C’est l’une des compétitions les plus prestigieuses au monde de mémorisation du Coran. La 45e édition du concours international du roi Abdulaziz pour la mémorisation, la récitation et l’interprétation du Saint Coran s’est tenue du 9 au 20 août dans l’enceinte de la Grande Mosquée de La Mecque, en Arabie saoudite. Une fois n’est pas coutume, la France s’y est distinguée.
Une première dans l’histoire de La Réunion
Le jeune Réunionnais Taahir Patel, 16 ans, a en effet décroché la troisième place de sa catégorie, derrière l’Égyptien Nasr Abdul-Majeed Amer et l’Indonésien Bayu Wibisono.
La performance est triplement remarquable :
– Taahir Patel « a fait un choix courageux » et « audacieux », souligne la mosquée Qouba, de la ville du Port, où vit le lauréat : « il a choisi une catégorie extrêmement difficile », en l’espèce celle de « la mémorisation et récitation de 15 djouz » [soit un trentième du Livre saint, 300 pages NDLR] ;
– forte d’un large palmarès depuis 1980 et sa première participation, la toute petite île de La Réunion se hisse de nouveau au niveau de pays de référence comme l’Égypte, centre mondial de l’apprentissage coranique, ou encore l’Indonésie, premier pays musulman par sa population, reconnu pour sa valorisation de l’apprentissage du Coran.
– Selon l’imam Ibrahim Mulla, présent à La Mecque lors de la compétition, le jury a eu fort à faire : aucun des candidats n’ayant commis la moindre faute de récitation, il a fallu les départager « une règle de tajwid [psalmodie, NDRL] d’une extrême précision ». Taahir Patel a certes arrivé troisième, mais à seulement « quelques centièmes de points » derrière le duo de tête.
Et shaykh Ibrahim Mulla de préciser : « Jamais un candidat de La Réunion n’avait réussi à se qualifier pour la phase finale » de la catégorie 4, ouverte aux participants du monde entier, pays arabophones compris — à la différence de la catégorie 3, réservée aux non-arabophones.
Un concours des plus prestigieux
Le concours international du roi Abdulaziz pour la mémorisation, la récitation et l’interprétation du Saint Coran a réuni cette année 179 participants, venus de 128 pays différents pour participer à l’une des catégories suivantes.
Les dotations sont à la hauteur du prestige du lieu et de la renommée du concours : plus de 4 millions de riyals saoudiens (914 000 euros) sont versés aux lauréats. Les montants varient selon la catégorie et le rang : jusqu’à 500 000 riyals (114 000 euros) pour le premier prix de la première catégorie, contre 45 000 riyals (10 200 euros) pour une cinquième place en cinquième catégorie.
Tous les candidats, qu’ils soient lauréats ou non, repartent avec une allocation de participation de 5 000 riyals (1 143 euros).
Lancé en 1399 de l’Hégire (1979), le concours a accueilli depuis ses débuts pas moins de 6 965 candidats.
L’information a un coût. Vous aussi, soutenez Al-Kanz
Al-Kanz ne perçoit aucune subvention de l’Etat, pas plus qu’il n’est soutenu par des mécènes ou des actionnaires. Or, informer exige du temps, un engagement fort et donc des moyens financiers.
En soutenant par votre contribution Al-Kanz, vous assurez sa pérennité et son développement, tout en participant à un travail d’information qui donne à entendre les voix des communautés musulmanes.
