spot_img
- Publicité -spot_imgspot_img

Soutenez la Palestine, brodez palestinien, portez du tatriz

Dans la même catégorie

Israël mène depuis toujours une politique délibérée d’effacement de l’identité palestinienne. Le génocide en cours à Gaza, tout comme les pogroms réguliers notamment en Cisjordanie, n’en constituent que la forme la plus brutale et la plus visible.

Effacer la Palestine, partout

Cette volonté d’en finir définitivement avec la Palestine dépasse le champ militaire. En janvier 2023, le ministre d’extrême droite Itamar Ben-Gvir interdit le drapeau palestinien de l’espace public, qualifié de « symbole terroriste ». Amnesty International dénonce alors « la dernière tentative de réduire les Palestiniens au silence et de réduire leur visibilité ».

Cette entreprise d’effacement, qui implique peu ou prou États, géants du numérique et nombre de médias occidentaux, est globale. Dès 2021, l’Arab Center de Washington DC pointait, dans un rapport, une « répression numérique systématique » visant la « censure des voix palestiniennes sur les réseaux sociaux ».

Deux ans plus tard, Human Rights Watch accuse Meta (Facebook, Instagram, Whatsapp) d’avoir supprimé plus d’un millier de contenus évoquant la Palestine ou la défense des droits palestiniens.

Broderies géométriques tatreez - Modèle point de croix avancé

Début 2024, The Intercept révèle l’existence d’un mémo interne du New York Times demandant aux journalistes d’éviter d’utiliser le mot « Palestine » « sauf dans de très rares cas », et déconseillant également de parler de « génocide », de « nettoyage ethnique » ou encore de « territoires occupés ».

La France n’est pas en reste. Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, a demandé aux préfets d’interdire toutes les manifestations propalestiniennes. Sous prétexte de risque de troubles à l’ordre public, le drapeau palestinien a été banni de plusieurs rassemblements. Il n’en fallait pas moins pour galvaniser l’extrême droite.

Très récemment, après une première interdiction suspendue par la justice, Gilles Platret, maire de Chalon-sur-Saône, a tenté une seconde fois de bannir « l’utilisation ostentatoire et la vente sur l’espace public de drapeaux palestiniens ». Comme le précédent, cet arrêté a été annulé par le tribunal administratif, infligeant un nouveau revers judiciaire au maire.

Partout en Occident, une répression sourde et permanente se fait le relais du sombre projet israélien d’en finir avec la Palestine. Face à cela, une seule solution : parler, montrer, rendre visible les Palestiniens et leur terre.

Montrer la Palestine, partout

« Don’t stop talking about Palestine », disent les Palestiniens. « Ne cessez pas de parler de la Palestine ».

Porter un keffieh, un tote-bag arborant une pastèque ou encore un bracelet aux couleurs de la Palestine. Changer sa photo de profil sur les réseaux sociaux, partager des images, des articles, des vidéos. Boire son thé dans un mug personnalisé, suspendre le drapeau palestinien à sa fenêtre, l’arborer sur la plage arrière de sa voiture ou acheter palestinien à des artisans locaux.

De la pâtissière amatrice sur Instagram qui confectionne un gâteau, au militant se filmant appelant au boycott devant un magasin Carrefour en passant par l’étudiante qui colle un sticker Free Palestine sur son ordinateur portable, il y a mille et une façons de montrer et de parler de la Palestine.

Agir de la sorte, c’est tant exprimer son soutien aux Palestiniens que rendre visible une cause silenciée. Agir là où c’est possible, refuser le silence et l’indifférence, ouvertement ou discrètement, relève de l’urgence.

Le tatriz, broder pour résister

S’il est une pratique profondément enracinée dans l’identité palestinienne, mêlant tradition, culture, engagement politique et résistance, c’est bien celle du tatriz (ou tatreez) — l’art de porter ou de broder les motifs de la broderie palestinienne.

« Le tatreez est politique », écrivait en juillet 2024 le collectif palestinien Badan Collective sur Instagram. Fondé par des artistes, chercheurs et militants, le collectif œuvre à préserver et défendre le patrimoine textile de la Palestine. Porter cette broderie sans en effacer l’origine, c’est, selon eux, « soutenir, défendre et agir pour les efforts de libération du peuple palestinien, de sa terre et de son art ». A condition évidemment de la valoriser et non de se l’approprier.

Cet engagement que partage Sobhiyé Krayem, 70 ans, réfugiée palestinienne vivant au Liban et brodeuse interviewée pour L’Orient le Jour : « Cette technique reflète la résistance palestinienne… Nous nous battons pour montrer que ça nous appartient. »

Pour prendre part à cette résistance, Badan Collective propose en ligne une douzaine de patrons de broderie accessibles gratuitement. En voici quelques exemples.


Tatreez, Badan CollectiveTatreez, Badan CollectiveTatreez, Badan CollectiveTatreez, Badan CollectiveTatreez, Badan CollectivetTatreez, Badan Collective

Pour télécharger les patrons, cliquez sur le lien suivant ou sur l’une des images précédentes : Tatriz – patrons gratuits, par Badan Collective.

Vous ne brodez pas, mais souhaitez soutenir l’artisanat palestinien ? Vous pouvez faire vos emplettes dans la boutique en ligne du collectif : boutique de Badan Collective.

L’information a un coût. Vous aussi, soutenez Al-Kanz

Al-Kanz ne perçoit aucune subvention de l’Etat, pas plus qu’il n’est soutenu par des mécènes ou des actionnaires. Or, informer exige du temps, un engagement fort et donc des moyens financiers.

En soutenant par votre contribution Al-Kanz, vous assurez sa pérennité et son développement, tout en participant à un travail d’information qui donne à entendre les voix des communautés musulmanes.

- Publicité -spot_img

Plus d'articles

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

- Publicité -spot_img

Derniers articles

OK, je soutiens
Non, merci