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Vos commentaires : Grenelle de l'animal et abattage rituel

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Régulièrement les Al-Kanznautes commentent les différents articles postés sur le site, pour corriger des imprécisions, voire des inexactitudes, apporter de nouvelles informations ou encore défendre un avis contraire. Ces derniers jours, deux articles consacrés au Grenelle de l’animal et à l’abattage rituel ont suscité plusieurs commentaires, riches (premier article : Va-t-on vers une interdiction de la viande halal ?, second article : Table ronde autour de la question de l’abattage rituel : intervention de l’OABA). Florilège de quelques commentaires.

Seb

“Une viande est considérée halal si l’animal a été sacrifié selon le rite islamique. La bête doit être en outre en bonne santé, pas blessée ni morte, faute de quoi la viande devient impropre à la consommation.”

Je crois que toute la viande de poulet, par exemple, qui provient des élevages intensifs (celle qu’on achète en grande surface par exemple) n’est pas halal parce que la plupart des poulets issus de ces élevages sont malades ou blessés, la question de l’étourdissement, c’est finalement qu’un détail.

C’est d’ailleurs clairement établi que les poulets d’élevage intensifs sont quasi tous en mauvais états, voici par exemple un extrait d’une étude scientifique de l’INRA :
« En France, dans les élevages intensifs de poulets de chair, la fréquence des animaux atteints de troubles locomoteurs se situe environ à 4 % (Mirabito et Renouf 1999). Plutôt qu’une mortalité très importante, ces troubles entraînent surtout une forte morbidité des animaux : d’après des études faites en élevage intensif, entre 75 et 90 % des animaux ont une démarche altérée, et entre 26 et 30 % ont une démarche sévèrement altérée »
« Faire marcher le poulet : pourquoi et comment », in Productions animales (INRA), volume XVII, n°1, 2004. Dorothée BIZERAY, Jean-Michel FAURE, Christine LETERRIER.

On peut trouver cette étude ici :
http://www.inra.fr/productions-animales/an2004/num241/bizeray/db241.htm

morbidité : ça veut dire taux d’animaux malades

seb

Christophe Marie (de la Fondation Brigitte Bardot)

Etant cité dans cet article comme intervenant au groupe “abattage rituel”, je tiens à apporter quelques précisions à ce qui est écrit ici.

Effectivement, l’OABA et la Fondation Brigitte Bardot étaient présentes lors de ce groupe restreint auquel ne participait aucune autre association de défense des animaux. Lors de mon intervention, j’ai précisé d’emblée que nous n’étions pas opposés à l’abattage rituel mais que nos demandes portaient sur une légitime et nécessaire prise en compte de la souffrance des animaux avant leur saignée (l’étourdissement préalable a été abordé mais n’a pas été au centre du débat).

Rassurez-vous, face à nous, les cultes étaient très largement représentés (3 personnes pour le Consistoire de Paris et 3 autres personnalités pour le culte musulman dont le recteur de la Grande Mosquée de Lyon et l’aumônier en Chef-Aumônerie Musulmane des armées).

Ces représentants des cultes étaient soutenus par la Fédération Nationale de l’Industrie et des Commerces en Gros des Viandes (FNICGV) qui, elle, défend le marché de la viande Halal non pas dans une démarche « cultuelle » mais purement économique.

L’objectif de ces rencontres « Animal et Société » était, notamment, de faire une sorte d’inventaire de la condition animale en France. L’abattage rituel n’est qu’un point parmi de nombreux autres et la Fondation Brigitte Bardot a pu dénoncer très fermement les conditions d’élevage, de transport et d’abattage des animaux de consommation d’une manière générale. De la même manière, nous dénonçons l’organisation de combats d’animaux (corridas, combats de coqs) dans notre pays, tolérés sous couvert de la « tradition » alors qu’ils constituent des actes de cruauté inacceptables.

Il y a énormément à faire et dans de très nombreux domaines pour faire évoluer notre rapport à l’animal et arriver à une relation basée sur la connaissance et le respect (nous ne parlons pas ici de compassion)… Cette évolution ne doit pas être le fait de telle ou telle communauté, c’est un regard global qui doit être porté par tous et sur l’ensemble des activités humaines où l’animal (être vivant, sensible) est rabaissé au rang d’objet, de produit, de cobaye, etc.

