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Egypte : un « procès de 10 minutes chrono », 683 condamnations à mort

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On dit en Occident que la démocratie est le meilleur des régimes ou, disons, le « moins pire ». La dictature, c’est mal. C’est ce que l’on dit en France. Au moins depuis les Lumières, au moins depuis que l’on a coupé la tête du roi. Le peuple doit élire son dirigeant.

Naïvement, des Palestiniens ont voté pour un parti, le Hamas. Naïvement, leurs voisins égyptiens ont voté pour un autre parti qui a mis à la tête d’une vieille dictature un président. Dans les deux cas, il y a eu des élections que nul ne conteste. Des élections historiques, inédites. En revanche, le résultat du vote est contesté, pas parce que contestable : qui oserait en Occident affirmer que le processus démocratique, la volonté générale, dirait Rousseau, le suffrage universel puissent être contestables. L’élu est « islamiste ». Il appartient à la confrérie des Frères musulmans, le mal fait mouvement politico-religieux.

Alors quand une brute, le funeste général Sissi, foule au pas tous les principes qui fondent la démocratie, c’est excusable. On peste dans les chancelleries pour sauver la face, mais dans les faits on adoube la brute, laquelle lâche ses meutes qui tireront comme des lapins des civils qui manifestaient. Manifester, cette liberté occidentale. Ceux qui auront la vie sauve finiront, pour des milliers en prison. « 1 400 manifestants pro-Morsi ont été tués en dix mois et plus de 15 000 de ses partisans emprisonnés », indique l’Agence France Presse (AFP).

Lundi 28 avril, la justice a condamné à mort, après un procès de dix minutes, 683 Egyptiens. Plus encore que lors de la farce judiciaire du 24 mars lorsqu’un tribunal a condamné à la peine capitale 529 pro-Morsi (peine commué lundi 28 avril pour 492 accusés en prison à vie).

Sarah Benhaida, journaliste au bureau de l’AFP au Caire, était sur place ce jour-là. Elle nous livre un témoignage qui fait froid dans le dos et en dit long sur le régime Sissi. Extrait.

MINYA (Egypte), 29 avril 2014 – Elle est assise, seule, sur un rond-point désert, le visage hébété parcouru par des larmes qui ne s’arrêtent plus. Elle a laissé derrière elle, à l’autre bout de la rue Abdel Moneim à Minya dans le centre de l’Egypte, l’agitation du tribunal: les blindés et les policiers anti-émeutes casqués et bottés, les femmes qui hurlent leur désespoir et se frappent la tête et la poitrine ou se jettent au sol.

Islam Othmane a 20 ans et elle vient d’apprendre que ses deux oncles avaient été condamnés à la prison à perpétuité pour une manifestation à laquelle, dit-elle, ils n’ont même pas participé. Mahmoud et Mohamed Othmane, 43 et 45 ans, cinq enfants chacun, enseignaient l’arabe et les mathématiques. Depuis janvier, ils sont en prison et, après le verdict rendu lundi 28 avril, ils ne devraient plus jamais en sortir.

Pour lire l’intégralité de l’article, cliquez sur le lien suivant : Egypte : sous le déluge de peines de mort

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7 Commentaires

  1. j’ai le coeur déchiré, mais je sais aussi que la douha de celui victime d’une injustice est exaucée. je souhaite bcp de patience et de courage aux soeurs dont les maris sont en prison à tort, et le pire c’est qu’il existe des musulmans qui se réjouissent de cette mascarade et là aussi un jour chacun de nous sera devant le meilleur des juges. merci alkanz de nous informer de la sorte

  2. Pourquoi ne pas mentionner la pétition sur le site avaaz.org qui à recueilli plus d’un million de signature ?

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