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Sauvons le halal, sauvons nos entreprises

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Cet article, rédigé par nos soins, a été publié dans le numéro 4 d’Al-Tijari, magazine destiné aux professionnels de la filière alimentaire halal, édité et envoyé par voie postale à 10 000 chefs d’entreprise.


Le halal est en danger. Depuis toujours dans les mains des industriels, ce marché est à un tournant. Vendre du faux halal ne suffit plus, il faut pouvoir institutionnaliser ce faux halal pour lui offrir une légitimité au regard de la loi française. C’est l’objectif que se sont donné plusieurs acteurs économiques (gros industriels et syndicats de la viande, grande distribution, etc.) pour échapper au halalgate, un scandale qui finira tôt ou tard par éclater.

Ainsi, depuis plusieurs semaines, ces acteurs économiques mènent plusieurs actions pour mener à bien ce qui n’est rien d’autre qu’un hold-up sur le halal. Plutôt que de respecter les principes islamiques qui régissent le halal, mais aussi les consommateurs musulmans, ils ont choisi le coup de force en décidant d’imposer leur propre définition du halal : changer les règles, plutôt que de les respecter et déposséder les autorités religieuses de tout pouvoir de décision en instaurant de nouvelles normes. C’est d’ailleurs ce qui se profile avec le projet de norme halal actuellement en discussion.

Concrètement, si les musulmans n’agissent pas, c’est non seulement la fin du halal, mais la faillite de centaines d’entreprises spécialisées dans le vrai halal. Puisque le haram deviendra légalement halal, les géants industriels pourront massivement commercialiser leurs produits à des prix fatals pour les PME et TPE du secteur. Aucun entrepreneur honnête ne pourra lutter contre ces bulldozers qui déjà aujourd’hui sont en guerre commerciale contre le petit commerce musulman.

De fait, les entrepreneurs musulmans ne peuvent plus rester les bras croisés à attendre que la situation se régule d’elle-même. S’ils veulent protéger leur propre entreprise, ils doivent collectivement protéger le halal. Nombreux, ils ont la capacité de peser et de faire entendre leur voix. Au plus près des consommateurs musulmans, ils doivent relayer l’information et faire savoir à leurs clients que le halal est en danger et que si chacun d’entre nous, consommateurs, entrepreneurs, continue, dans la plus grande indifférence, à laisser les partisans d’un ultra-libéralisme prédateur s’accaparer sans aucun scrupule le marché du halal, nous aurons tous des comptes à rendre devant Dieu. Plus prosaïquement, il y a le feu au lac. Le halal n’a jamais été aussi en danger qu’aujourd’hui. Agissons tout de suite, car demain il sera trop tard. Sauvons le halal, sauvons nos entreprises.

Visitez le site : http://www.altijarimag.com/

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11 Commentaires

  1. s. wrwb,

    a.b,

    Très beau travail, le magazine est vraiment soigné. Et le sujet du Halal y est traité sous plusieurs points de vue…

    Concernant l’article sur le « Halal en danger », pourrions nous avoir une carte type Google Maps avec des signets ou des points de repères de toutes les entreprises participant activement au processus de sauvegarde du Halal?

    De telle façon, on pourrait changer radicalement le mode de consommation des musulmans, en leur prouvant que en investissant dans un commerce musulman de proximité, c’est comme si on achetait dans un des comptoirs d’une mosquée dans un pays musulman (le système de Waqf) Ce n’est pas seulement l’aspect financier mais c’est aussi – comme vous l’avez démontré- dans le but de préserver l’éthique fondamentale du Halal..

    Le Waqf est une invention musulmane, devenue aujourd’hui indispensable!

  2. Assalamou ‘alaikoum,

    Cette mise en garde, on l’entend très souvent et tant mieux dans le fond. Un peu de vigilance ne peut pas nuire. Mais je trouve le discours assez flou parce que très théorique. On apprend (ou plutôt on se rappelle) qu’il faut être prudent, qu’il faut se prendre en main, qu’il faut empêcher les grandes enseignes de nous enfumer et blablabli blablabla. Ok, mais concrètement, ça se traduit comment?

    Se renseigner, demander des comptes à ces marques peu sérieuses (et tout simplement ne pas en consommer), préférer les organisations de certifications sérieuses (au hasard AVS (et encore…)) à celles plus que douteuses (au hasard, la mosquée de paris), intérioriser l’éthique du halal, dire à notre entourage de faire de même… (et prier)? Ben oui, bravo, mais quand on a fait ça, on a rien fait en réalité. C’est du bon sens ça, c’est pas franchement une stratégie de défense… On ne gagne pas une bataille (et encore moins une guerre) en « faisant attention », ça se saurait je pense…

    Donc ma question: concrètement on peut faire quoi?

