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Mosquée du Mirail : « La professionnalisation de l’action associative est un enjeu majeur »

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« La Brique d’or », c’est le nom de la campagne de souscription lancée par l’association cultuelle et culturelle islamique en France (ACCIF) pour récolter les 720 000 euros restants pour achever les travaux de la grande mosquée de Basso Cambo, à Toulouse. Flyer de présentation, stylo et bloc-notes, magnet, sac, marque-pages, argumentaire pour économiser 20 euros par mois et les reverser au projet, le kit de communication réalisé à cet effet emprunte aux meilleures pratiques professionnelles. Nous avons voulu en savoir plus.

mosquee mirail toulouse

Al-Kanz : Pourriez-vous nous présenter en quelques mots votre projet de mosquée ?
Mosquée du Mirail :
C’est avant tout une des maisons d’Allah, première mosquée fondée à Toulouse dans les années 70. En 1977, l’ACCIF qui la gère acheta un local de 35 m², puis débuta une collecte de fonds en 1990 en vue de l’édifice aujourd’hui en construction.
Ce projet prévu pour accueillir jusqu’à quatre mille (4 000) fidèles sur un terrain de 2 500 m² est un complexe plurifonctionnel qui compte trois niveaux (trois salles de prière ouvertes aux hommes et aux femmes, douze salles de classes, une bibliothèque, des bureaux, un espace lecture, etc.). Le bâtiment, respectueux des dernières normes environnementales, devrait être achevé courant 2017 in sha’a-Llah.

Al-Kanz : Un kit de communication pour collecter des fonds en vue de la construction d’une mosquée, c’est sinon inédit à tout le moins rare. Comment vous est venue cette idée ?
Mosquée du Mirail :
Nous nous sommes inspirés du principe du parrainage largement utilisé dans le domaine marchand avec un but : mettre en application l’enseignement prophétique selon lequel celui qui est la cause d’une bonne action sera également récompensé, tout comme celui qui l’a accomplie.
Nous proposons aux fidèles de s’engager en devenant de véritables acteurs et en s’appropriant le projet de construction de leur propre mosquée.

mosquee mirail

Al-Kanz : Il est très difficile généralement de convaincre les associations gérant les mosquées de dépenser de l’argent pour en collecter beaucoup plus. Vous a-t-on reproché de gaspiller l’argent du projet ?
Mosquée du Mirail :
Nous remercions Allah de Qui procède tout bien et profitons de l’occasion pour remercier chaleureusement tous les mécènes de cette opération et plus généralement toutes les personnes qui agissent dans l’ombre des actions de la mosquée du Mirail-Toulouse.
Dans Sa Miséricorde infinie, Allah nous a non seulement épargné ce genre de critiques, mais encore facilité le financement de toutes nos actions de communication grâce notamment à des dons de particuliers et d’entreprises, distincts de l’argent collecté pour le projet de construction.
La cellule de communication est exclusivement constituée de bénévoles, souvent professionnels. En outre, le budget qui finance les supports utilisés provient essentiellement de quelques généreux bienfaiteurs et des ventes ponctuelles les vendredis ou les jours spéciaux (vente de boissons, confiserie…).

Al-Kanz : Vous avez lancé votre campagne voilà quelques jours. Même s’il est un peu tôt pour un premier bilan, comment l’initiative est-elle accueillie par les fidèles ?
Mosquée du Mirail :
Au-delà de l’aspect purement comptable de l’opération, les sentiments premiers que nous lisons dans les yeux des fidèles sont la satisfaction et la fierté de s’impliquer dans le devenir de leur mosquée. Ils se sentent investis et non plus simplement là à attendre des informations de la part des responsables. Grâce aux actions de parrainage initiées par l’opération « La Brique d’or », les fidèles ont pu (re)découvrir un voisin, un parent, une connaissance… sous un nouveau jour. Une action comme celle-ci a donné l’occasion d’œuvrer pour un projet noble et d’expérimenter concrètement un des grands principes de notre religion qui est l’appel au bien. Sur ce plan, les retours, sont excellents et motivants pour la suite.
S’agissant des dons, la campagne a bien commencé. Nous espérons réunir les 720 000 euros manquants au projet pour éviter l’arrêt des travaux.

Al-Kanz : Diriez-vous que cette façon de collecter est plus efficace que les traditionnels appels aux dons dans la mosquée ?
Mosquée du Mirail :
S’il est un peu tôt pour le dire, il est clair que cela a donné un nouvel élan au projet et nous espérons surtout que cela sera l’occasion pour les uns et les autres non seulement de participer concrètement dans le projet de leur mosquée, mais surtout de la faire vivre et de faire d’elle le centre de leur vie.
Nous sommes dans une démarche d’amélioration continue et, vus les retours actuels, nous ne sommes pas prêts d’arrêter en si bon chemin.

Al-Kanz : Que conseillerez-vous à d’autres associations qui portent le même type de projet et qui voudraient faire comme vous ?
Mosquée du Mirail :
Compter sur Allah est un impératif premier, s’entourer de personnes aux compétences diverses un enjeu clé pour tout projet. Les moyens financiers pour de telles actions est un facteur important, mais le facteur humain et l’engagement de nos frères et de nos sœurs le sont tout autant. Pour aller droit au but, il est important de se doter d’outils et de moyens qui ont fait leurs preuves ailleurs. Eviter tant qu’on peut de perdre son temps dans les détails et les on-dit. Pour cela, il ne faut surtout pas négliger la communication interne.
En somme : bonne intention et causes licites, et surtout ne jamais oublier qu’Allah est La cause première de toutes choses !

Al-Kanz : Une mosquée a besoin d’argent toute l’année. Pensez-vous que le tournant professionnel que vous avez pris avec cette campagne doit se généraliser dans toutes les mosquées de France ?
Mosquée du Mirail :
La professionnalisation de l’action associative est un enjeu majeur. Avec l’aide du Très-Haut, nous essayons non sans mal de sortir de la posture « amateuriste » du volontariat sans engagement réel qui a souvent marqué et persiste encore à définir l’action associative. Avant tout, pour se détacher de la dépendance des créatures et ne viser que La Face du Seul Créateur, c’est le devoir de chaque musulman de viser l’excellence dans tous ses actes.
Le chemin est encore long pour approcher l’excellence, mais nous tentons avec le peu de moyens dont nous disposons d’améliorer nos pratiques et notre fonctionnement.
Qu’Allah nous facilite le bien là où il est et fasse que nos œuvres premières et dernières Lui soient entièrement vouées.

Pour soutenir ce projet et faire un don, rendez-vous sur le site de l’ACCIF : http://www.mosquee-mirail-toulouse.fr

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