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Les pyromanes de Libération

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Disons-le tout de suite. La manifestation de la semaine dernière qui a vu moins de 200 personnes manifester contre le film islamophobe était stupide. Comme de bons vieux CGTistes, pour qui manifester est l’alpha et l’oméga de la contestation, des dizaines de jeunes Français ont décidé de crier leur colère face à l’ambassade des Etats-Unis. Ce faisant, ils ont exercé un droit si élémentaire qu’il peut être exercé par les « néo-fascistes », comme le rappelle aujourd’hui le site Streetpress.

La fabrique des médias

Il n’en fallait pas plus pour que la course à l’échalote islamisto-salafisto-terroriste ne s’engage dans l’ensemble des rédactions de France. Malgré le nombre ridicule de manifestants qui ne représentent qu’eux-mêmes, l’occasion était trop belle pour ne pas en faire des choux gras. Et c’est ainsi que l’insignifiant occupa cette semaine l’essentiel de l’actualité française. En France, trois pelés et un tondu musulmans sont toujours l’arbre qui cache la forêt « islamiste » ; si bien que le banal – manifester – est douteux et l’absence d’événements – « tout est calme », nous dit l’AFP cet après-midi – est nécessairement le prélude au pire. S’agissant de la micro-manifestation devant l’ambassade américaine, il est certain qu’elle serait passé quasi-inaperçue, si les médias n’avaient pas autant focalisé dessus.

Les « salafistes », de si bons clients pour la presse

Nous ne dresserons par la liste des braillards qui ont fait du muslim-bashing leur fond de commerce (et/ou leur thérapie). Citons toutefois Libération, qui après une provocation stupide et outrancière contre l’homme le plus riche de France, Bernard Arnault, a vu il y a quelques jours son budget pub fondre comme neige au soleil. Dans la pure tradition du journalisme de caniveau à la française, le journal de gauche nous gratifie ce week-end de ce qui se fait de pire dans le journalisme : une une qui a vocation à faire peur à qui la découvrira, un titre tout aussi anxiogène et quelques lignes qui valent leur pesant de cacahuètes.

A la une : qui sont les salafistes français ?

Interdits de manifestation ce samedi à Paris, ces partisans d’un islam ultrarigoristes inquiètent. Enquête sur une nébuleuse disparate.

Bernadette Sauvaget, présidente de l’AJIR (association des journalistes d’information religieuse) est la journaliste qui s’est chargée de ce dossier. Dans un tchat sur le site Liberation.fr, elle enfile les perles, citant pêle-mêle Dalil Boubakeur, le bena-liste Abdelwahab Meddeb ou l’ineffable Gilles Kepel, qui continue de faire illusion faute de journalistes faisant correctement leur travail sur la question de l’islam en France. Précisons au passage que nous prévoyons de revenir sur son ouvrage encensé par la presse, mais truffé d’erreurs factuelles et graves.

Manque de pot, ceux qui se disent « salafis » (sans le iste) réprouvent vigoureusement les manifestations.

Si Bernadette Sauvaget et l’immense majorité des journalistes maitrisaient un tant soit peu leur sujet, ils éviteraient d’écrire tant de sottises, où l’à-peu-près le dispute au fantasmé.

Inculture et pyromanie

Les manifestants sont-ils des salafistes ? Osons ce mot fourre-tout qui n’a de sens que dans la peur qu’il suscite. Répondant aux internautes qui l’interroge, Bernadette Sauvaget nous explique, entre autres, que « le salafisme est une importation saoudienne ». Influencés par l’Arabie saoudite, les 200 manifestants du week-end dernier ? Manque de pot, ceux qui se disent « salafis » (sans le iste) réprouvent vigoureusement les manifestations. Ils vont jusqu’à, pour certains, considérer que ceux qui manifestent sont des égarés. Ils considèrent que les manifestations sont source de trouble et de désordre et qu’elles ne font en rien partie
des moyens à mettre en oeuvre pour se faire entendre ; qu’elles aient lieu dans un pays musulman ou dans un pays non musulman. Manifestation et salafi(ste) sont totalement antinomiques. Une simple recherche sur Google sur le sujet suffirait au plus médiocre des étudiants en journalisme d’éviter ce contre-sens. Mais, il faut un minimum de culture et avoir un tant soit peu travaillé son article pour éviter de telles énormités, en totale contradiction avec la réalité. Sauf à vouloir faire le racolage, lui-même lucratif.

« L’islamisme », sauveur espéré de la presse

Agiter le chiffon rouge du péril vert est devenu vital pour nombre de médias. La précarité frappe les rédactions. Nombre de journalistes se plaignent de leurs conditions de travail, de leur salaire, de leurs difficultés à réaliser un travail de terrain, du temps qu’on leur refuse de leur octroyer bien qu’indispensable à leur profession, loin des copier-coller des dépêches AFP qu’on leur fait subir. On en rirait si cette propension à la démagogie n’installait pas un climat de défiance à l’égard de millions de résidents et de citoyens français. Jeter à la vindicte populaire les musulmans ne résoudra pas les problèmes réels que nous devons affronter.

Si, dans les rédactions françaises, l’inculture en matière d’islam ne peut être résolue, parce qu’il faut faire de la page vue sur Internet ou vendre des exemplaires sinon on licencie, que l’on nous fasse grâce de ces âneries criminelles qui détruisent le vivre-ensemble. La bonne conscience médiatique des bobos de gauche est coutumière du fait : en 2011, l’indispensable site Internet Acrimed pointait les mensonges de Libération à propos de Fukushima dans un article dont le titre rappelle singulièrement la une d’aujourd’hui : La « une » un tantinet mensongère de Libération sur Fukushima

Mentir sur Fukushima ne porte guère à conséquence. Les seules victimes de ce traitement indigne de l’information sont les auteurs eux-mêmes et la rédaction qui les soutient. En revanche, les mensonges et la manipulation d’une une comme celle de ce samedi est criminelle : elle dresse les citoyens les uns contre les autres et jettent de l’huile sur un feu que nous aurions tous intérêt à éteindre au plus vite. De grâce, Libé, faites correctement votre boulot ou fermez-la.

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14 Commentaires

  1. Libé, spécialiste du 2 poids 2 mesures. Il n’y a qu’à voir leur prétendu « coup » avec B Arnault : aucun esclandre avec la « fuite » de Rothschild, leur actionnaire majoritaire. Tous des charognards.

  2. Salam,

    Je pense que c’est surtout parce que Charlot a pu augmenter ses ventes avec ses caricatures, que Libé a joué cette carte. Quand la fin justifie les moyens, l’appât du gain était trop fort…
    Dommage qu’il y ait toujours des frères et soeurs qui tombent dans le piéges des médias…

  3. Salamoualicoum,
    Merci pour toute l’information ! Oui justement je ne suis pas salaf, salafiste mais je pensais vraiment que justement ce courant de pensée était contre les manifestations (jusque même être contre le boycott des produits israéliens…) et n’ayant jamais pris le temps de m’y intéresser plus je ne comprenais pas qu’ils manifestent pour des torchons ou des courts métrages sans importance.

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