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Dalil Boubakeur avoue que la mosquée de Paris ne peut « garantir » le halal

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Rediffusion. Depuis le début du mois de ramadan, vous êtes nombreux à demander des informations sur différentes marques. Outre l’article suivant nous vous invitons à regarder le reportage du journaliste Feurat Alani sur le marché du halal récemment diffusé sur la chaîne D8 : Scandale du faux halal : voici le reportage diffusé sur D8. Parlez-en autour de vous et agissons concrètement tout de suite.

Le reportage est passé presque inaperçu. A la veille du mois de ramadan dernier, la chaîne de télévision publique France 2 consacre un reportage au marché du halal, de la viande halal. L’angle choisi par les journalistes fut celui de la certification.

Un privilège obsolète

Rappelons brièvement qu’en France seules les mosquées de Paris, d’Évry et de Lyon sont habilitées à délivrer des cartes de sacrificateurs comme une préfecture délivre des permis de conduire. Pourquoi ces trois mosquées et aucune autre ? Parce que les autorités françaises l’ont décidé ainsi. Ces trois mosquées n’ont pas plus de légitimité à délivrer ces cartes que d’autres mosquées. Elles ont ce privilège, car l’ancien ministre Charles Pasqua a décidé d’octroyer ce pouvoir à la mosquée de Paris en 1994, puis deux ans plus tard aux deux autres mosquées pas contentes que seule la mosquée de Paris soit chouchoutée par le ministère de l’Intérieur. Depuis, rien n’a changé et rien ne changera tant que l’islam de France sera cet islam des consulats (principalement marocain et algérien), dont le CFCM est l’incarnation.

L’enfumage des industriels

Carrefour, Reghalal ou encore récemment Quick, avant de quitter les mosquées de Paris et d’Évry pour la mosquée de Lyon, n’ont de cesse d’évoquer un prétendu agrément reconnu par l’État, qui garantirait que leurs produits sont bien halal. Or, cet « agrément » ne concerne en rien le caractère halal des produits. Il s’agit uniquement d’une habilitation à délivrer des cartes de sacrificateurs et non une garantie sur le respect du halal.

Plus concrètement, le sacrificateur, dans un abattoir, est chargé d’abattre les bêtes. Il ne certifie pas ni ne contrôle les viandes issues des bêtes qu’il abat. Son travail consiste à pratiquer l’abattage rituel. Dans l’abattoir, il reste à son poste et ne suit jamais le circuit de la carcasse qui finira en morceaux. Cette tâche est dévolue aux contrôleurs, qui eux ne sont pas sacrificateurs. Ce qui leur incombe, c’est de ne jamais quitter de l’œil la carcasse et de prendre soin qu’elle ne soit d’aucune manière avec de la matière non halal.

En évoquant cet agrément qui n’existe pas, ces grandes entreprises trompent les consommateurs. Le service consommateurs de Carrefour par exemple indique à qui les contacte que « tous les produits halal commercialisés sous la marque Carrefour sont certifiés par l’une des mosquées agréées par les pouvoirs publics (Grande Mosquée de Paris, d’Évry et de Lyon) ». Le non-initié n’y voit que du feu. C’est évidemment volontaire de la part du numéro 2 mondial de la grande distribution. Pour convaincre les consommateurs, Carrefour mise sur la confusion.

Si Carrefour, comme Reghalal qui joue aussi sur la confusion au mépris de sa clientèle musulmane, choisit d’enfumer ses clients, c’est parce que l’un de ses partenaires, la SFVCH-mosquée de Paris (l’ACMIF-mosquée d’Évry pour Reghalal) n’emploie pas de contrôleurs dépêchés sur site, indépendants donc, mais aussi et surtout présents systématiquement lors de l’abattage jusqu’à la fin du processus de production. Avec les mosquées d’Évry et de Paris, il y a donc bien certification – chacune des mosquées certifient que les produits sont halal –, mais pas de contrôles permanents, systématiques et indépendants. Or, ni Reghalal ni Carrefour, ni même la SFCVH-mosquée de Paris et l’ACMIF-mosquée d’Evry ne veulent que cela se sache. Une prise de conscience collective, qui se traduirait par le refus d’acheter des produits n’ayant pas été contrôlé comme indiqué ci-dessus, aboutirait à la fin des produits prétendument halal de Carrefour, Reghalal, Fleury Michon, Oriental Viandes, Bigard, etc. et l’ensemble des clients des deux mosquées.

