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Fin de ramadan : n’oubliez pas de donner zakat al-fitr

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Ramadan 2024 – 1445. C’est en dénut de semaine prochaine que s’achève le mois de ramadan. Le mois de chawwal, dont le premier jour correspond à la fête de l’aïd al-fitr, appelée parfois « aïd as-saghir » (ou seghir), débutera alors. L’aïd al-fitr doit être une fête pour tout le monde, riches comme pauvres. C’est à cet égard qu’a été instituée la zakat al-fitr.

La zakat, une purification

On traduit traditionnellement « zakat al-fitr » par « aumône de la rupture ». On lui préfère toutefois une autre traduction qu’aumône, celle « d’impôt purificateur ». On retiendra d’ailleurs que le mot « zakat » vient de la racine arabe z-k-w qui a, entre autres, le sens de purification. La zakat al-fitr est le moyen pour le musulman jeûneur de se purifier des péchés et des abus passés. Mais pas seulement : la zakat al-fitr est une aide, un soutien, un acte de solidarité à l’égard des pauvres afin qu’ils profitent eux aussi de l’aïd al-fitr et ne se retrouvent pas à quémander.

La zakat al-fitr est obligatoire pour toute personne qui a de quoi manger pour un jour et une nuit et qui possède un surplus de nourriture. Elle doit être payée au nom de toute personne à charge. Par exemple, un père de famille ayant trois enfants à charge devra s’acquitter de la zakat pour lui, pour son épouse et pour ses trois enfants. Soit le montant établi de la zakat al-fitr multiplié par cinq. Le montant de la zakat al-fitr est en effet toujours indiqué à l’unité.

Que doit-on donner et à combien s’élève la zakat al-fitr ?

La zakat al-fitr peut se donner soit sous forme de denrées alimentaires soit sous forme pécuniaire, c’est-à-dire avec de l’argent, conformément à deux avis juridiques. Certains savants soutiennent en effet qu’on ne peut donner la zakat que sous forme de denrées alimentaires (orge, blé, riz, etc.), d’autres, comme l’imam Abû Hanîfah, permettent qu’on offre de l’argent à la place de la nourriture. Comme le rappelle Mouhammad Patel sur son site :

« Il est à noter que cette façon de procéder de l’Imâm Abou Hanîfah r.a. en ce qui concerne la Zakâte est en accord avec la pratique qui est rapportée de certains Compagnons (radhia Allâhou anhoum) (comme Mouâdh (radhia Allâhou anhou), qui avait demandé aux gens du Yémen de s’acquitter de la Zakâte de leurs récoltes en donnant des étoffes, leur expliquant que cela serait plus aisé pour eux (vu que leur activité principale était justement la confection des étoffes)…). C’est d’ailleurs pour cette raison que, sur cette question, l’Imâm Boukhâri r.a. semble avoir un avis similaire à celui de l’Imâm Abou Hanifah r.a., comme le relève l’Imâm Nawawi r.a. et Ibn Rouchd r.a. » (source : www.muslimfr.com)

Payer en denrées alimentaires

Le montant de la zakat al-fitr répond à des critères très précis, que l’on paye en nature ou avec de l’argent. Pour le déterminer, on se réfère, comme il se doit, au Prophète ﷺ, lequel l’avait fixé à un sa’.

Concrètement, le sa’ équivaut à quatre fois la quantité que peuvent contenir deux mains en denrées alimentaires, soit aux alentours de deux litres de nourriture. La denrée alimentaire doit correspondre à ce qui est consommé dans le pays où l’on vit.

Si aujourd’hui beaucoup de musulmans en France, sinon la majorité, donnent de l’argent plutôt que de donner des denrées alimentaires, il est préférable de privilégier la façon originelle et prophétique et de donner de la nourriture. C’est du reste l’avis prépondérant parmi de très nombreux savants.

Equivalence nourriture-zakat al-fitr

Vous trouverez ci-dessous les quantités de denrées alimentaires correspondant à la zakat al-fitr pour une personne.

équivalence nourriture - zakat al-fitr

Payer avec de l’argent

Concernant le paiement en numéraire, les divergences sur le montant de la zakat al-fitr et l’absence d’autorité religieuse reconnue et consensuelle en France ne nous permettent pas d’indiquer un montant précis. Il n’est pas de notre ressort de trancher et encore moins de prendre la responsabilité de choisir tel ou tel avis.

En outre, nous rappelle un cheikh que nous avons consulté, la majorité des lecteurs d’Al-Kanz, lecteurs de France, sont malikites. Or, dans cette école juridique, donner en nourriture prévaut. 

On pourrait s’agacer d’un tel flou. On peut aussi, individuellement et collectivement, se décider à participer, à s’investir, à agir pour que cette question comme bien d’autres soient enfin traitées comme il se doit.

Quand donner la zakat al-fitr ?

Avant la prière de l’aïd al-fitr. Cependant, selon l’avis majoritaire des quatre écoles juridiques qui font autorité en islam, il demeure possible de la donner jusqu’au coucher du soleil du jour de l’aïd à un détail près : quiconque donne sa zakat al-fitr après la prière n’obtient pas la pleine récompense qui y est liée.

On peut la donner un ou deux jours avant. Certains disent même avant. Attention quiconque ne s’acquitte pas du tout de la zakat al-fitr alors qu’il est en mesure de le faire en sera toujours redevable.

Pour finir, rappelons un point extrêmement important : la zakat est un droit du pauvre sur le riche. Cet argent doit être donné aux pauvres, et seulement aux pauvres. Ni la zakat al-fitr ni la zakat al-mal ne peuvent être données pour financer des écoles, des mosquées ou des projets associatifs.

Zakat al-fitr et zakat al-mal

Attention il faut distinguer zakat al-fitr de zakat al-mal.

Zakat al-mal, qui est l’un des cinq piliers de l’islam (avec la shahada, la prière, le hajj et le jeûne du mois de ramadan), est un impôt sur l’épargne. Cet impôt est à hauteur de 2,5 % de l’épargne du musulman, si celle-ci est égale ou dépasse le nissab, seuil à partir duquel on devient imposable et dont le montant est de 85 grammes d’or, soit aujourd’hui précisément 5 768,10 euros (prix du gramme d’or : 67,87 euros).

Pour calculer le montant de la zakat al-mal, on se base sur une année lunaire entière. En d’autres termes, la zakat al-mal, c’est 2,5 % de l’argent (et biens matériels) que l’on possède sur une année entière. C’est un impôt obligatoire que tout musulman doit payer, et qui lui aussi est redevable à vie ; ce qui veut dire que si une personne ne l’a jamais payé alors qu’elle en était redevable et qu’elle prend conscience de ce manquement, elle doit calculer ce qu’elle aurait dû payer et s’acquitter de sa dette.

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