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Halal : Bernard Royal Dauphiné en communication de crise après le départ de la mosquée de Lyon

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Mardi 7 décembre, nous vous révélions la fin du partenariat de l’organisme de certification de la mosquée de Lyon, l’ARGML (association rituelle de la grande mosquée de Lyon) d’avec la société Bernard Royal Dauphiné.

Ce divorce non désiré, ni par l’un ni par l’autre, fait suite à l’entrée en vigueur, l’été dernier, d’un texte du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, l’instruction technique DGAL/SDSSA/2020-722.

Partir plutôt que certifier halal des poulets non halal

Jusque-là, avant d’être mises à mort, les volailles de Bernard Royal Dauphiné passaient dans un bain électrifié dont l’intensité était plus faible que ce que l’Europe impose au nom du bien-être animal. Désormais, cette pratique appelée « électronarcose » ne peut être appliquée que selon les termes du règlement européen ; soit selon une intensité plus élevée.

Or, de l’aveu même de l’ARGML, ces nouveaux paramètres « trop élevés » tuent « quasi systématiquement » les volailles.

Lire – Halal : la mosquée de Lyon se sépare d’un de ses partenaires historiques

Continuer à certifier halal des poulets morts avant même d’être passés sous la lame des sacrificateurs revenait à certifier halal ce qui, en islam, est considéré comme étant de la charogne, laquelle, pour un musulman, est interdite à la consommation. Certains organismes de certification s’accommodent très bien de cette contradiction. Pas l’ARGML.

L’impossible halal des poulets Bernard Royal Dauphiné

L’ARGML a quitté son partenaire volailler parce qu’il lui était impossible de certifier halal des poulets non halal. Or, au lendemain de la parution de notre article, Bernard Royal Dauphiné choisissait d’envoyer le communiqué suivant à ses clients professionnels, dont notamment des boucheries halal.

« La société Bernard Royal Dauphiné atteste respecter le mode de saignage manuel des volailles selon le rituel halal et les exigences de l’instruction technique ministérielle relatives à la Protection Animale (sic) au moment de leur mise à mort. »

Ce communiqué, particulièrement maladroit, n’évoque que l’abattage manuel, pas le recours à une électronarcose qui tue « quasi systématiquement » les volailles, que Bernard Royal Dauphiné élude volontairement.

Aussi difficile que soit la situation dans laquelle l’entreprise se trouve actuellement, la seule stratégie de communication (de crise) à adopter est la transparence et l’honnêteté :
– indiquer que la séparation d’avec l’ARGML est subie ;
– préciser que la mise en conformité avec l’instruction technique de juillet 2021 ne pouvait être autrement ;
– concéder, comme l’ARGML, que l’électronarcose tue quasi systématiquement toutes les volailles.

Dès lors, il ne peut y avoir que trois solutions :
– renoncer à l’électronarcose,
– renoncer au halal rendu impossible lorsque l’on recourt à l’électronarcose, désormais « quasi systématiquement » létale,
– suspendre les productions halal jusqu’à nouvel ordre, en attendant un éventuel assouplissement de l’instruction technique.

Bernard Royal Dauphiné a choisi pourtant choisi une quatrième solution, inaudible par les consommateurs musulmans : produire et commercialiser des poulets non halal qu’elle certifiera aujourd’hui elle-même halal sans certificateur, demain peut-être avec la complicité d’un certificateur complaisant.

Cette décision n’est pas seulement regrettable, elle est périlleuse pour l’entreprise. L’affirmation selon laquelle l’électronarcose telle qu’employée par Bernard Royal Dauphiné tue les volailles a pour origine son propre partenaire certificateur historique. Il ne s’agit ni d’une rumeur ni d’une calomnie.

Préservé jusque-là du fait de son partenariat avec l’ARGML, le volailler drômois, s’il devait poursuivre dans cette voie, entrerait alors dans cette catégorie d’industriels de l’agroalimentaire qui commercialisent en connaissance de cause, de façon tout à fait décomplexée, de la viande non halal étiquetée halal.

Bernard Royal Dauphiné ruinerait alors sa réputation auprès des consommateurs musulmans, forgée d’année en année pendant un quart de siècle. On a vu meilleure gestion de crise.

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