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Soutanes contre qamis : dialogue interreligieux ou choc des civilisations ?

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ballon football©Shutterstock

« Dialogue interreligieux : Imams contre pasteurs pour un match de football », c’est ce que titre le Jeune Indépendant dans un article publié au mois de juillet dernier. Dialogue interreligieux ou nouvelle illustration du choc des civilisations, du choc entre l’islam et le christianisme ? Ni l’un ni l’autre : simple match de football érigé en symbole.

C’est le troisième du genre. Mais cette fois, les imams n’ont pas tenu tête aux pasteurs bien en jambe puisque selon un communiqué de l’ambassade d’Allemagne à Alger envoyé à la rédaction du Jeune Indépendant, « après de nombreuses occasions manquées par chaque équipe, ce sont finalement les pasteurs qui ont remporté la victoire avec six buts contre deux. » Jusque-là rien d’exceptionnel : un match de football entre deux équipes fait l’objet d’un article dans un journal. En revanche, la dimension symbolique que l’on cherche à attribuer à ce non-événement frise le ridicule.

«Le plus important pour les deux équipes est de prouver la réussite du dialogue interculturel et interreligion. Les deux équipes ont donné l’occasion de prouver au monde que le dialogue interculturel permet d’éliminer les préjugés dans les deux camps»

A trop vouloir mettre du symbole dans tout et n’importe quoi, on en vient à ce genre d’absurdité. En quoi un match de football entre des pasteurs et des imams prouve la réussite du dialogue entre islam et christianisme ? Si l’on voulait choisir l’âcreté d’un jugement abrupt, on dirait que cela prouve tout au plus qu’un pasteur ou un imam sait taper dans une balle, courir sur de l’herbe et même marquer des buts. Ce n’est pas faux.

Cela dit, entre ce type de commentaire et la symbolite candide, qui se manifeste presque systématiquement lorsqu’un chrétien, un musulman, un juif a des rapports cordiaux, chaleureux, normaux avec un musulman, un juif, un chrétien, il faudrait plutôt choisir un juste milieu : celui qui consiste à rappeler que tout cela est banal. Dans la vie, la vraie, pas celles des éditorialistes catastrophistes, les gens se parlent, vivent les uns avec les autres, au-delà de leur confession. That’s all!

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