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Halal : l'intox du patron de Quick

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Halalgate. La conversion au prétendu halal en 2009, puis en 2010, de 22 de ses restaurants a permis à Quick de trouver, face à ses concurrents (MacDonald’s, KFC, etc.) un relais de croissance inespéré. Les consommateurs musulmans se sont pitoyablement rués dans ces restaurants, n’hésitant pas pour certains à faire des dizaines de kilomètres pour se rendre dans un Quick dit « halal ». L’estampille halal sur des produits qui ne le sont pas a ainsi permis de sauver de la fermeture tous ces restaurants Quick qui périclitaient. Une fois n’est pas coutume, le halal, certes contrefait, a sauvé des sociétés françaises.

Dans une vidéo mise en ligne aujourd’hui en fin de matinée, on peut entendre Jacques-Edouard Charret s’adonner, avec brio, à un exercice d’intox en réponse à des questions posées par un jeune homme de 19 ans.

Question : Est-ce que toutes les restaurants halal Quick sont situés en France ?
Réponse de Jacques-Edouard Charret : non, il y en a trois en Algérie. Et « bien sûr en Algérie la totalité de restaurants sont en produits certifiés halal ».

Intox. Le patron de Quick n’est pas un perdreau de l’année. Il est expérimenté, connaît bien le marché du halal et du faux halal, et sait très bien faire la différence entre « produits certifiés halal » et produits contrôlés et véritablement halal. Faire référence à l’Algérie, pays musulman, n’est pas anodin. Jacques-Edouard Charret joue de la naïveté de son interlocuteur pour l’enfumer, tout comme ceux qui verront cette interview – précisons que cette vidéo est mise en ligne sur Youtube par Quick lui-même. La certification, sérieuse, en Algérie n’est pas une exigence. Si elle l’était véritablement, Quick n’aurait jamais pu y ouvrir un seul restaurant.

Question : Allez-vous étendre vos restaurants halal ?
Réponse de Jacques-Edouard Charret : non, ce n’est pas prévu aujourd’hui.

Intox. Ce que ne dit évidemment pas JEC, c’est que la mort d’un jeune homme de 14 ans dans un restaurant Quick en janvier dernier, a fait extrêmement mal au groupe, qui ne réussira pas de sitôt à faire oublier ce drame. D’où la nécessité et le choix pour Quick de replacer le halal au cœur de sa stratégie de développement. Jacques-Edouard Charret, dont on ne peut nier les talents de communicant, explique ne pas avoir prévu d’avoir d’autres restaurants estampillés halal. Passons sur les explications. Kamel, le jeune homme qui lui pose la question, le croira peut-être. Nous, non. Le groupe Quick cherche à développer son offre halal avec l’ouverture de nouveaux restaurants. Ce n’est pas une supposition, mais une information.

Ce que n’ignore pas non plus Jacques-Edouard Charret, c’est que Quick continue en toute connaissance de cause de vendre les steaks non halal estampillés halal de son fournisseur Socopa. Faute d’avoir respecté le cahier des charges halal imposé par le groupe Casino, la société Socopa, qui appartient au groupe Bigard, a vu en effet tous ses produits prétendument halal blacklistés et supprimés de l’ensemble des magasins du groupe. Jacques-Edouard Charret est un ancien haut cadre du groupe Casino. L’information n’a pas manqué de lui parvenir. Conséquence directe : Socopa s’est fait souffler dans les bronches par Quick, ce qui aurait pu être salué, si Quick avait dans le même temps décidé de prendre les mesures adéquates pour passer au vrai halal. Aujourd’hui, Socopa fournit toujours Quick. La viande de steak vendue dans les restaurants Quick n’a jamais été halal, elle ne l’est toujours pas. La vérité perce petit à petit. Malgré tout, Quick se prend pour KFC et continue de mépriser ses clients en leur annonçant halal une viande que le groupe sait autre.

Mise à jour 19h00 : deux autres vidéos sur le halal ont été postées par Quick dans l’après-midi.

