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Finance islamique : 77 % des sondés attendent des crédits immobiliers halal

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Finance islamique. Dans un précédent billet, nous vous consultions pour prendre un peu la température en matière de finance islamique auprès des particuliers (voir Finance islamique : qu’attendez-vous des banques françaises ?). Vous avez été 560 à répondre. Voici les résultats.

finance islamique 77 % des sondés attendent des crédits immobiliers halal

77 % des personnes interrogées affirment attendre des banques françaises des produits financiers leur permettant d’acquérir un bien immobilier, appartement ou maison.
16 % veulent des prêts bancaires dans le cadre entrepreneurial.
3 % aimeraient pouvoir acheter leur voiture avec un prêt halal.
2 % voudraient pouvoir financer leurs études.
2 % aimeraient accéder au crédit à la consommation.

Un crédit bancaire pour acquérir un appartement ou une maison : Plus des trois quarts des sondés attendent que les banques françaises leur offrent la possibilité d’acquérir une maison ou un appartement. Avoir un toit est un besoin essentiel. Avoir son propre toit, entendre par là être propriétaire de son appartement ou de sa maison, est légitime. Malgré tout, cette légitimité ne résiste pas à l’obligation, quand on est musulman, de s’interdire tout prêt ribawi (avec intérêts). Certes, il y a eu une fatwa (avis juridique) levant l’interdiction de recourir à un prêt ribawi, émise par le Conseil européen de la fatwa, mais cette fatwa, ultraminoritaire et très controversée, n’a absolument pas eu l’effet escompté : renforcer la présence musulmane en Europe par l’attachement à la terre. Cette fatwa a plutôt servi de prétexte à ceux qui voulaient s’acquitter à moindre frais d’une interdiction qu’ils savent pourtant sévère. D’autres ont préféré s’abstenir et attendent toujours de pouvoir acheter une maison ou un appartement en ne bravant pas l’interdit du recours à l’intérêt. Et ils sont nombreux ces musulmans a avoir un joli paquet de billets qui dorment, faute de pouvoir être investis. C’est là une réalité méconnue notamment des banques et des acteurs de l’immobilier : il existe en France un puissant relais de croissance pour une industrie en perte de vitesse. Alors que le marché immobilier s’enfonce chaque jour un peu plus dans la crise, des milliers de musulmans attendent depuis des années la possibilité de recourir à un prêt sans intérêt pour acheter un appartement. Dit autrement, des millions d’euros ne demandent qu’à être injectés dans l’économie française. Si ces personnes n’ont toujours pas acquis de bien immobilier, ce n’est ni à cause des prix ni à cause de la crise, c’est parce qu’on ne leur permet pas de contracter de prêt sans intérêt. Faites sauter les verrous, messieurs les banquiers et autres décideurs, et le marché de l’immobilier trouvera dans cette niche un second souffle. De nombreux clients insoupçonnés accourront de toute part.

Emprunter pour entreprendre : c’est pour nous une surprise. Nous ne soupçonnions pas que la part de porteurs de projet et/ou d’entrepreneurs pouvait être aussi importante. Elle devrait augmenter avec le nouveau régime, exceptionnel et fabuleux, de l’autoentrepreneur, dont nous ne vanterons jamais assez les mérites. Si nous sommes persuadé que pour lancer une entreprise l’argent n’est pas le principal obstacle (il n’est parfois pas un obstacle du tout), la possibilité de recourir à un crédit sans intérêt ferait sauter l’un de ces verrous psychologiques qui empêchent des porteurs de projets de se lancer dans l’aventure entreprenariale.

Voiture, études, crédit à la consommation : pour le coup, les résultats ne sont en rien surprenants. La culture du crédit n’est pas développée chez les musulmans. On vit selon ses moyens et non selon des moyens que l’on n’a pas et que l’on pourrait avoir en contractant un crédit. Certes, tout ceci est à relativiser et chacun pourra trouver dix contre-exemples dans son entourage (qui un crédit pour acheter sa Golf, qui un crédit pour payer ses études en école de commerce, qui un crédit pour acquérir un écran Plasma, etc.). Cela étant, on ne se trompera pas si l’on affirme que c’est une caractéristique prégnante dans la communauté musulmane. On recourt peu au crédit d’abord parce que l’on sait que riba (intérêt, usure) constitue une abomination (oui, rien que ça), ensuite parce qu’on ne prête qu’aux riches : sociologiquement, en France, les musulmans appartenaient aux classes populaires.

