Mosquée profanée à Strasbourg en 2012 – © France 3 Alsace
Islamophobie. Commettre des attentats contre des mosquées, tuer des imams et… des femmes voilées, parce que musulmanes et portant le voile, choisies au hasard dans la rue, c’est le projet avorté de neuf hommes et une femme, membres d’une milice d’extrême droite, l’Action des forces opérationnelles (AFO), arrêtés lors d’une intervention des forces de l’ordre dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 juin.
Selon LCI, qui rapporte l’information, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a mené ce coup de filet dans différents départements français : en Charente, en région parisienne, en Gironde, en Corse ou encore dans la Vienne.
Cédant à un amalgame entretenu depuis des années par l’extrême droite, par des médias comme Le Figaro, Valeurs actuelles ou Marianne ou encore par la nébuleuse gauche FN du Printemps républicain, les terroristes, âgés de 32 à 69 ans, voulaient faire payer aux musulmans les attentats commis par d’autres terroristes.
Dans un communiqué rendu public lundi 25 juin, Ahmet Ogras, président du Conseil français du culte musulman, a tenu à « rendre un hommage appuyé à nos forces de sécurité et en particulier à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour le travail mené dans le cadre de sa mission de protection de nos concitoyens ».
Et d’ajouter que « le CFCM appelle tous les musulmans de France et les associations gérant des lieux de culte musulman à la plus grande vigilance ».
Ahmet Ogras a en outre appelé « tous les responsables politiques » à dénoncer « avec la plus grande fermeté les actions violentes dirigées contre les musulmans de France ». Appel vain : c’est plutôt la discrétion et le silence qui ont prévalu, malgré la gravité des faits, lesquels sont de toute évidence perçus selon la sempiternelle règle du deux poids deux mesures.
Dimanche sur Twitter, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a quant à lui salué le coup de filet de la DGSI.
Interpellations d'individus liés à l'ultradroite, soupçonnés de passage à l'acte : je salue l'engagement constant de la DGSI qui veille au quotidien à la protection des Français face à toute action violente, d'où qu'elle vienne.
— Gérard Collomb (@gerardcollomb) 24 juin 2018
Toujours sur Twitter, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a souligné à juste titre la responsabilité de certains médias, qui ont fait de l’islamophobie un relais de croissance, à l’instar de certains journalistes islamopathes qui en ont fait un sacerdoce.
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4/10 La responsabilité des #médias est réelle. Depuis plusieurs années, certains contribuent à la construction du problème musulman en laissant s’exprimer la parole islamophobe sans jamais lui apporter de contradiction.
— CCIF (@ccif) 25 juin 2018
la responsabilité des politiques,
5/10 La responsabilité des politiques est réelle. Le @ccif alerte depuis près de 15 ans sur les dangers de l’islamophobie pour le #VivreEnsemble et la démocratie. Aucune action politique concrète n’a été menée jusque là.
— CCIF (@ccif) 25 juin 2018
Et celle de certains intellectuels.
6/10 La responsabilité des intellectuels est réelle. Certains ont fait de la haine du musulman leur fonds de commerce. Ils contribuent à la banalisation du #racisme et de l’islamophobie qui servent aujourd’hui de base idéologique à des groupuscules terroristes.
— CCIF (@ccif) 25 juin 2018
Si ce projet d’attentat contre des musulmans en France n’est pas le premier, il semble être le plus abouti et le mieux préparé.