    🙂

  3. as-salâmu ‘alaykum

    Si ce n’était que du bon sens et si ce bon sens était si évident et partagé par tous, le faux halal ne serait pas si répandu. Quand on a fait ça, on a fait beaucoup. On a prévenu et parce qu’on a prévenu d’autres ont appris et se sont abstenus. C’est une première étape, évidemment pas suffisante, mais sans une prise de conscience on ne peut pas passer à l’étape suivante. S’il n’y a pas de diagnostic, il n’y a pas de remède. Et tant qu’on n’a pas convaincu le malade qu’il est malade, on ne réussira pas à lui faire prendre un remède. Mieux, le remède commence quand le diagnostic est posé et que le malade est convaincu de sa maladie, et ce avant même qu’il ait pris le moindre cachet. Ceux qui n’ont pas compris cela n’ont en général pas compris grand-chose. On en a vu passer par kilos ici-même ;).

    Demandez donc aux industriels, même ceux (ou surtout ceux) qui pèsent lourd, ce qu’ils pensent du « blablabli blablabla ». Je ne suis pas certain qu’ils considèrent cela que comme du blabla. Mieux, je sais (j’ai bien écrit « je sais » et non « je pense » ou « j’ai l’intime conviction ») que ce que vous appelez « blablabli blablabla » leur fait du mal et leur fait très peur. Une conscience endormie ne peut rien faire de probant. Il est inutile et même salutaire qu’elle ne fasse rien « de concret » tant qu’elle n’a pas la conviction qu’il faut faire.

    Ce qu’on peut faire ? Voici quelques modestes suggestions : http://www.al-kanz.org/2009/08/15/halal/.

  4. Assalam ‘alaykoum,

    Avec les échanges mondialisés croissants, je pense que ce n’est pas forcément fatal si le faux halal industriel français se légalise.
    Il suffit de regarder en dehors de l’Europe, Turquie, Maghreb par exemple pour réfléchir à des importations halal en France. Mêmes le TPE peuvent s’en sortir. Importer de la viande et dérivés c’est courant. Celà permet aussi aux entreprises françaises de poser un pied dans un autre pays, à la fiscalité plus avantageuse. De faire de l’élevage dans ces pays, implanter des abattoirs (équipés de caméra-ip), et mettre en place des circuits de distribution à destination de la France. A plusieurs TPE, il est possible de mettre en place une, puis plusieurs centrales d’achat halal : des espèces de Rungis musulmans et halal, pour livrer les commerçants de France.

    Wa salam

  5. as-salâmu ‘alaykum

    CFCM TV, oui avec une vraie stratégie de réseaux et des structures d’intérêts communs type GIE, on peut non seulement concurrencer, mais larguer dans une certaine mesure les fraudeurs du faux halal, et même les mettre sur la touche.

    Nordean, si vous êtes entrepreneur, vous pouvez le recevoir gratuitement chez vous.

  6. Assalam ‘alaykoum,

    Dès le départ c’est la sainteté de l’esprit qui donnera inshaa Allah les meilleures bases pour la création de réseaux pour le halal. L’esprit sain des entrepreneurs se réunissant pour créer un réseau lui même sain.

    En 2005 nous accompagnions un industriel (abattoir halal, résau de distribution : 35 magasins) français (non musulman) en Algérie dans le cadre d’un repositionnement dans sa stratégie de développement. Il s’agissait en 2005, de s’implanter en Algérie (dans l’Est) pour mettre en valeur une terre de 5000 hectares (aux portes du désert), par l’élevage d’ovins, planter du blé et autres céréales. Mettre en fonction un centre vétérinaire (avec RD), un abattoir (débit de 20 000 Tetes/jour à moyen terme).

    Ce projet devait facilement produire 200 à 300 emplois dans cette zone rurale. La chambre d’agriculture locale, avait octroyé 5000 hectares de terrain pour une mise en valeur (coût inférieur à 3000 €), pour ce projet menée par une seule emtreprise (une PME).

    L’investissement total du projet avoisinant les 800 000 €, est ridicule quand on voit qu’en France on nous pond des temples ou mosquées à 9 000 000 d’euros.

    Cet homme voulait élever pas si loin d’ici, en Algérie, des ovins de qualité, abattre rituellement en Algérie, puis exporter en France dans ses propres chaînes de boucheries halal, situées dans le grand Est de la France.

    Cet homme travaillait anciennement dans le domaine de la grande distribution. Al hamdulilah son projet n’a pas abouti.
    C’était un homme proche de l’islam mais non-musulman.

    Ceci étant c’est un projet facilement ré-amorçable et porteur inshaa Allah.

    Le circuit de distribution peut très bien passer par l’Espagne ou l’Italie, la Belgique, l’UK etc.., avant d’arriver en France.

    Wa salam

  7. Salam alaykoum,

    @ al kanz : j’ai été entrepreneur. Je ne le suis plus mais j’espère le redevenir avec l’aide d’Allah.
    @ altijri Mag : barakAllahou fik pour ta réponse. comme je le dis plus haut, je ne suis pas directement concerné mais ca m’interessera tout de meme inchallah

    Nordine

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