La hausse continue du prix de l’or bouleverse les repères traditionnels de l’épargne des musulmans. Pour la première fois, le nissab, seuil à partir duquel la zakat al-mal devient obligatoire, franchit les 10 000 euros.
C’est fait. Le moment était attendu tant la progression semblait inéluctable : le nissab vient de franchir le seuil hautement symbolique des 10 000 euros, porté par un cours de l’or à un niveau jamais atteint. Selon le site spécialisé Or.fr, le gramme s’échangeait jeudi 16 octobre à 117,65 euros, un record qui marque d’une pierre blanche l’histoire contemporaine de la zakat al-mal.
Jamais, l’or n’avait atteint de tels sommets. Pas même durant la crise financière de 2008, qui pourtant ébranla fortement l’économie mondiale, sans pour autant propulser le métal jaune à de tels niveaux. La flambée actuelle, continue et soutenue, l’a porté bien au-delà de tous ses précédents records, confirmant son statut de valeur refuge.

L’argent n’est pas en reste. Moins dynamique que l’or dans les premiers mois de l’année, son cours s’est envolé ces dernières semaines. Lissée sur la période, sa progression s’établit à environ 63 % depuis le 1er janvier, contre 44 % pour l’or. Cette accélération n’est pas sans conséquence sur les seuils de la zakat al-mal.

Concrètement, pour être désormais soumis à l’obligation de s’acquitter de la zakat al-mal — impôt de 2,5 % qui, contrairement à la « taxe Zucman » (2 %), ne s’applique pas uniquement aux grandes fortunes —, il faut posséder une épargne conservée sur une année lunaire révolue d’au moins :
— 10 000 euros, pour le nissab indexé sur l’or (85×117,65)
— 886,55 euros, pour le nissab indexé sur l’argent (1,49×595)
A l’heure où nous terminons cet article, le cours de l’or poursuivait encore sa progression.