Da’wah : ils le disent avec des fleurs

Dans les rues de Nottingham

La photo ci-dessus a été postée sur Twitter par @AirSissi, qui dans les rues de la ville anglaise de Nottingham, s’est vue offrir cette rose accompagnée d’une carte.

Sur cette carte, l’un des hadiths les plus profonds et les plus importants qu’il soit en matière de relations humaines. Le sens de ce hadith indique que le croyant n’a pas atteint la plénitude de la foi – autrement dit sa foi est incomplète, voire malade –, tant qu’il ne veut pour son frère ce qu’il veut pour lui-même.

Ce hadith doit être entendu au sens large, c’est-à-dire que cette injonction à l’altruisme s’étend tant aux musulmans qu’aux non-musulmans. Pour employer un terme pompeux et souvent fourre-tout, il s’agit là de la fraternité abrahamique. En clair, ma foi est incomplète tant que je ne veux pas pour autrui, musulman, chrétien, juif, bouddhiste, athée, ce que je veux pour moi-même. On peut difficilement faire plus altruiste non ?

Cette sollicitude au coeur de la foi du musulmane doit se vivre concrètement au quotidien. Pourtant, combien d’entre nous se soucie du vieux couple qui peine à faire ses courses ? combien d’entre nous va toquer à la porte de cette maman solo qui aurait bien besoin d’un coup de main de temps à autre, combien d’entre nous passe prendre des nouvelles de ce papa malade ?

En islam, la fête des voisins, c’est tous les jours. Rappelons-nous, cela suffira largement, ce hadith lourd de sens, dans lequel le Prophète (paix et bénédiction sur lui) a dit (sens du hadith) : « L’Ange Jibril – Gabriel – n’a cessé de me faire des recommandations au sujet du voisin, au point que j’ai cru qu’il allait l’imposer comme héritier. » Gibril (salut sur lui) lui-même a tant recommandé au Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) de s’occuper du voisin que nous devrions les considérer presque comme des membres de la famille, des héritiers.

Ce rappel tranche avec le marketing civique auquel veulent nous contraindre certaines organisations musulmanes. Il faudrait selon elle se raser la barbe, ne porter que costume et cravate, limiter, voire ôter son voile, bref, disparaître pour plaire. L’invisibilité n’a jamais rien résolu. La barbe a mauvaise presse ? Eh bien travaillons au quotidien pour que le voisin qui craint les barbus soit au contraire ravi de voir s’installer des musulmans près de chez lui : il saura qu’il trouvera en eux des gens aimables, serviables, souriants, agréables et qui seront un bien pour lui-même et pour le voisinage tout en entier.

Cela implique évidemment qu’il faut ignorer les esprits chagrins, qu’il s’agisse des islamophobes ou des musulmans quelque peu énervés qui voient dans une telle conduite un signe de faiblesse, les ignorer pour appliquer simplement et quotidiennement la sunna, cadeau de Dieu à l’humanité toute entière.

Sourions, c’est une aumône.

Pour en savoir plus sur l’initiative de jeunes musulmans à Nottingham, cliquez sur le lien suivant : ‘Flowers for Peace’ in Nottingham: ‘we’re getting a lot of smiles’.