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Quand l'UMP stigmatise le halal et oublie le casher

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En janvier dernier, galvanisé par la croisade anti-voile qui leur permettait d’en découdre avec les musulmans, Christian Vanneste, fac-similé de Jacques Myard, députés UMP ultra-catholiques et chouchous de la radio d’extrême droite Radio Courtoisie, décidait d’ouvrir un nouveau front cette fois contre la viande halal en posant une question au gouvernement. Le malheureux se fit moucher (voir Après la « burqa », la viande halal).

Qu’à cela ne tienne. A l’UMP, contrairement à l’argent des barbus, le halal, on n’en veut pas. Alors, périodiquement, on revient à la charge. Mercredi dernier, c’est Lionnel Luca, ce député UMP aux reflets de FN qui estimait publiquement il y a peu qu’un retraité avait eu tort de dire que les Roms sont une sale race, mais qu’il était en droit de le penser, qui se faisait porte-parole des associations animalistes. Un peu plus tôt, en octobre dernier, c’est encore et toujours un député UMP, Michel Terrot, qui semblait considérer qu’au gouvernement on est dur d’oreille, puisqu’il posa, à quelques mots près, la même question de Christian Vanneste en janvier dernier. Réponse du ministre : circulez, y a rien à voir ! (voir plus bas)

Evidemment, l’égalité républicaine s’arrêtant là où la stigmatisation commence, les attaques des Vanneste, Luca, Myard et compagnie sont rarement cohérentes. Ces derniers ne défendent pas les principes républicains, mais s’en prennent à l’islam. Sinon pourquoi reprocher au halal ce qui n’est jamais reproché au casher, alors même que la problématique est la même ? Allons plus loin. Comme nous l’avons déjà écrit, si l’on s’en tient aux arguments avancés, ces fervents défenseurs dont on ne sait trop quoi devraient même être encore plus choqués par les problèmes liés au casher, que la DGAL (direction générale de l’Alimentation) elle-même pointe régulièrement. Mais, encore une fois, ils ne cherchent à défendre ni les consommateurs ni le bien-être animal.

S’attaquer au halal en omettant sciemment le casher est si incohérent, si douteux que les associations animalistes, elles-même, ont compris que choisir cette posture étaient totalement contre-productif. Elles se sont donc timidement décidées à moins de duplicité et affichent désormais publiquement leur refus du casher. Cela ne leur donne pas plus raison – car elles ont tort -, mais leur position n’était plus tenable.

Question n°59308

Texte de la question :M. Michel Terrot attire l’attention de M. le ministre de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche sur la commercialisation de la viande halal vendue sans mention spécifique. En effet, la viande halal, qui provient d’un animal égorgé sans étourdissement avant son abattage et ce afin de répondre à des rites religieux, est autorisée. Toutefois, nous savons que toutes les parties de l’animal ne sont pas consommées du fait qu’elles sont dites « impropres » à la consommation par les personnes pratiquantes. Par conséquent, il souhaiterait savoir ce que deviennent les morceaux de l’animal dits « impropres » à la consommation, et s’ils sont réinjectés sur le marché et consommés par le consommateur qui achète dans certains supermarchés de la viande halal non étiquetée comme telle.

Réponse à la question : Les dispositions du code rural et de la pêche maritime relatives à la protection animale à l’abattoir (art. R. 214-63 à R. 214-81) et celles de l’arrêté du 12 décembre 1997 relatif aux procédés d’immobilisation, d’étourdissement et de mise à mort des animaux et aux conditions de protection animale dans les abattoirs, reprennent ou transposent l’ensemble des obligations communautaires. Elles rappellent que l’étourdissement des animaux avant leur mise à mort est obligatoire en France. Conformément à la directive communautaire 93/113/CE relative aux conditions de protection animale lors de la mise à mort et de l’abattage des animaux et au règlement 1099/2009 qui sera applicable en 2013, des dérogations sont accordées dans le cas de l’abattage rituel afin de respecter le libre exercice du culte. Le code rural et de la pêche maritime impose que les abattages rituels soient effectués en abattoir et uniquement par un sacrificateur habilité par un organisme religieux agréé. Les animaux doivent être immobilisés par un procédé mécanique avant d’être abattus rituellement. L’abattage rituel sans étourdissement est donc licite et correspond au libre exercice du culte, principe inscrit dans la Constitution, et la proposition de généralisation de l’étourdissement n’est pas envisagée. L’article R. 214-74 précise que l’immobilisation des animaux doit être maintenue jusqu’à la fin de la saignée. L’ensemble des mesures en matière de bien traitance à l’abattoir doit être scrupuleusement respecté par les opérateurs qui ont la responsabilité de garantir que l’abattage ne suive pas son cours si l’animal n’est pas inconscient. Les services officiels d’inspection des abattoirs ont été destinataires d’une méthode d’inspection harmonisée au plan national ciblant les principaux points de contrôle relatifs à la bien traitance en abattoir. Les modalités d’information du consommateur sont prévues par le code de la consommation qui indique, dans ses articles R. 112-1 et suivants, les modes de présentations et les inscriptions qui doivent figurer sur les denrées vendues préemballées. Ces articles transposent en droit français les dispositions de la directive n 2000/l3/CE relative au rapprochement des législations des États membres concernant l’étiquetage et la présentation des denrées alimentaires ainsi que la publicité faite à leur égard. Ce texte vise à une harmonisation maximale des obligations faites aux opérateurs des dispositions d’étiquetage supplémentaires. Aucune obligation n’est actuellement prévue pour l’étiquetage des produits à base de viande dans la réglementation européenne concernant les modalités d’abattage précises des animaux, et la France ne peut pas développer une réglementation propre en matière d’étiquetage des denrées alimentaires. Les opérateurs gardent évidemment toute faculté d’inscrire de manière volontaire des mentions supplémentaires sur l’étiquetage de leurs produits. Une réflexion est toutefois en cours au niveau européen en matière d’information du consommateur à laquelle la France participe activement.

Source : Assemblée nationale

Rappelons pour finir, par conscience républicaine et pour que nos députés cessent de faire perdre leur temps aux ministres, la position du gouvernement, lui aussi UMP.

Aujourd’hui, alors qu’un vote au Parlement européen pourrait remettre ce travail en question en imposant un étiquetage discriminant pour l’abattage rituel, nous restons particulièrement vigilants. Vous pouvez compter sur ma mobilisation et celle des députés français au Parlement européen pour que le projet n’aboutisse pas.

Source : site du ministère de l’IntérieurBrice Hortefeux, à l’occasion des Fêtes de Tishri – Paris, synagogue de la Victoire – lundi 6 septembre 2010.

« L’Etat doit protéger les traditions cultuelles : je pense à l’abattage rituel que rien ne doit pouvoir remettre en question, même au nom de droits reconnus à la protection animale ».

Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur et des cultes, mardi 13 mai 2008, Conférence des rabbins européens

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2 Commentaires

  1. C’est marrant de voir des députés représentant des citoyens aussi mal informé ou peut être volontairement bête dire « Toutefois, nous savons que toutes les parties de l’animal ne sont pas consommées du fait qu’elles sont dites « impropres » à la consommation par les personnes pratiquantes. »

    ils font seblant de faire l’amalgame entre le casher et le halal. Toutes les parties provenant d’abattage halal sont consommable, en l’occurence la partie arrière des animaux provenant d’abattage casher n’est pas autoriser dans le judaisme.

    ils serait bien qu’Alkanz face un billet sur la différence entre l’abattage halal et l’abattage casher.

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