C. Marie

Fatima-Zahra

Christophe, si vous considérez qu’il ne s’agit pas de priver les musulmans de leur rituel d’abattage alors j’aimerais que vous m’expliquiez en quoi consiste votre démarche (ou celle de l’OABA) lorsque vous exigez l’étourdissement de la bête au préalable ? Vous aurez beau agiter des “fatwas inconnues” ou en tout cas pas reconnues par la plupart des musulmans pour tenter de rassurer la communauté musulmane, ça ne marchera pas.
Sachez christophe que ce n’est pas M.Tout-le-monde qui est habilité à rendre des fatwas, quand bien même il s’agirait du recteur de telle ou telle mosquée. Il faut que la bête soit belle est bien en vie lors du sacrifice et cela l’électronarcose ne le garantit pas, or ceci est une condition sine qua non, pour nous autres les musulmans pour que notre viande soit considéré halal.
Il s’agit d’un rite perpétré depuis des siècles et aussi une obligation pour nous, sur lequel nous ne transigerons pas.

Par ailleurs comme vous le rappelez si bien, les musulmans ont également d’autres exigences en ce qui concerne les traitements infligés aux animaux et en aucun cas la souffrance gratuite n’est autorisé. Alors oui, nous aussi nous aimerions que les bêtes soient mieux traités, notamment en ce qui concerne leurs conditions d’élevage et de transport, de même pour les corridas ou les combats de coqs..nous considérons qu’aucune nuisance ne doit être faite à un animal que ce soit pour le plaisir ou par négligence.

Vous dites également que vous avez pu constater que d’autres critères propres au sacrifice musulman n’étaient pas respectés lors des abatages rituels, eh bien cela nous ennuie plus que vous ne le croyez et peut-être pourrions également nous y attarder si d’autres ne dépensaient pas autant d’énergie à vouloir en plus nous imposer l’électronarcose..

Et enfin, je rejoins les propos de Paul en vous demandant christophe, : Qu’est ce qui vous prouve que l’animal souffre plus lors d’un abattage rituel ? quid de l’électronarcose et de la douleur qu’elle provoque?

Florence Bergeaud-Blackler

Puis-je seulement rappeler que l’abattage rituel n’a nullement été remis en cause ni lors de la Conférence d’AVS, ni dans les rencontres Animal et Société organisées par le Ministère de l’Agriculture ?

La viande halal n’est nullement menacée, comme cela a été écrit, probablement pour attirer des lecteurs.

Nulle part l’existence de l’abattage rituel que tout le monde s’accorde à trouver légitime (à l’exception de quelques poignées d’extrémistes qu’il n’est pas nécessaire de mentionner) n’est remis en cause.

Ce qui est examiné, discuté et critiqué, me semble-t-il, sont les conditions pratiques dans lesquelles sont effectués les abattages rituels dans les abattoirs industriels. Il s’agit d’accorder norme religieuse (sur laquelle les religieux doivent se mettre au travail sérieusement) , viabilité et profits économiques, protection animale, hygiène et sécurité, en tenant compte des progrès scientifiques et technologiques.

Les débats d’AVS et du MAP, sont “a priori” fort utiles dans la mesure où ils permettent de réfléchir à la façon dont ces abattages devraient être réalisés pour que l’industrie de la viande qui en retire les principaux bénéfices ne fasse pas passer ses propres intérêts avant la protection animale. C’est cela qui est en jeu, et non l’existence de l’abattage rituel, qui n’est pas menacé.
J’ai précisé “a priori” parce que je ne prétend pas que ces débats aboutirons à des solutions réellement consensuelles. A vrai dire, il ne me semble pas que les efforts pour réaliser ce consensus dialogue soient à la hauteur des enjeux, j’y reviendrais sans doute plus tard…

A ce jour, j’observe que la position conservatrice qui consiste à opposer laïcards – islamophobes-antisémites d’un côté et religieux – intégristes de l’autre oeuvre toujours à opacifier les débats. Ce qui importe est de comprendre pourquoi cette polarisation est toujours aussi performante, médiatisée, qui la nourrit, nous éloignant ainsi des vraies questions à se poser.

