragmatiques et intelligents, peut et doit en premier leur profiter. Non, ils ne le comprennent pas. Et bien mal compris ne profite jamais. Alors, on s’y met quand ?

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1 COMMENTAIRE

  1. Question bête: Et manger des foies malades de canard torturés, c’est toujours HALAL?

    Pourtant le Prophète (saws) a interdit de faire souffrir l’animal et le minéral.

    Une information que la Grande Mosquée de Lyon semble avoir oublié…

  2. Vous avez raison. Nous n’avons pas voulu le mentionner pour ne pas alourdir le texte. Nous comptions justement sur les commentaires des lecteurs pour soulever ce point. Nous vous savons gré.
    Dans quelle mesure la Grande Mosquée de Lyon a oublié, éludé, passé outre, cette question ? Il serait intéressant de leur poser la question directement. Voici un lien parlant : http://www.ass-ahimsa.net/ferme3.html

  3. Finalement, nous avons inséré quelques mots et le lien donné précédemment. C’est important, car au fond on est dans le même état d’esprit que Carrefour-Drancy qui a vendu des moutons avant la prière de l’aïd.

  4. Ecoutez, ca fait quelques jours que je réfléchis sur le foie gras et son mode de production…… je me demandais s’il était islamiquement acceptable d’en acheter .;;;;;;;;; Et d’en consommer ??? il me semble que j’ai des choix à faire.

  5. Assalaamou 3laykoum,

    A propos d’Hertzog et d’IslaDelice, vous déclarez :  » Qu’il soit non musulman n’est pas en soi problématique dès lors que la viande qu’il vend est authentiquement halal ». Hors, tout n’est pas aussi clair. Il reste à prouver que l’argent que les musulmans lui donne ne sert pas à financer une armée qui tue nos frères (c’est l’avis de certain savants, notament de Cheikh Taysir Al Tamimi). Hors le président d’IslaDelice part en vacances en Palestine occupée.

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