Allez, trêve de bavardage. Si vous voulez des prêts halal, il va falloir vous bouger et soutenir ceux qui œuvrent pour que ces prêts soient mis en place le plus rapidement possible et ne pas attendre que ça tombe du ciel (travers très français). L’Aidimm, association qui promeut entre autre la finance islamique en France, en est. Adhérons sans plus attendre à l’Aidimm et donnons-lui le poids suffisant pour servir de caisse de résonance à toutes celles et ceux qui veulent disposer de produits bancaires halal. On télécharge le bulletin d’adhésion, on le remplit et on l’envoie à l’Aidimm avec une cotisation symbolique de 10 euros par personne (10 euros pour vous, 10 pour votre conjoint/e, 10 pour votre mère, 10 pour votre père et hop on propulse l’Aidimm au-delà des 10 000 adhérents nécessaires pour siéger au Conseil national de la consommation) : bulletin d’adhésion à l’Aidimm. Bougeons-nous pour la finance islamique !

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19 Commentaires

  1. 560 sondés, ça fait un joli échantillon…
    Maintenant, il faut bien prendre en compte que ce sont exclusivement des lecteurs d’Al Kanz.
    Sont-ils représentatifs de la communauté (qu’est-ce que la communauté ?) ?
    Je pense que oui

  2. A-t-on le droit d’emettre un avis contraire sur telle ou telle organisation sans être bani sous pretexte d’insultes comme kelk1? Sinon Al-kanz, dites que ces un site pour faire la promotion de vos amis et au moins on sera fixé.

  3. 512banque,
    Je pense aussi que oui.

    Oum Keltoum,
    On a le droit de ne pas être d’accord. On n’a pas le droit d’insulter. Et ceux qui ne savent être en désaccord que par l’insulte n’ont pas leur place ici et ne l’auront jamais.
    On est banni quand le mode de communication, c’est la calomnie et l’insulte. Parcourez donc les articles, il y a des tas de commentaires très sévères contre moi-même, contre le site, mais ils sont faits dans le respect et la courtoisie. Je n’ai pas de problèmes avec la contradiction, je n’ai pas de problème non plus quand on me porte la contradiction même de façon sévère. En revanche, il n’y a aucune place pour les insultes. Kariha man kariha wa aHaba man aHaba.
    Quant à la mesquinerie de votre dernière phrase, elle se passe de commentaires. Personne ne vous oblige à venir ici. Je dirai juste une chose : je fais la promotion de tous ceux qui font avancer les choses. Qu’ils soient mes amis ou non. Qu’ils soient musulmans ou non. Et précision de taille : je parle de qui je veux, quand je veux, comme je veux. Vous êtes ici chez moi et je ne vais pas laisser des esprits chagrins et autres trolls venir se lâcher sans respect pour quiconque.
    Voilà qui est dit et qui aura le mérite de la clarté la plus totale.

  4. Quels sont ces insultes?

    Je vois. Je ne suis pas d’accord alors j’insulte.

    C’est bien pratique pour votre conscience de voir des insultes partout, dans toutes les critiques ça vous permet de zapper les voix discordentes en toute tranquillité.

    Et c’est bien mesquin de vous lire « je parle de qui je veux, quand je veux, comme je veux » alors que d’un autre côté il suffit d’emettre un point de vue sur vos sponsors pour que vous empressez de crier à l’insulte. Mais vous aussi vous insultez!

    Vous avez bien raison, vous êtes chez vous ici et c’est vous qui fixez les règles. Et les pouilleux et pouilleuses, comme nous qui sommes aigris, nous n’avons qu’a allez déverser notre haine ailleurs.

  5. Les insultes ont été effacées. Ne comptez pas sur moi pour les republier ni les citer. Au lieu de jouer les pauvres victimes, parcourez les commentaires, les voix discordantes comme vous dites sont légion. Ca vous évitera de vous étendre sur la question.

    S’agissant de mes sponsors, comme vous dites, l’Aidimm, qui en l’occurrence a été insultée, n’est pas mon sponsor et ne l’a jamais été. Mais le sera peut-être et ce sera les bras ouverts que je les accueillerais eux et tous les gens de bien et de bonne volonté qui oeuvrent sans relâche pendant que l’écrasante majorité des ptits muslims dorment.

    Je ne peux rien pour vous s’il vous est si insupportable que les règles de la bienséance soient appliquées ici, je ne peux vraiment rien faire. Enfin en même temps, comment savez-vous que le commentateur au pseudo « kelk1 » a posté ici-même hier puisque ses messages d’insultes ont été immédiatement effacés ? C’est amusant que vous preniez sa défense de la sorte, en utilisant d’ailleurs la même argumentation ;). Vous voyez bien que kelk1 n’est pas si banni que cela.

