Fête religieuse : votre enfant est autorisé à ne pas aller en cours (circulaire)
La loi autorise tout élève souhaitant s’absenter à l’occasion d’une fête religieuse reconnue à ne pas se rendre en cours.

© Victor Björkund
Si cette année le mois de ramadan compte 29 jours et non 30, alors l’aïd aura lieu mardi 4 juin, sinon la fête aura lieu mercredi 5 juin. Nous serons fixés lundi soir in sha’a-Llah, lors de la nuit du Doute.
Si l’aïd a lieu mercredi, pour les élèves n’ayant pas école ce jour-là, la question de se rendre en cours ou de s’absenter ne se posera pas. Il en est différemment pour tous les autres, collégiens et lycéens.
L’aïd al-fitr est une fête religieuse, comme le sont Yom Kippur pour les juifs, la fête du Vesak pour les bouddhistes ou les fêtes chrétiennes intégrées dans le calendrier en vigueur en France.
Autorisation d’absence inscrite dans la loi
La loi autorise explicitement et de façon exceptionnelle que les élèves concernés par ces fêtes puissent s’absenter. Le texte faisant autorité en la matière est la circulaire N°2004-084 du 18 mai 2004, Journal officiel (JO) du 22 mai 2004, qui précise ce qui suit :
“Des autorisations d’absence doivent pouvoir être accordées aux élèves pour les grandes fêtes religieuses qui ne coïncident pas avec un jour de congé et dont les dates sont rappelées chaque année par une instruction publiée au BO [Bulletin officiel, NdlR].”
La circulaire est claire et compréhensible par tous. Pour autant, en 2018, l’actuel ministre de l’Education nationale, dans un livret sur la laïcité intitulé Vademecum, La Laïcité à l’école dévoilé le mois dernier, choisit de reformuler cette autorisation en des termes qui semblent vouloir en restreindre l’application. Voici ce que l’on y peut lire s’agissant des fêtes religieuses.
« Les élèves sont soumis à l’obligation d’assiduité prévue à l’article L. 511-1 du Code de l’éducation. Toutefois, cette obligation ne s’oppose pas à ce que des autorisations d’absence soient accordées à des élèves qui en font la demande lorsqu’elles concernent une grande fête religieuse dont la liste restreinte est arrêtée chaque année. »
Gare aux zélotes d’une laïcité dévoyée
Avec cette nouvelle crispation, des fonctionnaires zélés pourraient malheureusement s’opposer à ce que des élèves s’absentent particulièrement le jour de l’aïd. Des parents pourraient ainsi se retrouver, comme c’est du reste le cas chaque année, confrontés aux élucubrations de professeurs qui tiennent à imposer leur vision étroite et fausse de… la laïcité.
Ce fut le cas par exemple de Mohamed père d’une fillette en classe de CP, qui raconte : “Ma fille est au CP. Je lui ai mis un mot d’absence en raison de l’aïd dans son cahier de liaison. La maitresse refuse. Elle dit que c’est une école laïque.” L’enseignante avait évidemment tort.
Si d’aventure vous êtes dans la même situation que Mohamed, nous vous invitons à présenter les références de la circulaire citée plus haut, voire à imprimer le texte de loi : circulaire N°2004-084 du 18 mai 2004, Journal officiel (JO) du 22 mai 2004. Précisons que cela concerne uniquement les écoles publiques, non les écoles privées. Dans ce second cas, aux parents de prendre leurs précautions en contactant la direction de l’établissement avant la fête.
Notons que comme les élèves les agents de la fonction publique, les fonctionnaires, peuvent aussi s’absenter “dans la mesure où cette absence est compatible avec le fonctionnement normal du service”, comme le précise le texte qui fait autorité en la matière, en l’occurrence circulaire du 10 février 2012. L’autorisation est accordée par les chefs de service.

N’hésitez pas à diffuser ces textes de loi à vos proches et amis de sorte qu’ils puissent jouir le jour de l’aïd de ce droit à s’absenter s’ils le désirent.