Les 150 imams envoyés par l’Algérie…

Mais revenons-en donc à la mosquée de Paris, dont l’institut est partenaire de la SFCVH (société française de contrôle de la viande halal). La SFCVH-mosquée de Paris, parlons-en justement. Cette société certifie à distance des milliers de tonnes de viande depuis ses bureaux en région parisienne : KFC, Doux, Herta et Quick jusqu’en 2012, mais encore Carrefour, Bigard, Fleury Michon et des dizaines d’autres sociétés. Vaste portefeuille pour une société qui compte seulement six personnes.

Six personnes pour certifier et contrôler autant de viande. Il n’en fallait pas moins pour intriguer le journaliste Feurat Alani qui dans son reportage diffusé sur Canal+ revient plusieurs fois à la charge pour que le représentant de la SFCVH-mosquée de Paris lui réponde à la question très simple : la SFCVH emploie-t-elle des contrôleurs ?

La réponse fut : « on peut dire qu’elle a 150 contrôleurs… » qui se révèlent être en réalité les 150 imams détachés dans des mosquées partout en France, et non dans des abattoirs, par l’Algérie et qui sont sous la tutelle de la mosquée de Paris. Le roi était nu. La scène, dévastatrice, est disponible sur Dailymotion : Les dessous du halal.

L’aveu de Dalil Boubakeur

Un après la diffusion du reportage, c’est au tour de Dalil Boubakeur de tenir des propos embarrassants lors du reportage réalisé pour le journal télévisé de France 2. Avant de donner la parole au recteur de la mosquée de Paris, la journaliste plante le décor et se rend notamment dans une boucherie musulmane.

Nous avons voulu savoir si les bouchers eux-mêmes étaient sûrs de la certification de la viande qu’ils vendaient. Après plusieurs refus d’interview, nous avons filmé en caméra cachée.

Voici ce que lui répond un employé de la boucherie : « Halal, mais c’est pas 100 % »

Boucherie halal Paris Vanobel

Puis la caméra suit un autre employé déplaçant un carton, comme on en voit souvent dans ces boucheries. Un carton contenant des poulets de la société belge Vanobel, qui inonde le marché français avec sa viande estampillée halal par la SFCVH-mosquée de Paris. 13 à 15 euros les 10 kilos de poulets. On comprend pourquoi ces poulets sont très répandus dans les foyers de travailleurs.

Boucherie halal Paris Vanobel

La voix off de la journaliste poursuit :

Les contrôles chez le détaillant, les mosquées n’en font pas. Elles ne font que délivrer la carte de sacrificateur dans les abattoirs et sont partenaires de certaines grandes marques industrielles dont elle valide le respect du rite halal. Pour le grand recteur de la mosquée de Paris, il est impossible de pouvoir tout contrôler. Il compte sur la vigilance des consommateurs.

Et patatras ! Alors que depuis des années la SFCVH n’a de cesse d’affirmer que des contrôleurs sont sur site lors des productions et qu’elle maîtrise pleinement le processus de contrôle de tous les produits qu’elle certifie, voilà que son partenaire explique à l’heure de la grand-messe du 20-heures, que le couple SFCVH-mosquée de Paris ne peut garantir que tous les produits certifiés par leurs soins sont vraiment halal.

« Nous ne pourrons jamais garantir ni par nos structures ni par nos mosquées ni par nos imams ni par nos sacrificateurs. Vous savez le bruit va très vite. Il y a par Internet toute une information de la communauté qui va désigner la brebis galeuse. »

Dalil Boubakeur, 19 juillet 2012, journal télévisé, France 2, Paris.

C’était donc vrai…

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8 Commentaires

  1. Venant du recteur de la mosquée de Paris depuis des années (ça ferait pas un peu dictature ça lol) cela ne m’étonne pas.

    Dans les années 70 aucun restaurant marocain n’etait halal en Ile de France (viande la vilette ou Rungis) et mon oncle en possèdait deux (je ne dit pas le nom pour lui eviter des soucis déja qu’Allah l’a chatié ici bas meskine).

    Il l’avouait que la viande ne l’etais pas halal et qu’il n’avait pas besoin de la clientelle musulmane et invitais souvent Mr le recteur chez lui car ils se connaissaient bien et ne se cachaient rien.

    Mon père (que je ne comprennais pas quand il me disait mange que les merguez chez khalti) le voyais manger de la « bonne viande » et il le savait que ce n’etais pas halal.

    Et non je ne suis pas d’accord avec lui on peut etre à 100% halal nos cousins les juifs y arrivent bien avec du sérieux et un peu de zèle même qui se traduit sur les prix.

    Nos frères en Asie aussi.

    Le maitre mot sera solidarité « weyn weyn weyn ? Chaâb el ârabi weyn ? »

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