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Rajoul : « Nous vendons nos shorts dans quarante pays à travers le monde »

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Lancés en 2014, les shorts de bain Rajoul font un tabac. Vendus dans plus de quarante pays grâce à Internet, ils devraient faire leur percée dans les prochains mois dans plusieurs magasins physiques. Interview.

Al-Kanz : Pourriez-vous présenter Rajoul en quelques mots ?
Rajoul :
Rajoul est une marque de beachwear (vêtements de plage) pensée pour couvrir l’awrah de l’homme (partie allant du nombril au genou) pour la pratique des sports aquatiques.
Nous avons lancé en avril 2014 l’Awraswim, un short de bain haute performance 2-en-1 étudié sur mesure et comportant un système de ceinture intégré unique au monde, que nous avons vendu dans quarante pays depuis sa création via notre webshop www.rajoulstore.com.
Grâce à la confiance de nos clients (et à pas mal de nuits blanches), nous sommes passés de trois coloris à la création de la marque à plus de vingt modèles disponibles cette année et entendons bien continuer à vous surprendre dans les semaines à venir in sha’a-Llah.

Al-Kanz : Comment vous est venue l’idée de lancer un produit aussi particulier que des shorts de bains pour musulmans ? C’est une niche dans une niche.
Rajoul :
L’idée de créer un short de bain adapté à la couverture de l’awrah nous est venue comme à des centaines de milliers d’entrepreneurs… en en ressentant le besoin !
Nous en avions assez de devoir nous bricoler un système D avec un leggin acheté par-ci et short par-là : l’awrah n’était pas efficacement couverte, particulièrement au niveau du nombril et les tissus pas forcément adaptés, sans parler du manque évident de confort et de style.
S’agissant de la niche, rappelons quelques chiffres : environ un habitant sur trois sera musulman en 2025* avec plus de la moitié d’entre eux âgée de moins de 23 ans**.

awraswim
Short de bain Awraswim

Al-Kanz : Le pari n’était-il pas risqué ?
Rajoul :
Bien sûr ! Mais le risque fait toujours partie d’une aventure entrepreneuriale, risques financiers certes, mais surtout risques humains, a fortiori dans notre cas car nous sommes trois amis d’enfance à l’origine de Rajoul.
C’est justement cette proximité entre nous qui nous a permis de trouver les ressources pour faire tomber une à une les barrières liées à la création d’un produit aussi technique qu’un short de bain haute performance.
Nous avons toujours pensé que le plus grand risque dans une création d’entreprise était justement de ne pas en prendre ou de faire les choses à moitié. C’est cette mentalité qui nous guide depuis le départ et qui nous pousse chaque jour à nous dépasser : Go hard or go home! (travaille dur ou rentre chez toi!)

Al-Kanz : Démarche rare et audacieuse, vous avez très vite misé sur l’international. Vos produits se trouvent aujourd’hui vendus certes en France mais aussi dans les magasins Adventure HQ, aux Emirats arabes unis. Est-ce une vraie stratégie ou simplement une opportunité que vous avez saisi.
Rajoul :
C’est une vraie stratégie que nous avons tout d’abord pensé online, sur le Web. Nous avions observé que le besoin de couvrir son awrah pour la baignade se retrouvait chez des musulmans allant de Los Angeles à Oslo en passant par Jakarta !
Nous avons donc d’emblée pensé global avec une boutique en ligne et un référencement adaptés à une croissance rapide à l’international sur Internet ; ce qui nous a permis de vendre l’Awraswim dans 25 pays dès la première année.

RAJOUL  AWRASWIM AdventureHQ
Chez Adventure HQ Dubaï

Nous avons toutefois vite remarqué que le beachwear étant saisonnier. L’activité a tendance à se ralentir des mois d’Octobre à Mars. Nous développons donc en parallèle de l’online notre implantation physique,l’outline, en démarchant des pays où il fait tous les jours chaud, à commencer par le Moyen Orient.
C’est une véritable stratégie à long terme. Al-hamduli-Llah nous vendons deux fois plus à chaque commande chez notre partenaire AdventureHQ, qui nous permet d’être en vente désormais dans quatre boutiques de Dubai et Abu Dhabi au milieu du gratin mondial marques de beachwear.
Nous sommes par ailleurs en pourparlers avec de grands groupes pour étendre cette distribution physique à d’autres pays du Golfe, ainsi qu’à des boutiques au Royaume-Uni, au Canada et en Turquie. Nous espérons bientôt vous annoncer de bonnes nouvelles in cha’a-Llah…!

