Un mois de silence, un communiqué, et toujours la défiance. Le 15 octobre dernier, HMarket a tenté d’éteindre la polémique née de l’entrée de Carrefour à son capital. Une semaine plus tard, les appels au boycott persistent.
Un mois de silence sur les réseaux sociaux
L’information, révélée le 10 septembre par L’Informé et confirmée par un certificat de dépôt de dix millions d’euros publié par Al-Kanz, a plongé HMarket dans la tourmente. Accusée par une partie de sa clientèle d’avoir « vendu ses valeurs », l’enseigne, tout comme son nouveau partenaire Carrefour, s’est murée dans le silence.
Dans son communiqué publié sur Facebook et Instagram, HMarket réaffirme sa mission sociale : « un projet de société, né de la volonté de bâtir une économie plus juste et plus solidaire », l’emploi de « ceux que le système met souvent de côté » et la défense du « pouvoir d’achat de tous avec [ses] 1 500 salariés ».
L’enseigne justifie ensuite l’accord « global, signé et finalisé en 2021 avec le groupe Carrefour » par la « nécessité d’envisager un partenariat logistique », « afin d’accompagner [sa] croissance et de sécuriser durablement [ses] approvisionnements ».
HMarket assure toutefois qu’elle « demeure une entreprise familiale, libre et autonome » et qu’elle a « toujours condamné avec force la politique coloniale israélienne ».
Las, le communiqué n’a guère eu l’effet escompté.
Une communication qui ne convainc pas
Si HMarket insiste sur son engagement en faveur de la cause palestinienne « ancien, constant et inébranlable », nombre d’internautes restent très critiques.
« Quelles valeurs ? », demande Hakim sur Facebook, où des commentaires ont été supprimés par dizaines. « Rachetez les parts [de Carrefour] pour ne pas perdre en crédibilité et en valeurs », conseille Youcef. Sur Instagram, les réactions sont également majoritairement sévères « Participation minoritaire, mais participation quand même avec Carrefour », assène Samia. « Décevant », renchérit Coria, qui s’attendait « à une rupture de contrat économique avec Carrefour ».
Comme d’autres internautes, Hilel demande « pourquoi faire ce communiqué maintenant », alors que quelques jours avant la publication du communiqué HMarket dénonçait, dans une story permanente retirée depuis, les rumeurs qui l’associaient à Carrefour.
Surpris ou déçus, d’autres internautes interpellent l’enseigne sans pour autant l’accabler : « Contrat signé en 2021 dans un contexte différent de celui d’aujourd’hui, je peux le comprendre. Cependant, n’est-il pas possible de rompre la collaboration ? », interroge Ilyais.

Rares sont celles et ceux qui disent leur soutien, à l’instar d’Awatef Ouabdelmoumen selon qui HMarket a été « les premiers à avoir donner la chance aux soeur en hijab de bosser » (sic). Ou encore Nouley : « À chaque fois que j’ai vu des actions de commerce mise en place afin de reverser de l’argent a la cause Palestinienne c’était chez vous. Et je trouvais ça beau. Et si ce contrat vous permettra d’établir encore d’autres causes comme celle ci. qui sommes nous pour juger. » (sic)
Une semaine après le communiqué, les appels au boycott se poursuivent. La situation semble inextricable : à moins de dénoncer le contrat qui la lie à Carrefour, HMarket devra s’accommoder d’une communication désormais parasitée par les commentaires hostiles sur les réseaux sociaux.
Les crimes israéliens à Gaza et en Cisjordanie ne devraient pas calmer la colère. Samedi matin, on pouvait encore lire, sous une publication de l’enseigne sur Facebook, le commentaire lapidaire d’un internaute : « Boycott ».
Contactée par Al-Kanz, Carrefour a choisi de ne pas donner suite à nos questions. Quant à HMarket, l’enseigne refuse toujours de nous répondre.





