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Agression revendiquée : le CRIF « déplore », la ligue de défense juive fait volte-face

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ligue de défense juive
Crédit – Wikimedia

Lundi, la ligue de défense juive (LDJ), une milice interdite aux Etats-Unis et en Israël, mais qui a la bénédiction des autorités françaises, a revendiqué une agression en bande organisée d’un jeune homme qu’elle accuse d’avoir lui-même d’agression contre un jeune juif.

Confortée par l’impunité dont elle jouit depuis des années, la LDJ n’a pas hésité à revendiquer publiquement l’expédition punitive en publiant un communiqué de presse sur Twitter et en demandant aux internautes de le diffuser au maximum.

Ce culot monstre s’explique par la complaisance des autorités françaises, qui malgré plus d’une cinquantaine de délits commis en une dizaine d’années n’a jamais été vraiment inquiétée.

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Mais il est peut-être plus inquiétant encore : une milice communautariste revendique une expédition violente et punitive au nom d’une justice – la sienne – qu’elle place au-dessus des lois de la République sans que les médias n’en pipent mot. Or, nous ne sommes pas là dans des batailles rangées entre petites frappes de cité, mais dans la mise en place, et en action, d’une justice particulière, ethnique, qui s’applique par la violence.

Dans son communiqué, la LDJ ne précise pas si le jeune juif agressé lors d’un affrontement entre bandes, comme ce fut le cas en 2008 du jeune Rudy, qui n’avait rien du petit écolier propre sur lui, ou s’il s’agit d’une agression ouvertement antisémite. La raison est simple : la LDJ considère que « frapper du juif n’est pas sans conséquence », comme elle déclare dans le communiqué de presse publié avant-hier. De fait, pour elle, toute agression contre un juif est antisémite. Racialiser à outrance la violence permet ainsi à la LDJ de justifier son existence.

revendication-ligue-defense-juive

Suite à la publication du communiqué, le CRIF (conseil représentatif des institutions juives de France) a « déploré les récents affrontements de Saint-Mandé ».

CRIF ligue de défense juive

Le CRIF « déplore », mais ne condamne pas. On saluera cette prise de position responsable et nécessaire, même s’il ne paraît pas très heureux de simplement déplorer. Il faut condamner très fermement ce type de violences, qu’il s’agisse de l’agression du jeune juif, qu’elle soit antisémite ou non, comme il faut condamner très fermement l’expédition punitive de la LDJ. Le message adressé à tous ces délinquants doit être clair, sans ambiguité.

Et peu importe si les contrevenants n’apprécient guère qu’on leur rappelle qu’ils n’ont pas le droit de faire justice eux-mêmes, comme ce fut le cas hier sur Twitter.

Ce tweet, dans lequel la ligue de défense juive assume « avoir osé faire front aux racailles ayant frappé un jeune juif » était précédé de deux autres tweets, que nous citions lundi dans notre article consacré à la revendication de l’agression. Ce matin, ces deux tweets ont disparu du réseau social, la LDJ les ayant effacés. Il en reste les traces, que voici.

Mercredi, l’heure n’était plus à la fanfaronnade. Les responsables de la ligue de défense juive ont dû se faire sévèrement souffler dans les bronches : lundi, la LDJ pavoisait et encourageait les internautes à diffuser massivement la revendication publique de son expédition punitive. Aujourd’hui, elle écrit noir sur blanc sur son site qu’elle n’est en rien mêlée aux violences de dimanche à Saint-Mandé. Curieuse volte-face qui va abîmer l’image de gros durs des nervis de la LDJ.

ligue defense juive

Un tel reniement public a dû certainement être douloureux.

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