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Au Sénat, Hakim El Karoui sommé de reconnaître que l’AMIF ne compte que 30 membres

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Le 26 novembre dernier débutait au Sénat une commission d’enquête sur la radicalisation islamiste et les moyens de la combattre. Sur le papier, on pourrait penser qu’il s’agit là d’une heureuse initiative. Sur le papier seulement, car derrière cette « radicalisation islamiste » il est moins question de terrorisme que de pratique de l’islam à proprement parler. Pour changer…

Parmi les femmes et les hommes auditionnés, on compte Hakim El Karoui, qui, dit-on, a l’oreille d’Emmanuel Macron, accompagné mardi 4 février de Mohamed Bajrafil et de Sadek Boucif. Tous trois intervenaient au nom de l’AMIF (association musulmane pour l’islam de France).

Après les attentats de 2015, l’ancien banquier s’est rêvé chevalier blanc et sauveur de la France face au terrorisme. Comment ? en réformant l’islam. Depuis, il travaille l’opinion publique pour convaincre qu’il est l’homme providentiel qui saura protéger notre pays, non sans diaboliser les musulmans pratiquants, ces « islamistes » qui mangent halal et, pour les femmes, portent un hijab. Des « sécessionnistes », « identitaires » qui pratiquent un « islam de rupture », dixit.

hakim el karoui halal marqueur islamiste
Hakim El Karoui dans le texte

S’il fallait résumer en quelques mots la mission que s’est donnée Hakim El Karoui, il faudrait se souvenir de son lapsus, dans une émission de radio, lapsus par lequel ce dernier confessa bien malgré lui que “le sujet c’est comment on crée une organisation qui va lutter contre l’islam”.

Lire – “Lutter contre l’islam” : le lapsus éclairant de Hakim El Karoui, conseiller de Macron

Pour mener à bien cette lutte, Hakim El Karoui a donc créé l’AMIF, structure grâce à laquelle, obsédé par l’argent des musulmans, il espère capter les dons des fidèles aux mosquées et taxer d’une part les agences de voyages spécialisées dans le hajj (pèlerinage à La Mecque et sur les lieux saints de l’islam), d’autre part les entreprises opérant sur le marché du halal alimentaire. Il est bien évident qu’aucune de ces entreprises ne paieront ces taxes imposées sans aucune concertation, par le simple fait du prince, et les répercuteront sur le prix final, celui payé par le consommateur.

La centaine de millions d’euros que l’impétrant estime pouvoir récolter en ponctionnant les seuls ménages musulmans serviront, rêve-t-il, à assurer la gestion sécuritaire de la communauté musulmane qu’il compte bien confier à, bien évidemment, l’AMIF et ses… 30 membres.

Vous avez bien lu. Malgré l’énorme exposition médiatique dont il bénéficie, Hakim El Karoui n’a réussi à réunir depuis bientôt deux ans que trente personnes autour de son projet. On comprend dès lors pourquoi lors de son audition au Sénat il apparut la mine déconfite, très loin de la morgue qu’il affiche sur les plateaux de télévision lorsqu’il s’en prend aux musulmans pratiquants en général, à plusieurs figures musulmanes en particuliers.

Très crispé, aux côtés d’un Mohamed Bajrafil l’oeil hagard et tout aussi mal à l’aise, l’apparatchik, sous serment et contraint de répondre aux questions posées par les sénatrices Delattre et Eustache-Brinio, a dû révéler bien malgré lui que l’AMIF est une toute petit grenouille qui tente de faire croire qu’elle est boeuf. Tout aussi édifiant que ravageur.

Mardi 4 février, audition de Hakim El Karoui au Sénat

Nathalie Delattre : Je considère que la réponse l’AMIF aujourd’hui [c’est] trente adhérents, trente membres, qui parlent au nom des musulmans, c’est bien ce que vous me dites.

Hakim El Karoui : Pardon, l’AMIF n’a pas de vocation de représentativité, aucune, n’a pas cette ambition-là, n’a pas cette prétention là. L’organisation qui dot représenter les musulmans […], c’est le CFCM et les fédérations qui structurent le CFCM.

L’ambition de l’AMIF, c’est d’être un régulateur qui collecte des fonds parce qu’elle a rendu un service. Elle est rémunérée par une redevance et elle réinvestit ce service-là, non pas comme c’est le cas aujourd’hui en privatisant les bénéfices, mais en les socialisant. Et en les socialisant pour former d’un côté les imams, on en a parlé, et pour travailler à la lutte contre toutes les formes de haine liées à l’islam.

Jacqueline Eustache-Brinio : […] du coup avec vos derniers propos Monsieur El Karoui, c’est un peu business que vous allez mettre en place si j’ai bien compris, mais peut-être mes propos sont un peu excessifs. […]

Hakim El Karoui : L’AMIF n’est pas un business. L’AMIF est une association qui vise à gérer et à réguler de façon transparente des activités économiques. L’AMIF n’est constituée que par des bénévoles et L’AMIF ne va enrichir personne. Entre nous, c’est plutôt l’inverse vu le temps passé à y travailler. Donc L’AMIF n’est absolument pas un business. L’AMIF est un régulateur sans vocation profitable.

Source : Sénat – Audition de représentants de l’Association musulmane pour l’islam de France

A suivre, la question de la sénatrice qui mit hors de lui Hakim El Karoui : “Etes-vous Frère musulman, Monsieur El Karoui ?”, interrogea-t-elle, en substance.

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1 COMMENTAIRE

  1. assalamu aleykoum
    barakallahufikoum pour cet article. il faut vraiment prendre le temps decoûter ce qui se dit et ce qu’ils veulent faire , c’est très grave ????

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