Patrick

Pour moi, il n’est pas question d’être pro ou anti étourdissement. C’est juste demander une égalité de droit entre l’abattage rituel et les autres méthodes d’abattage. Des travaux scientifiques montrent les bienfaits de l’abattage rituel (quand il est bien fait, dispositif adéquat et personnel formé). On devrait se focaliser sur l’amélioration des conditions d’abattage et formation du personnel…

Pourquoi toujours remettre en cause l’abattage rituel alors que les procédés d’étourdissement sont loin d’avoir fait leurs preuves? Regardez, on commence à préférer pour les porcs l’asphyxie au gaz qu’à l’électronarcose, alors qu’il y a des sérieux doutes sur la bientrairance (Le procédé de gazage peut durer jusqu’à 6 minutes pour arriver à l’anesthésie)… Pourtant, l’anesthesie au gaz est privilégiée car plus économique et efficace (d’après rapport académie vétérinaire)…

(A remarquer que les morts cérébrales constatées par Schuzle ou Nangorini sont bien inférieurs à la minute pour l’abattage rituel… )

Et puis pour la variété de Diarel que vous prônez, j’ai juste émis de sérieux doute sur la neutralité du coordinateur vue la manipulation d’image de sa présentation… Après, c’est vrai qu’on retrouve dans le consortium DIALREL des scientifiques qui publie avec lui…

Vous parler de débat, mais sur le terrain, qu’est ce qu’on constate… réunion du 7 mai dans le cadre du Grenelle , à huit clos,ou il y a de forte chance de pas avoir de compte rendu…une NF Halal qui a manqué son entrée lors du salon de l’alimentation Halal…. Le consommateur est complètement ignoré de votre “débat”…
Je vois quand même un effet bénéfiques de dialrel , NF Halal et grenelle : les musulmans se rendent compte de l’existence de méthodes d’étourdissement qui diffèrent grandement de leurs conceptions du rite halal. Il est entrain de s’apercevoir qu’on a abusé de sa confiance…

Rezgui

le fait que le Dr Hanuk Anil (coordinateur du consortium DIAREL) croit à l’intérêt de l’application de l’electronarcose ne doit pas posé un problème. mais je vous demande juste d’essayer d’apprécier la qualité de sa démarche en prenant les constats suivant en considération:
les constats concernent sa présentation qu’il a fait en octobre 2007 en Italie :
http://www.sancotraining.izs.it/news_corso03/training%20aid/16%20October%202007/Anil%203.pdf

1. la méthode d’abattage de cette pauvre vache tel qu’elle est présentée sur ce diaporama est une technique interdite en France. cependant, il est vrai qu’il y a un grand nombre d’abattoirs qui utilisent cette méthode (par infraction à la réglementation en vigueur). mais il faut savoir que les animaux abattus par cette méthode sont, selon l’abattoir, soit étourdis ou non étourdis. la question qu’on peut se poser: pourquoi le Dr Anil a essayer de faire comprendre qu’il s’agit exclusivement de la méthode d’abattage rituel musulman.

2. les dispositifs présentés par la suite sont les systèmes de contentions agrées pour l’abattage rituel en France. ils sont utilisés en France et largement répandus aux états unis (ou d’ailleurs l’abattage rituel n’est pas remis en cause comme il l’est en Europe). la question qu’on peux se poser cette fois ci: pourquoi le Dr Anil a pessayer de faire croire que ces systèmes sont réservés exclusivement à l’étourdissement?

personnellement ça me pèse très lourd d’être amenée à souligner ces constats. car j’aimerai que nous soyons tous conscients que les décisions qui seront prises à l’issue de ce débat concerne le bien être de créatures vivantes et sensibles. nous savons aujourd’hui qu’une grande partie d la recherche est financée par des industriels, mais est il logique de se focaliser sur la méthode d’abattage pour leur faire plaisir et oublier tout le reste. est il logique de s’orienter vers des méthodes de désinformation comme le cas de ce diaporama qui mentionne sur ces schémas scientifiques le nom d’un seul chercheur et qui fait abstraction de tout le reste.

Il est vraiment malheureux qu’on soit en arrivé jusqu’au là. une industrialisations de l’abattage des animaux pour améliorer le bien être animal.

Crédit photo

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