Dans cette dernière vidéo, Jacques-Edouard Charret relève « le maintien d’activité extrêmement élevé » d’un restaurant Quick prétendument halal et précise que le halal est une « stratégie de long terme ». Plus que jamais. Plus encore aujourd’hui qu’hier…

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10 Commentaires

  1. Salam Alaykoum,
    Une analyse du comportement pourrait donner des infos amusantes :
    – regard fuyant
    – clignement des paupières assez long
    – il se gratte le haut de la joue
    – haussement des sourcils
    – auto-acquiescement des affirmations…
    Bon ok je délire, mais il a pas l’air à l’aise quand il en parle en tout cas…

  2. Salam,

    une question sur la partie de l’article à propos des quick algériens.
    Tu écris : « La certification, sérieuse, en Algérie n’est pas une exigence. Si elle l’était véritablement, Quick n’aurait jamais pu y ouvrir un seul restaurant. »
    En algérie il n’y a pas de controle sur la viande en général?
    La viande des quicks algériens serait importée plutot qu’achetée sur place?

    merci pour les précisions!

  3. ASSW

    Je n’arrive pas à comprendre ces multinationales qui (théoriquement) dépensent des sommes astronomiques dans les études de tous genres.
    En l’espèce, on a à faire à une stratégie perdante à tous les coups et personne n’est content.
    ni les laïcards (qui ne veulent pas entendre parler de Halal)
    ni les musulmans qui, encore une fois, ont l’impression de se faire gruger, avec ce ‘faux-Halal’

    Si seulement les sociétés comme quick comprenaient que le Halal est une éthique et que le contrôle n’est pas en option.

    Si ces gens arrivaient à le comprendre (une appro de viandes irréprochable et contrôlée par des gens . qui contrôlent vraiment) et je vous promets que nous serions les premiers commerciaux…
    Mais, pour cela, il faut avoir une stratégie commerciale cohérente et surtout de l’éthique.
    Mais, je suis sûr que la direction a bien vu le potentiel du Halal et faire son mea-culpa ne pourra qu’être à leur honneur !

    Allez, les gars : encore un effort et vous y êtes !!!
    Sinon, eh bien : rappelez-vous de Nestlé et de Herta !!!
    Tout simplement !

  4. bravo,pour ton article, mais le problème avec cette polémique qui n’aurait pas du être, c’est que des politiciens peu scrupuleux en on profiter pour crier haro sur les musulmans.
    par rapport à l’algerie, les controles sont tres aleatoires, il y a meme eu des rumeurs pendant le ramadan 2010 sur la presence de viande de baudet à bordj bou arreridj

  5. Assalamou alaykoum,

    Ce qui m’a interpellé dans la seconde vidéo est le passage où le patron de Quick dit  » Quand on a eu la réaction des clients, quand on a compris la façon de faire, qu’on a discuté avec les équipes localement.. »

    Vous comprenez de ce passage que Quick propose du produit non halal présenté comme étant halal car la clientèle musulmane n’est pas demandeuse du vrai halal. Ce qui importe c’est que ça soit écrit hala sur le produit, mai attention , en arabe de préférence !

    Si dans le premier restaurant test les clients arrivaient en expliquant aux équipes du restaurant qu’ils voudraient une viande contrôlée par un organisme sérieux, les restaurant suivants auraient répondu à cette exigence.

  6. salam
    pourquoi ne pas demander à quick de nous consulter « nous les musulmans » je le ferai avec joie et gratuitement pour contrôler que la viande est bien HALLAL en plus sur NANTERRE on est plusieurs à faire des visites surprises maintenant dans nos boucherie car cela nous soûlent d’avoir des doutes.
    c’est simple soyons « des milices » qui protège leur oumma.

  7. salam,

    au moins on est fixé sur les restaurants quick du Maroc et des Emirats : le patron ne les compte pas parmi ses prétendus restos halals.

    On va faire transférer l’info aux intéressés.

  8. salam alaikoum

    bon article comme à son habitude. l’idée d’un groupe d’information devant les 22 sites de Quick en question serait une bonne idée. le principe c’est de se rendre sur place et informer la clientèle musulmane et non musulmane de la réalité du caractère non halal de la viande. qu’en pensez-vous ?

    -> Shak, il se fiche de l’éthique, des principes et du Halal lui-même, cela il faut le bien l’intégrer, seul le chiffre d’affaire potentiel les intéresse ce qui n’est pas incohérent pour une enseigne multinationale. Il incombe aux clients de rappeler que leurs exigences ne sont pas négociables et leurs exigences représentent 5 milliards d’euros avec une croissance de 15%.

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