Al-Kanz : Rajoul au départ, c’est le bain, la piscine, la plage. Pourtant courant 2015, vous avez lancé un short spécial sports de combat, vos produits s’adaptant particulièrement à cette autre niche. Pourriez-vous nous raconter votre démarche ?
Rajoul :
Notre démarche était très simple : nous recevions énormément de demandes pour adapter le système 2-en-1 de l’Awraswim aux sports de combat, là aussi pour des raisons de pudeur.

awrafight
Short de bain Awrafight

La problématique était diamétralement opposée à celle des shorts de bain : qualitativement (les propriétés des matières sont très différentes) et quantitativement (il faut un nombre de pièces minimum pour qu’un fabricant accepte de produire). Cela nous a donc bien pris douze mois afin de créer l’Awrafight, lancé en novembre 2015 pour ouvrir la marque à un autre sport et venir également satisfaire ce besoin là chez nos clients.
La gamme Awrafight est une sorte de test, qui nous permet d’évaluer le potentiel de la marque au-delà du beachwear. Nous ferons le bilan à la fin de l’année 2016 pour définir les orientations futures.

Al-Kanz : Quelles sont vos ambitions aujourd’hui ?
Rajoul :
Notre ambition aujourd’hui est très claire : pérenniser la marque autour de la thématique du bain à l’international.
2015, l’année de lancement fut principalement virale. Relayé par des blogueurs sympas, la sortie de nos shorts Awraswim a constitué une véritable innovation sur le marché. Le buzz nous a profité.
2016 est digital. Nous avons fortement mis l’accent sur l’amélioration de notre stratégie e-commerce (responsive design, SEO, adwords), ce qui nous a permis de doubler notre chiffre d’affaires.
2017 sera physique. Notre ambition l’an prochain est de booster le nombre de points de ventes physiques pour nos shorts de bain en ciblant en priorité six pays clefs : France, UK, USA, Canada, Turquie et Arabie saoudite.

Al-Kanz : Pour finir, quelles leçons tirez-vous de votre courte expérience d’entrepreneurs ?
Rajoul :
Elles sont nombreuses comme vous pouvez l’imaginer ! La première leçon qui nous vient à l’esprit est la suivante : Impossible is nothing. Rien n’est impossible. Garder les pieds sur terre bien sûr, mais ne pas hésiter à voir grand et à se lancer. Nous avons été agréablement surpris d’être accueillis chaleureusement par des géants du retail, qui nous ont félicité pour notre concept.
La seconde leçon une grande, c’est que l’on tire une grande richesse multiculturelle grâce à des rencontres mémorables que nous avons eues aux quatre coins du monde.
Troisième est dernière leçon : cette expérience nous a permis d’admirer à sa juste valeur la grande solidarité à l’intérieur de la communauté musulmane, aussi bien entre entrepreneurs via des échanges des bonnes pratiques qu’avec nos clients qui nous encouragent au quotidien et nous boostent. Recevoir leurs messages de Sarajevo à Toronto constitue pour nous une profonde leçon d’universalité de notre communauté ma sha’a-Llah.

Pour finir, nous aimerions offrir aux lecteurs d’Al-Kanz une réduction sur tous nos modèles, soit 10 % avec le code « Al-Kanz ». Rendez-vous sur notre boutique en ligne : www.rajoulstore.com.

Source *: “Addressing the Muslim Market, can you afford not to?” AT Kearney Consulting study, 2013.
Source **: American Pew Research center on Religion – The future of the global Muslim population, 2012.

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6 Commentaires

  1. Assalam alaykum wa rahmatoullAh

    MashaAllah, Allahouma Barik !! super parcours humain & entrepreunariale. Continuez. J ai acquis un awraswim l annee derniere et c est tres confortable.

  2. Salam alaykoum,
    J’habite actuellement sur Abu Dhabi et je trouve l’idée très bonne d’enfin proposer un short de bain conforme aux prescriptions islamiques, par contre j’ai été choqué par le prix de ce simple vêtement, quasiment 100€…
    Pour ma part je vais garder mon short classique sous le genoux et mètre un un t-shirt en nylon… Ce qui reviens bien moins chère… C’est vraiment dommage

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