Depuis plusieurs mois, les Nantais peuvent voir dans les rues de leur ville des affiches associant le Coran et… le logo officiel de la municipalité.
Une juxtaposition pour le moins inhabituelle dans un pays où la moindre référence à l’islam donne immédiatement des sueurs froides à tout employé du service public, mais qui s’explique aisément.
Depuis le 17 mai, et jusqu’au 31 août prochain, la médiathèque Jacques-Demy de Nantes accueille en effet une exposition intitulée : « Le Coran, des histoires européennes ».
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet scientifique European Qur’an (EuQu), qui depuis 2019 s’intéresse à « la manière dont le Livre sacré de l’islam s’inscrit dans l’histoire intellectuelle, religieuse et culturelle de l’Europe médiévale et de la première modernité », peut-on lire sur le site officiel.
« Nos recherches analysent comment le Coran a été traduit, interprété, adapté et utilisé par des chrétiens, des juifs européens, des libres penseurs, des athées et des musulmans européens, afin de comprendre comment ce texte a influencé à la fois la culture et la religion en Europe », précisent les chercheurs à l’origine du projet.
Les visiteurs ont pu, et peuvent encore une petite semaine, découvrir des manuscrits et des éditions originales du Coran, des tableaux, des gravures, tableaux, estampes et des objets d’art.
Après avoir été présentée à Vienne (Autriche), à Grenade (Espagne) et à la Bibliothèque nationale de Tunisie, cette exposition fait étape à Nantes pour une dernière semaine.
Mercedes García-Arenal du Conseil supérieur de la recherche scientifique (CSIC, Espagne), Jan Loop de l’université du Kent (Royaume-Uni), Roberto Tottoli de l’université L’Orientale de Naples (Italie) et John Tolan de l’université de Nantes sont les historiens des religions à l’origine du projet.
