J’ai découvert la réalité d’un des tabous des communautés maghrébines durant un stage de plusieurs années en ethnopsychiatrie. Au sein d’un hôpital bruxellois, j’ai vu défiler des femmes, des mères, des épouses, des jeunes filles qui n’ont eu la possibilité d’accéder à la sortie du trauma qu’elles portaient. Ce dernier a parfois été transmis, parfois instauré un flirt insidieux avec la mort et toujours mis la patient dans une position de fragilité plurielle.
Sans porter le même vécu, j’ai été profondément touchée et indignée par l’apparence fatalité culturelle de leur sort. Elles n’avaient pas seulement été victimes d’une injustice intenable, elles étaient maintenues dans les couloirs mortifères du tabou.
Il était dès lors question de comprendre pourquoi et surtout comment une communauté aux nuances multiples permettait, par ses mécanismes latents ou conscients, que de telles réalités se perpétuent. J’en ai fait l’objet de mon mémoire, d’innombrables échanges avec des professionnels comme des concernés et enfin, d’un axe de mon projet professionnel.
De quoi s’agit-il ?
Le tabou qui nous intéresse aujourd’hui est celui qui concerne l’inceste et les abus sexuels perpétrés à l’égard d’enfants, d’adolescents et qui se poursuivent, dans certaines configurations, jusqu’à l’âge adulte. Toutes les formes d’abus (psychologiques et physiques) prennent place lorsqu’une structure familiale et/ou sociétale est dysfonctionnelle. Ces questions ont existé au cœur de chaque civilisation humaine. Néanmoins, ce qui frappe lorsqu’on les observe dans le groupe humain cité relève de leur étendue et de la vraisemblable prédisposition qu’impose le rôle fondateur du tabou.
Ces derniers mois, j’ai approfondi une idée née il y a des années pour en faire un roman, Paedophilia.
Dans ce roman, le lecteur suit les pérégrinations mentales et professionnelles d’une infirmière en pédopsychiatrie intitulée Nori. Dans l’hôpital tokyoïte où elle exerce, cette dernière est confrontée à une recrudescence de cas la renvoyant au même trauma. Elle entrainera ensuite le lecteur dans une exploration des thématiques énoncées ci-dessus.
Pourquoi au Japon plutôt que dans un pays maghrébin ?
J’ai eu l’occasion de constater à plusieurs reprises que l’évocation de ce sujet heurtait les sensibilités des individus qui n’étaient soit pas au courant de cette réalité, soit pas concernés. De plus, les mécanismes impliqués dans leur structure culturelle pourraient mettre à mal la mise à distance propice à la conscientisation du lecteur. En d’autres mots, mon but de sensibilisation aurait plus à gagner dans le cadre d’un pays-projection tel que le Japon plutôt que d’une confrontation trop directe. Cela dit, le peuple japonais a bien des points communs avec les populations du Maghreb.
Où peut-on lire le roman ? Quelles sont ses particularités ?
Au travers de mon expérience de blogueuse, l’aspect le plus apprécié fut l’interaction avec les lecteurs. J’ai à cœur de prolonger cet aspect en lui donnant un cadre nouveau pour moi : celui des réseaux sociaux pour auteurs. Ainsi, j’ai la possibilité de publier chaque chapitre progressivement et d’avoir vos suggestions, remarques, critiques. J’accueillerai ce qui émergera et donnerai le ton du prochain chapitre. J’ai bien sûr une base mais je vois ce « roman participatif » comme une collaboration entre ma plume et vos réactions. Ceci, afin de poser les jalons d’un questionnement global impliquant des profils divers.
À quels ports embarquer ?
Bien que son audience soit plutôt jeune et restreinte en terme de genres littéraires, Wattpad reste un incontournable en la matière. Cliquez sur l’image ci-dessous pour me rejoindre, vous abonner et participer à mon roman en devenir.
J’ai également élu Scribay, une plateforme récente et plus mature au vu de son public. Cliquez sur l’image pour y accéder.
Je vous laisse le choix du port, j’ai amarré au deux.
Salam aleykoum.
Allahuma berek, qu’Allah te face prospérer, te récompense, t’accorde le bien dans ce que tu entreprend. Tous mes encouragements !
« Tabou de l’inceste et des abus sexuels dans la communauté ».
Cette entrée en matière me semble étrange. Une communauté spécifique aurait ce travers.
Ecrire tabou de l’inceste et des abus sexuels tout court je comprends.
Mais dans la communauté ça pose question.
Les viols dans la communauté. L’inceste dans la communauté. Pardon mais on a l’impression d’un membre d’une secte qui parle.
Ma communauté. Les miens. Nous. Parler de soi comme si l’on faisait parti d’un clan, d’une tribu, d’une secte.
L’inceste n’est pas un tabou inhérent à une communauté. Faire un lien entre tabou et communauté sous entend le contraire. L’inceste est un tabou universel.