    Bon, maintenant digression close. Le sujet ici, c’est la finance islamique et ce sondage. Pas les états d’âme d’un lecteur maniant l’insulte et la calomnie.

  6. Salam ^Aleykoum,

    @512banque : Moi je ne pense pas que ça soit représentatif de la communauté.
    C’est vrai que les chiffres ne devrait pas changer de trop si on sondait toute la communauté.
    Mais ceux qui ont voté sont des musulmans principalement de France qui ont au maximum 45 ans avec un accès internet et au moins quelques connaissances pour surfer sur le net.

    Ma’a salama

  7. AsSalamou ‘alaykum,
    C’est pour quand alors la finance islamique en France? Un frère scpetique n’arrete pas de me dire que cela n’arivera jamais en France, j’aimerai lui fourinir des éléments qui prouvent le contraire.

  8. as-salâmu ‘alaykum

    Elle l’est déjà depuis mars 2008 en France (île de la Réunion). Un nouveau produit vient d’être lancé mercredi dernier : http://www.al-kanz.org/2009/02/23/finance-islamique-assurance/ et l’administration fiscale vient de publier une instruction (voir l’article que je vais publier dans quelques minutes in châ’a-Llâh).

    Sans transition : les « mais c’est quand que ça arrive ? » m’agacent. Tout le monde ou presque attend que ça tombe du ciel. Cette attitude est pénible.

  9. AsSalamou ‘alakum,
    je vous l’accorde, mais ma question était mal forumulée : je voulais avoir des infos pour lui montrer (ainsi qu’à d’autres) que la finance islamique en France n’est pas une chimère et qu’il y a des personnes qui travailent très dur pour faire avancer les choses.
    Mais bon, je me sens visé par cette remaque, car comme la masse, j’attend et je ne fais rien.

  10. Assalâmu ‘alaykum

    Les intervenants AIDIMM etACERFI seront présents à Strasbourg

    3ème Séminaire des Mercredis de la Finance Islamique :
    Mercredi, 11 mars 2009
    Les « Sharia Boards »
    La sensibilisation à la Finance Islamique

    en partenariat avec AIDIMM – ACERFI, l’IFS et l’université de Strasbourg.

    Programme

    De 9h à 12h : Gouvernance des Institutions Financières Islamiques : Missions,
    légitimations et structuration des Sharia Board (Comité de supervision islamique)
    Par Mohamed Bachir Ould Sass, Membre et Coordinateur d’ACERFI

    – Le Sharia Board (SB) perçu comme une innovation structurelle ?
    – Les différentes modalités de structuration du SB : De la haute hiérarchie organisationnelle au
    simple niveau du « conseiller légal »
    – Le profil des membres du SB : Un expert aux compétences particulières !
    – Les champs d’action d’un SB : De la compétence en droit des contrats à l’émission de fatwa
    sur l’ensemble de l’activité bancaire.
    – La problématique de l’hétérogénéité de fatwas et les efforts de standardisation
    – Le cas de la nouvelle agence internationale des fatwas en finance islamique
    – L’expérience d’ACERFI à travers l’étude de deux cas pratiques
    – Opportunités, évolutions et perspectives d’avenir.
    Débat de 30 minutes avec le public

    De 15h00 à 18h00 : La sensibilisation à la Finance Islamique
    Par Boubkeur Ajdir, Membre d’AIDIMM

    – Expérience d’AIDIMM en matière de formation
    – Initiative en matière de sondage (IFOP, IFAAS, AIDIMM)
    – Création du premier club d’investissement islamique : EtiQ-CIA (E-CIA)
    – Finance Islamique et Capital-Risque : Les ateliers CAPITAL-RIZQ
    Débat d’environ 30 mn avec le public

    En matinée amphi 8 et l’après-midi Amphi commun
    École de Management de Strasbourg,
    61, avenue de la Forêt Noire
    67085 Strasbourg

  11. bonjour,

    Je suis analyste financier et j’écris actuellement un article sur la finance islamique et ses perspectives en France à paraître dans une lettre à desitination de nos abonnés à la fin de ce semestre. Me permettez-vous en vous citant comme source, de reprendre les éléments de votre sondage? Je me ferai un plaisir une fois l’article publié de vous en faire parvenir un exemplaire. Par avance merci de votre réponse

    Bien cordialement,

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