De 2003 à 2013, Caroline Fourest a martelé partout que le mot « islamophobie » a été inventé par les mollahs iraniens en 1979, date de la Révolution iranienne. C’était un mensonge – pas simplement une erreur. Ce sont des ethnologues français qui ont employé pour la première fois le terme dès 1910. Mais attribuer la paternité du terme aux mollahs, c’était l’assurance d’interdire tout débat autour non seulement du mot « islamophobie », mais plus encore de sa réalité.
Lire – 2003-2013 : démasquée, Caroline Fourest enterre le mot « islamophobie »
Il ne s’agit pas là d’une simple querelle sémantique ni de voler la vedette à un Bernard Pivot ou à feu Maître Capello en pinaillant sur l’origine d’un mot. L’étymologie forgée par Caroline Fourest a été la pierre angulaire de sa propagande, laquelle lui a permis d’être introduite par ses amis ici et là. Merci Philippe Val. Ce mensonge mis au jour, c’est tout l’édifice propagandiste qui s’écroule. Caroline Fourest est mal, très mal. Cela expliquerait–il ce qui suit ?
Observons les lignes suivantes. Il s’agit du texte fondateur, celui écrit par Caroline Fourest et sa compagne Fiammetta Venne, celui qui a permis, sinon d’interdire, à tout le moins de disqualifier pendant dix ans le mot « islamophobie » de l’espace public.
La première capture d’écran a été réalisée à partir du site du journal Libération. Il s’agit d’un texte mis en ligne sur le site le 17 novembre 2003. Caroline Fourest niait l’islamophobie. Il ne s’agissait pour elle que de la laïcité. Le texte est aussi disponible sur le site de Radio Canada et ailleurs sur Internet.
La capture d’écran ci-dessous est celle du même article – on y lit du reste la même coquille « réactivité » au lieu de « réactivé » — publié à l’automne 2003 dans la revue Prochoix que nous avons pu consulter en version PDF.
Cette dernière et troisième capture d’écran est tirée du site Prochoix, site de la revue éponyme fondée par Caroline Fourest et Fiammetta Venne, subventionnée en partie par l’argent des contribuables parisiens. Dans les deux versions précédentes figure « pour la première fois », pas dans la dernière version, celle qui figure sur le site, celle que l’on peut modifier à sa guise.
La suppression de ces quatre mots n’a rien d’anecdotique : encore une fois, toute l’imposture étymologique que nous pointons ici se fonde sur la prétendue paternité du terme « islamophobe » aux mollahs iraniens.
Ces derniers représentent le mal absolu dans l’imaginaire collectif occidental. Caroline Fourest a toujours choisi l’amalgame, si possible avec ce qu’il y a de plus répulsif, pour susciter l’adhésion : si l’islamophobie a été inventée par ces horribles mollahs iraniens, comment un esprit libre, évidemment républicain, peut-il concevoir, faire usage du terme et pire affirmer qu’elle existe ? Ce serait cautionner le terrorisme, les attentats, le meurtre d’innocents, voire les enfants mangés par les musulmans. Ah non, ça c’est Elisabeth Lévy.
Caroline Fourest a menti et jeté en pâture des millions de musulmans pratiquants. Aujourd’hui, son mensonge lui revient en pleine face, ce qui, nous le comprenons, n’est pas très agréable pour elle. Adepte de l’attaque ad hominem et de la disqualification plutôt que de la dispute – au sens philosophique du terme -, elle tira à boulets rouges sur le journaliste Xavier Ternisien et le chercheur Vincent Geisser, qui il y a plus de dix ans dénonçaient cette islamophobie, que reconnaissait ce week-end dans un édito presque historique Le Monde lui-même. L’un et l’autre ont été respectivement sa bête noire.
Aujourd’hui le vent tourne et démasque Caroline Fourest. Certains journalistes, comme Claude Askolovitch, sont revenus de leur admiration béate. D’autres, comme Jean Birnbaum, auteur d’une charge violente contre Vincent Geisser et d’un portrait dithyrambique de Caroline Fourest, ont choisi le silence. La militante ne fait plus l’unanimité. Les carottes sont même bien cuites. Malgré tout, elle continue, comme ce matin sur France Culture ou dans l’après-midi sur le site du Huffington Post. Il est évident que nous reviendrons sur ces dernières sorties. Vitam impendere vero.
Salam wa’likoum
Comme dirait notre footballeur préféré
« j’espère que la routourne va tourner »
Eh ben c’est fait et en pleine face à la fourest.
As-salamu aleykoum,
J’ai juste une petite question qui peut paraitre bête mais je me lance quand même.
Dans la phrase « Il ne s’agit pas là d’une simple querelle sémantique ni de voler la vedette à un Bernard Pivot ou à feu Maître Capello en pinaillant sur l’origine d’un mot. » Que signifie le terme « feu » ?
wa alaykoum salam,
C’est pour dire défunt.
http://fr.wiktionary.org/wiki/feu#Adjectif.C2.A02
cela signifie qu’il est mort.
Caroline Far-West : celle qui enlève des mots plus vite que son ombre !
Toi aussi apprends un mot par jour avec al-kanz ! (dithyrambique)
Baraka Allhou fika frère t’assures comme d’hab.
« les enfants mangés par les musulmans. Ah non, ça c’est Elisabeth Lévy. »
Très jolie clins d’oeil sur le débat ou elle comparé les musulmans à des martiens mangeur d’enfants.
السلام عليكم
Un très bon article comme d’habitude.
Merci Alkanz
Salam Aleykoum
@un frère le terme « feu » précédant un nom indique que la personne en question est décédée.
Bonne journée.
Dans son texte d’hier pour le Huffington Post, elle reprend sa citation sur le mot islamophobie (« il a été utilisé en 1979 par les mollahs iraniens »), mais à nouveau en supprimant « pour la première fois »… puis elle conclut en gros « vous voyez que je n’ai pas menti »: http://www.huffingtonpost.fr/caroline-fourest/peuton-combattre-le-racisme-par-islamophobie-anti-musulman_b_4021611.html?utm_hp_ref=france
De la malhonnêteté totale.
De plus, elle persiste à dire que le mot a été utilisé par des « mollahs iraniens » (en anglais, dit-elle cette fois-ci), mais sans donner la moindre référence, citation ou source précise et vérifiable.
Selon wikipedia en anglais, la première trace écrite du mot islamophobia se trouverait dans un article d’Edward Saïd (intitulé « Orientalism Reconsidered ») publié en 1985.
salam alaykoum quelle ironie quand même venant de quelqu’un qui n’a cessé de dire de certains intellectuels musulmans (notamment tariq ramadan pour ne pas le citer) qu’ils tenaient un double discours